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Nom de naissance |
Philippe Joseph Sansonetti |
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Université Paris-Diderot (diplôme d'études approfondies) (jusqu'en ) Université Pierre-et-Marie-Curie (doctorat) (jusqu'en ) |
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Philippe Sansonetti, né le , est un médecin et chercheur en microbiologie français. Chercheur à l'Institut Pasteur et professeur au Collège de France, il est directeur de l'unité INSERM 786 intitulée « Colonisation et invasion microbienne des muqueuses » et de l'unité de « Pathogénie microbienne moléculaire » à l'Institut Pasteur.
Philippe Sansonetti est ancien élève des cours de microbiologie générale, virologie générale et immunologie de l'Institut Pasteur (1978). Il a obtenu un DEA de biochimie et microbiologie de l'université Paris-Diderot en 1978 et un doctorat de médecine de l'université Pierre-et-Marie-Curie en 1979[1]. Après quatre années passées dans l'unité de bactériologie médicale dirigée par Léon Le Minor, il effectue un stage post-doctoral dans le laboratoire du professeur Samuel Formal dans le département des maladies entériques à l'Institut de recherche des armées Walter Reed à Washington, États-Unis. Il revient à l'Institut Pasteur en 1981 dans l'unité des entérobactéries où il anime son propre groupe avant de créer et diriger l'unité de pathogénie microbienne moléculaire en 1989.
Il exerce également des fonctions hospitalières (1981-1985) à l'hôpital de l'Institut Pasteur, avant d'en devenir responsable des consultations externes (1985-1995) puis directeur médical (1995-1999 et 2004-2007). Il a également été directeur des départements de bactériologie et mycologie (1989-1992) et biologie cellulaire et infection (2002-2006).
En 2008, Philippe Sansonetti est nommé professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de microbiologie et maladies infectieuses.
Il a exercé de nombreuses fonctions à l'INSERM, au ministère de la Recherche et de la Technologie ainsi qu'à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) où il a été président du Comité de pilotage sur le développement de vaccins contre les maladies diarrhéiques.
Les recherches menées par Philippe Sansonetti et son équipe depuis plus de vingt ans ont pour objet principal la compréhension de différents mécanismes de la pathogenèse de Shigella, une bactérie responsable de dysenterie. Adepte de l'interdisciplinarité, Philippe Sansonetti favorise le développement de travaux combinant biologie moléculaire, génétique bactérienne, biologie cellulaire puis tissulaire, et immunologie. À la recherche fondamentale s'ajoute une composante appliquée avec pour but, le développement de vaccin contre la dysenterie. Les principales contributions sont :
Philippe Sansonetti est auteur de plus de 500 publications dans des revues à comité de lecture et a été éditeur de plusieurs journaux scientifiques pendant de nombreuses années. Il est l'un des fondateurs d'une nouvelle discipline la microbiologie cellulaire et a été à l'initiative du lancement de la revue scientifique du même nom Cellular Microbiology.
Lors de la crise de la pandémie Covid-19, dans une conférence prononcée au Collège de France le , il déclare :
« La position intermédiaire qui est la nôtre est d'écraser le pic épidémique pour l'étaler dans le temps, en espérant qu'un peu moins de 60 % de la population sera finalement infectée et surtout que l'ensemble du dispositif sanitaire sera préservé. À quoi s'ajouterait, on l'espère, le génie évolutif des maladies infectieuses dont parlait Charles Nicolle, pour nous permettre de nous dégager de l'épidémie, mais il est encore très difficile de faire des pronostics sur la durée de l’épisode. L’épidémie est d’abord et avant tout entre nos mains. »[3]
Il cite les deux autres possibilités de faire face à cette crise sanitaire : l'immunité de groupe, comme étant une solution « cynique […] au prix d’une épidémie très brutale, d'une durée relativement limitée certes, mais avec un coût ahurissant en formes graves »[3] et l'« approche chinoise »[3] (confinement) la considérant comme « totalement inverse : l'isolement massif des villes et des individus semble efficace avec un contrôle indiscutable de l'épidémie. Le risque est que peu d'individus aient été infectés (taux d’attaque réduit du fait du confinement) ; étant restés naïfs à ce virus, ils sont sujets à un retour du virus et risquent un rebond épidémique, ce qui justifie leur crainte d'un retour de la maladie des zones actuellement infectées comme l'Europe. D'où la nécessité absolue d'un vaccin pour éviter ces possibles rebonds »[3].