Pierre Fichet appartient à la seconde génération abstraite d’après-guerre. Peintre de l’abstraction lyrique, sa première œuvre abstraite date de 1947.
Il a participé à de nombreuses manifestations collectives et personnelles à partir des années 1950.
En 1952: première exposition à la maison des Beaux-arts de Paris.
En 1954: première exposition de toiles abstraites à la galerie Arnaud, Paris où il expose jusqu'en 1969.
En 1959, il devient "membre observateur" du GIAP, groupe international d'architecture prospective, fondé par Michel Ragon avec Yona Friedman, Paul Maymont, Georges Patrix et Nicolas Schöffer.
Le GIAP se propose de « Réunir les chercheurs, dans le domaine de l'architecture et de l'urbanisme. Créer un lien entre ceux-ci, à une échelle internationale. Organiser des expositions de leurs œuvres et toute manifestation susceptible de rendre leurs travaux publics »[2].
La peinture de Pierre Fichet est une peinture gestuelle, recherchant l’immédiate expression, la sensation « piégée », qu’il obtient par l’utilisation d’une gamme limitée de noirs, de gris, de blancs souvent éclairés par quelques coulures de couleur vive.
La spiritualité, le sacré, ont constamment imprégné son œuvre tout au long de sa carrière.
Pierre Fichet est mort le [3]. Ses obsèques ont été célébrées le en l’église Saint-Léonard de Croissy-sur-Seine (Yvelines).
Huguette Arthur-Bertrand et Pierre Fichet, Galerie Olivier Nouvelet, mai-.
Trentième anniversaire de la galerie : un regard sur l'abstraction lyrique, galerie Bertrand Trocmez, Clermont-Ferrand, novembre-.
Regard sur l'abstraction, 1933-1960 - Huguette Arthur-Bertrand, Roger Desserprit, Pierre Fichet, Oscar Gauthier, Jean Hélion, Ivan Kawun, Espace des Établissements Wolfberger (avec la galerie Bernard Trocmez), Strasbourg, .
« En 1952… on comptait environ trois ou quatre galeries parisiennes acceptant d'exposer des œuvres de peintres abstraits. Toutes les autres, fort nombreuses, refusaient ces galeux que dans le meilleur des cas, on qualifiait de “décorateurs”. Cette haine nous apportait un avantage : celui qui voyait dans la profession de peintre un moyen de faire carrière et de s'enrichir en vendant ses œuvres, renonçait à être abstrait. Vers la fin des années 1950, lorsque l'abstraction sera plus respectée, sinon plus aimée, et que certaines vedettes de cet art auront Rolls, somptueuses maisons de campagne et grand train de vie, on verra une foule de peintres se convertir; il en est toujours ainsi je crois, mais à l'époque, il fallait y croire pour persister… » - Pierre Fichet[14]
« ...Une liberté accrue du geste et une imagination lyrique de l'étendue picturale… L'intégration rythmique est achevée, l'espace aménagé dans sa totalité. L'art de Fichet, échappant aux découpages systématiques et aux effeys de plans successifs, y gagne en intensité et en profondeur. » - Pierre Restany[15]
« Fichet s'exprime par le truchement d'une calligraphie brève ou prolongée qui scinde l'espace et provoque de vives tensions, mues par une austère spiritualité. » - Gérard Xuriguera[16]
« Cet artiste autodidacte, qui n'a cessé de chercher à travers la peinture l'expression d'un idéal, s'est tôt constitué un langage abstrait particulier, en ses grandes compositions lyriques témoignant d'une inspiration religieuse tout à fait personnelle dans les années 1950-1960. Ses créations des années 1980 sont beaucoup plus gestuelles et colorées. » - Gérald Schurr[17]
« Un jansénisme constant induit une rigueur et une structure dans des compositions qui s'ouvrent à une certaine sensualité. Sa peinture se libère, ose des contrastes colorés et des décentrages qui suggèrent une dramatisation. La surface présente des failles, des ourlets, des balayages généreux, et, sans renoncer à une fermeté d'écriture, s'offre à des aplats nourris de tracés nuancés, d'empâtements, de longues coulées et de barres, rouge sang, noir sur des blancs immaculés. » - Lydia Harambourg[18]