Il s'agit d'une adaptation libre de l'ouvrage Il segreto di Piazza Fontana (Le Secret de piazza Fontana) du journaliste Paolo Cucchiarelli, paru chez Ponte alle Grazie.
Le film, tourné à Turin et à Milan, évoque l'attentat de la piazza Fontana survenu le , à Milan, ainsi que les faits tragiques consécutifs, qu'il s'agisse des différentes pistes explorées par la justice, de l'affaire de la mort de Giuseppe Pinelli disparu mystérieusement au cours d'un interrogatoire, ou de l'affaire de la mort, plus tard, du commissaire Luigi Calabresi qui dirigeait l'enquête.
À Milan, le 12 décembre 1969, sur la Piazza Fontana, en milieu d'après-midi, une explosion dévaste l'agence de la Banque nationale de l'Agriculture, encore pleine de clients. Dix-sept personnes périssent et quatre-vingt huit autres sont grièvement blessées. Au même moment, à Rome, trois autres bombes explosent, et un autre engin qui n'a pas explosé est retrouvé à Milan. Il est évident qu'il s'agit d'un plan subversif concerté.
La préfecture de police de Milan privilégie initialement la piste anarchiste. Mais, au bout de plusieurs mois, la vérité émerge et révèle une conspiration liant milieux néo-nazis et secteurs déviants des services secrets. L'attentat de la piazza Fontana inaugure la longue période des attentats et des violences des années de plomb en Italie.
Au cours des trente-trois années suivantes, divers et nombreux procès se tiennent aux endroits les plus variés, et se concluent par des jugements contradictoires. À la fin, tous sont acquittés. Pour la justice italienne, l'attentat de la Piazza Fontana n'a pas de coupables.
Le premier écho que le film suscite est celui de Adriano Sofri, condamné pour l'homicide du commissaire Luigi Calabresi. Au lendemain de la première représentation du film, il conteste intégralement la reconstitution des faits fondée sur des sources anonymes qui voudraient faire passer la thèse d'un « double attentat », que ce soit dans le livre dont le film s'inspire librement ou dans le film lui-même. Il publie en un temps record (le 31 mars 2012) un livre de 132 pages intitulé 43 anni. Piazza Fontana, un libro, un film (43 ans, piazza Fontana - un livre, un film)[5] pour rétablir, selon lui, la vérité historique. Pour cela, il utilise amplement des éléments qui sont à présent devenus publics[6].
Une autre réaction qui a attiré l'attention est celle de Mario Calabresi, fils du Commissaire Luigi Calabresi, qui a qualifié le film de « courageux et nébuleux en même temps », puisqu'il montre clairement l'absence de son père dans la pièce lors de la mort de Pinelli, mais n'approfondit pas la campagne menée par le journal d'extrême-gauche Lotta continua, empêchant ainsi de comprendre pleinement la condamnation[7]. Actuel directeur du journal La Stampa, Mario Calabresi a publié en 2007 son histoire dans un livre intitulé Spingendo la notte più in là, traduit en français sous le titre Sortir de la nuit[8].
Dans la scène où on présente les résultats de la contre-enquête à Aldo Moro (Fabrizio Gifuni), Aldo Moro se rappelle la tentative de coup d'État de 1964. Dans cette scène, il est affirmé que Aldo Moro et Giuseppe Saragat ont affronté le Président de la République d'alors, Antonio Segni, en qualité respectivement de Président du Conseil et de Ministre de la Défense. En réalité, Saragat n'a jamais occupé un tel poste, et à l'époque il occupait celui de Ministre des Affaires Étrangères.