Président Section sociale du Conseil d'État (d) | |
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Président Caisse nationale de sécurité sociale (d) | |
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Nom officiel |
Pierre Gustave Isidore Édouard Laroque |
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Archives nationales (701AP)[1] |
Pierre Laroque, né le dans le 16e arrondissement de Paris où il est mort le [2], est un haut fonctionnaire français.
Pierre Laroque a été directeur général des assurances sociales, puis de la Sécurité sociale d' à . De concert avec Alexandre Parodi, ministre du Travail de à , puis avec Ambroise Croizat, ministre du Travail de novembre 1945 à mai 1947, il contribue de manière importante à mettre en œuvre la Sécurité sociale en France.
Pierre Laroque étudie à l'École libre des sciences politiques[3]. Il y prépare le concours du Conseil d'État, où il est admis en 1929.
Pierre Laroque doit à son entrée en 1931 au cabinet d'Adolphe Landry, ministre du Travail et de la Prévoyance sociale, de devenir un spécialiste des assurances sociales.
En , il rédige un rapport intitulé « Les Nord-Africains en France », qui critique notamment le Service de surveillance et de protection des Nord-Africains, dépendant de la préfecture de police de Paris[4]. Il préconise dans le rapport la dissociation des activités de protection sociale et des activités répressives concernant les immigrés d'origine nord-africaine, mais ces réformes ne sont pas mises en œuvre en raison de l'échec du Front populaire[4].
Il entre dans le cabinet du ministre René Belin dans le premier gouvernement du régime de Vichy, et participe à la rédaction de la loi du sur la réorganisation économique et suit le dossier des assurances sociales. Il commente en 1941 la loi créant l’allocation aux vieux travailleurs salariés qui instaure en France le régime de retraite par répartition, principe repris en 1945 par la Sécurité Sociale[5].
Révoqué en pour des origines juives comtadines[6], il entre dans le secteur privé, participe à Lyon à l'organisation de résistance « Combat » et rejoint Londres en .
Rentré en France à Courseulles-sur-Mer en avec le général de Gaulle[7], il est nommé directeur général de la Sécurité sociale française le [8]. S'inspirant du plan Beveridge, et en accord avec Alexandre Parodi, il met en place la sécurité sociale en France, sous la gouverne du Ministre du travail de l'époque Ambroise Croizat, par les ordonnances du 4 et [9]. Il s'agissait d'un projet porté par le Conseil National de la Résistance, dont entre-autres, Croizat était issu et c'est celui-ci qui a porté le projet d'instauration de la sécurité sociale, auquel Laroque a adhéré[10].
Remplacé par Jacques Doublet, il retourne au Conseil d'État en . Il est nommé président d'une sous-section de la section du contentieux deux ans plus tard, puis président adjoint en 1959, ce qui lui vaut en 1962 d'affronter le général de Gaulle à propos de l'exercice des pouvoirs spéciaux au titre de l'article 16 de la Constitution (arrêt Canal). Président de la Caisse nationale de Sécurité sociale de 1953 à 1967, il constitue et préside la « Commission d'Étude des problèmes de la Vieillesse » qui aboutit en au célèbre « rapport Laroque ». En , il est enfin nommé président de la section sociale du Conseil d'État, fonction qu'il exerce jusqu'à sa retraite en 1980.
Il a enseigné pendant toute sa carrière à l'Institut d'études politiques de Paris[11]. Il est d'abord maître de conférence chargé de la préparation au concours du Conseil d’État, puis est nommé professeur titulaire en 1937. En 1946, la direction de l'école lui confie le cours « Les Grands problèmes sociaux contemporains » qu'il enseigna jusqu'à sa retraite en 1970. Ce cours semestriel de deuxième et de troisième année, marqua des générations d'étudiants. Il fut ensuite repris par Jacques Fournier et Nicole Questiaux[12], puis par Marie-Thérèse Join-Lambert, tous les trois intellectuellement formés par lui.
Il a publié des mémoires : Au service de l'Homme et du Droit. Souvenirs et réflexions[13].
Grand-croix de la Légion d'honneur par décret du [14].
En 2006, la place Pierre-Laroque dans le 7e arrondissement de Paris est baptisée en son hommage.
Pour Pierre Laroque, « chaque classe forme un groupe relativement clos ; le passage de l'une à l'autre, sans être impossible, est difficile »[15]. La distinction des classes a une base « très largement économique », découlant des rapports de travail. La structure sociale tend à être dominée par une différenciation entre « une classe capitaliste, propriétaire des moyens de production », et « une classe de salariés ou prolétaires »[16]. Les « conflits de classes » se situent soit dans le cadre « de la structure sociale existante », soit remettent « en cause cette organisation sociale ». Mais « la difficulté rencontrée par une classe à obtenir ce qu'elle recherche dans le cadre de la structure existante peut la conduire progressivement à remettre en cause cette structure. »[17]
Michèle Laroque, comédienne et humoriste, est parente au 7e degré de Pierre Laroque.