Né en 1973 à Enghien-les-Bains[6], Philippe Méaille entreprend après son baccalauréat des études de pharmacie à Paris[7]. Il commence à collectionner des œuvres d'art contemporain dans les années 1990[8]. En 1994 ou 1995, il découvre le travail du collectif Art and Language et prend contact avec les artistes par le truchement du galeriste Eric Fabre[9]. Il achète un ensemble de leurs œuvres à la banque suisse Rothschild[10], acquise par cette dernière 20 ans plus tôt auprès du galeristezurichoisBruno Bischofberger[11], qui les avaient exposées en 1972[12]. Il raconte ainsi la dimension particulière de cette acquisition :
« Les éditions étaient au complet, j'ai donc dû me décider sur l'acquisition de 50 ou 100 exemplaires de la même œuvre [...] Même si je n'avais pas l'intention d'acheter toute la collection, je pris aisément conscience qu'un véritable trésor était disposé sur la table de conférence de la Banque. Il y avait des livres d'artiste en petites éditions, des lithographies, des certificats pour réaliser des peintures et des œuvres uniques [...] De manière quasi-exhaustive, les champs d'activités d'Art & Language étaient tous présents sur cette table ; des lithographies aux photostats en passant par des livres et aussi des ready-mades d'indiscernables faits [...] faisant du spectateur, l'acteur premier d'un évènement comparable à un happening, un texte-œuvre dans lequel les artistes envisagent la possibilité d'un genre nouveau qui ne serait ni littéraire, ni théorique, mais de l'art[10]. »
Philippe Méaille continue ensuite pendant quinze ans à acheter des oeuvres du collectif, dont il constitue la plus grande collection mondiale[13], conseillé dans ses achats par deux anciens membres de ce dernier, Michael Baldwin et Mel Ramsden[14].
En 2011, Philippe Méaille annonce avoir prêté pour plusieurs années 800 pièces du collectif Art & Language au MACBA, ce dernier programmant une exposition consacrée au collectif pour 2014[14],[22],[23].
En 2014, Jill Silverman van Coenegrachts devient la conservatrice de sa collection[24] et le présente au galeriste Bernard Jordan, qui organise une exposition de sa collection d’œuvres d'Art & Language[25].
En 2014, le MACBA organise l'exposition de 500 œuvres du collectif, Art & Language uncompleted: The Philippe Méaille Collection, une grande rétrospective des œuvres d'Art & Language[26],[27], qui met en lumière la « perspective archéologique avec laquelle [la collection Méaille] a été assemblée »[28].
En 2017, à l'échéance du contrat de prêt avec le MACBA, Philippe Méaille décide de ne pas le renouveler et de rapatrier ces œuvres au Château de Montsoreau-Musée d'art contemporain, arguant de raison de sécurité[33],[34],[35]. Cette décision entraîne une protestation du MACBA, qui fait valoir que la sécurité des oeuvres prêtées n'était pas compromise[36],[37].
Jill Silverman van Coenegrachts (dir.), Rod Mengham et Philippe Méaille, Made in Zurich – Selected Editions – 1965-1972 Art & Language, Éditions Bernard Jordan, (ISBN978-3-00-047269-5)
Carles Guerra (dir.), Art & Language uncompleted : the Philippe Méaille Collection, Museu d'Art Contemporani, , 258 p. (ISBN978-84-92505-52-4)
Matthew Jesse Jackson et Art & Language, Art & Language Reality (Dark) Fragments (Light) Philippe Méaille Collection, Château de Montsoreau-Musée d'art contemporain, (ISBN978-2-9557917-2-1)
Chris Dercon, The Private Museum of the Future, JRP Ringier, , 214 p. (ISBN978-3-03764-520-8)
↑ a et bCatherine Francblin, « Art & Language : Château de la Bainerie, Tiercé ; Ecole régionale des beaux-arts, Nantes, 11 mars – 8 avril 2006 », Art Press, no 234, (lire en ligne)
↑(en-US) « Fearing Political Instability After the Catalonia Referendum, a Collector Withdraws Loans From MACBA », artnet News, (lire en ligne, consulté le )
↑Roxana Azimi, « La crise catalane fait fuir les collectionneurs », Le Monde.fr, (ISSN1950-6244, lire en ligne, consulté le )
↑Hélène Bonnet, « Crise politique en Catalogne : un collectionneur d’art rapatrie sa collection en France », LCI, (lire en ligne)
↑(es) « MACBA lamenta la decisión de Philippe Méaille de no renovar depósito de obras », La Vangardia, (lire en ligne)
↑(es) J. Á. Montañés, « El Macba afirma que la seguridad de sus obras está garantizada », El Pais, (lire en ligne)