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Distinctions | Liste détaillée Membre de l'Académie des sciences sociales d'Australie (d) () Membre de l'Australian Academy of the Humanities (d) () Médaille du Centenaire () Prix Albertus-Magnus () Bourse Guggenheim () Compagnon de l'ordre d'Australie () |
Philip Noel Pettit (né en 1945) est un philosophe irlandais et un théoricien politique. Il est connu comme un défenseur du républicanisme en philosophie politique et pour son soutien à l'idée d'un lien étroit entre les questions de sciences cognitives, de philosophie des sciences sociales, de libre arbitre, et de philosophie politique. Il est professeur à Princeton.
Son livre le plus connu, Républicanisme. Une théorie de la liberté et du gouvernement (1997, trad. en 2004), défend une conception de la liberté, qu'il qualifie de républicaine, en tant que « non-domination » plutôt qu'en tant que « non-interférence », conception qu'il associe à la tradition libérale, et notamment à sa conceptualisation par Bentham.
Il répond ainsi à un texte célèbre d'Isaiah Berlin sur les « deux concepts de la liberté ». La liberté comme non-domination implique qu'il ne faut pas considérer toute interférence sur mon libre-arbitre comme limitant ma liberté (une loi légitime, en ce sens, ne limite pas ma liberté) ; en revanche, contrairement à la conception de la liberté comme non-interférence, il faut prendre en compte non seulement les interférences effectives, mais aussi potentielles, c'est-à-dire la capacité qu'a autrui (ou l'État) à limiter ma liberté. En d'autres termes, selon Pettit, un maître indulgent, qui s'abstient de me fouetter mais en a le pouvoir, limite ma liberté tout autant qu'un maître cruel, qui use de ce pouvoir.
Un État républicain, en ce sens, doit tout à la fois limiter son imperium, et empêcher le dominium exercé entre individus : si le libéralisme, selon Pettit, prête une attention particulière à la limitation du pouvoir de l'État, vu comme empiétant sur les libertés individuelles, le républicanisme veut limiter le pouvoir arbitraire tant de l’État que des individus entre eux. L'action de l'État se légitime alors si elle permet d'empêcher qu'un individu exerce un pouvoir arbitraire sur un autre (cas de domination sociale).
Ce livre a eu un écho considérable. Il a été discuté, par exemple, par Henry S. Richardson, qui en accepte l'idée de base, dans Democratic Autonomy: Public Reasoning about the Ends of Policy (2002) [1].
Pettit a aussi traité de pénologie (Not Just Deserts. A Republican Theory of Criminal Justice), dialoguant avec John Braithwaite et adoptant une perspective conséquentialiste [2].