Le photovoltaïque raccordé au réseau est constitué de systèmes de production d'électricité photovoltaïque qui peuvent être centralisés (centrale solaire photovoltaïque) ou décentralisés (toits de maisons individuelles, de mairies, de granges, etc.).
On parle de photovoltaïque raccordé au réseau par opposition au photovoltaïque hors réseau qui peut être soit autonome, avec des batteries d'accumulateurs, soit hybride avec des batteries d'accumulateurs et une source d'énergie auxiliaire (Groupe électrogène, éolienne, turbine hydraulique).
Ces systèmes sont constitués de modules solaires photovoltaïques reliés entre eux (en série et en parallèle) et branchés sur un ou plusieurs onduleurs eux-mêmes connectés au réseau de distribution ou de transport d'électricité.
Les systèmes photovoltaïques raccordés au réseau constituent la plus grande partie des installations photovoltaïques dans le monde : en 2018, la capacité photovoltaïque mondiale installée est estimée à 464 GWc, en progression de 100 GWc pour l'année 2018[1]. Les installations au sol de forte puissance contribuent largement à ces chiffres[2].
Les modules photovoltaïques sont habituellement installés face au sud dans l’hémisphère nord, sur des toitures industrielles ou agricoles, sur des terres non valorisables... Ils peuvent également être « intégrés » à la structure d'un bâtiment neuf en façade, brise soleil ou toiture.
La production peut être utilisée de différentes manières :
Elles sont obligatoires et doivent formaliser le raccordement au réseau d’une installation de production photovoltaïque. La lourdeur et le changement incessant de ces démarches sont un frein majeur au développement des marchés nationaux de certains pays (Italie, France)[réf. nécessaire]. En Suisse, dès 2016, une nouvelle loi sur l'énergie 730.0, suivie de son ordonnance ont conduit à une évolution du dispositif d'encouragement des énergies renouvelables[3]. Une demande aux autorités fédérales ouvre la possibilité d'une participation financière de la Confédération[4].
L'électricité emprunte toujours préférentiellement le chemin de moindre résistance électrique. Le propriétaire du système, si des appareils électriques sont en fonctionnement chez lui, ou ses voisins les plus proches, reçoivent a priori une part importante (mais pas exclusive) de l'énergie produite, sans influence significative de la présence ou non d'un compteur électrique sur le chemin. Seule la résistance (modeste) du compteur intervient. En revanche le choix de l'option d'injection sur le réseau n'intervient pas.
Des normes plus ou moins contraignantes selon les pays existent. La plupart des onduleurs vendus en Europe sont conçus pour respecter les normes et obligations de branchement allemands, du fait du développement du photovoltaïque raccordé en Allemagne. Ces normes et exigences ont souvent été reprises par les gestionnaires de réseaux distributeurs d’autres pays d’Europe. Pour les installations photovoltaïques raccordées au réseau, les onduleurs doivent être conformes à la norme DIN VDE 0126 1.1 (Allemagne, France…) ou bénéficier d’une certification par un laboratoire agréé (Royaume-Uni, G77). Quant aux modules photovoltaïques, les normes à respecter en France sont les suivantes : CEI 61215 (type cristallin) et CEI 61646 (type couche mince). Pour le dimensionnement des composants, il convient de distinguer la partie continue CC (en amont de l'onduleur) et la partie alternative CA (en aval de l'onduleur). Les textes en vigueur sont le guide de l'UTE C15-712-1 pour la partie CC et la norme française NF C 15-100 pour la partie CA[5].
Le système photovoltaïque raccordé au réseau est le système d’énergie renouvelable dont l’exploitation technique est la plus simple car aucune maintenance préventive n’est nécessaire. L’injection de l’électricité produite sur le réseau ainsi que l’alimentation des consommations du site se font automatiquement. Sauf exception (site industriel enfumé ou empoussiéré), le nettoyage des capteurs est réalisé naturellement par le vent et la pluie. Une simple surveillance permet de détecter d'éventuelles pannes du système. Il faut néanmoins prévoir le remplacement de l'onduleur qui a, en moyenne, une durée de vie de 8 à 12 ans[6].
Le prix global d’un système photovoltaïque dépend :
Le prix du matériel, dépend principalement de la taille du système et de son mode d’intégration au bâtiment.
Puissance installée | Pose au sol |
---|---|
300 kWc à 1 MWc | 1,0 à 1,3 € HT/Wc |
1 à 10 MW | 0,8 à 1,0 € HT/Wc |
> 10Mw | 0,8 € HT/Wc |
Puissance | Pose sur toiture |
---|---|
< 3 kWc | 2,1 à 2,5 € HT/Wc |
3 à 9 kWc | 1,7 à 2,1 € HT/Wc |
de 9 kWc à 36 kWc | 1,2 à 1,7 € HT/Wc |
de 36 kWc à 100kWc | 1 à 1,2 € HT/Wc |
de 100 kWc à 500 kWc | 0,8 à 1,0 € HT/Wc |
>500kWc | <0,8 € HT/Wc |
Ces tarifs sont calculés pour des panneaux "classiques", l'utilisation de panneaux à plus haut rendement (monocristallins ou amorphes), engendre un surcoût de l'ordre de 20%.
Pour comparaison le tableau ci dessous présente les tarifs moyens en 2012.
Puissance | Pose au sol ou sur toiture | Intégration toiture, simple | intégration verrière, tuiles PV… |
---|---|---|---|
1 à 3 kWc | 2 à 3 €/Wc | 2,5 à 3,5€/Wc | >6€/Wc |
3 à 10 kWc | 2,5 à 3,5€/Wc | 2 à 3€/Wc | >5€/Wc |
de 10 kWc à 36 kWc | 1,5 à 2,5€/Wc | 2 à 3€/Wc | >5€/Wc |
de 36 kWc à plusieurs MW | 0,8 à 1,5€/Wc | 1 à 2€/Wc | >5€/Wc |
Différentes modalités de rémunération existent selon les choix politiques des différents pays.
En 2021, le photovoltaïque raccordé au réseau commence à être rentable du point de vue du producteur. Le prix de rachat de l'électricité photovoltaïque en France dans un cas de revente sans autoconsommation est, au 1er trimestre 2021, de 15,24 c€/kWh pour des installations de faible puissance (inférieur à 9 kWc)[9]. Or pour un système de cette taille le prix de revente minimale pour atteindre une rentabilité en 30 ans (durée de vie approximative de l'installation) est de 0.3€/kWh[10][source insuffisante].
Pour des installations de plus grande taille, la rentabilité est plus élevée.
Ce calcul ne prend pas en compte le coût d'installation de système de stockage, nécessaire pour assurer la continuité de la consommation électrique en cas de présence importante de sources intermittentes.
Perpignan est, en 2011, la ville qui héberge la plus grande installation photovoltaïque au monde intégrée aux bâtiments[11] (hors les centrales solaire photovoltaïques) ; le site de Saint-Charles International comprend 97 000 tuiles photovoltaïques sur 68 000 m2 de toiture. Il produit plus de 9800 MWh par an (assez pour alimenter une ville de plus de 8 000 habitants en électricité )[12].
La France a un taux de croissance annuel ayant plusieurs fois dépassé 150 %, mais en partant de très bas[13].
En 2016, le photovoltaïque français raccordé au réseau a été au plus bas depuis 2010 selon le think-tank France Territoire Solaire d’après les données de Enedis et RTE, alors qu’au niveau mondial, 2016 a été « un très grand millésime ». Le marché français a commencé à chuter en 2015 pour les installations domestiques (puissances inférieures à 9 kW) et grandes toitures (100 à 250 kW). Pour les très grandes toitures (250 kW à 1 MW) il y a eu zéro raccordement. Seule la catégorie « moyennes toitures » (9 à 100 kW) après un décrochage fin 2015 se maintient entre 15 et 20 MW [de projets] par trimestre » et les installations de plus de 1 MW (légère remontée fin 2016)
108 MW au total ont été raccordés au 4ème trimestre 2016 (contre 182, 158 et 104 MW respectivement sur les trois premiers trimestres).
Ceci serait du aux incertitudes réglementaires de 2013-2014 ainsi que la publication retardée d’appels d'offres et/ou de leurs lauréats et des difficultés d'approvisionnement sur la technologie à concentration. Ce recul cache aussi peut-être le début d’un développement de l'autoconsommation.
Le cadre du marché étant plus stable, le photovoltaïque pourrait remonter dès 2017 avec 1 GW espéré en 2017 par l’observatoire[14].
En 2019, la France a produit 11.3TWh d'électricité à partir de solaire photovoltaïque[15]. Ce qui représente une augmentation de 7.5% par rapport à l'année précédente.