Pirata piraticus, la Pirate commune[1], est une espèce d'araignéesaranéomorphes de la famille des Lycosidae[2]. Elle est inféodés aux zones humides et marécageuses. C'est une espèce commune que l'on retrouve en Europe et Afrique du Nord.
Les mâles mesurent de 4 à 8,2 mm et les femelles de 4,5 à 9 mm[3].
Le céphalothorax possède une coloration brunâtre, avec à l'avant, trois bandes claires médianes se rejoignant à la jonction thoracique[4].Des bandes blanches sont également visible dorsalement sur l'abdomen avec entre-elles, des lignes de tâches blanches. On compte en France Métropolitaine, sept espèces de Pirates, presque toutes sont identifiables à la coloration du céphalothorax excepté Pirata piraticus et P. tenuitarsis qui se distingue par l'examen des genitalia.
Cette espèce se retrouve dans un large éventail de milieux humides et marécageux[5]: bords d'étangs et de cours d'eau, marais et tourbières. Elle est active à la surface de l'eau et de la végétation par temps ensoleillé et se cache par temps frais. Elle peut se déplacer sur l'eau et y chasser, elle y plonge seulement en cas de danger.
Les mâles sont présents dès le mois d'avril jusqu'en juillet et les femelles de mai à septembre. Les femelles pondent en général deux cocons dont un premier avant l'été. Ces derniers renferment en moyenne 45 œufs mais ce nombre reste très variable. Le second cocon contient en général moins d'œufs[6]. La femelle porte son cocon accroché à l'arrière de l'abdomen, sur les filières. Celui-ci est porté environ deux semaines. Après éclosion, les jeunes sont portés sur le dos de l'abdomen de la mère pendant quelques jours jusqu'à leur dispersion. Les juvéniles issus du second cocon et donc nés à la fin de l'été hivernent une première fois en tant que juvéniles (pas encore différenciés sexuellement) et une seconde fois en tant que subadultes avant d'atteindre le stade adulte au printemps. Ils passent donc un second hiver en tant que subadultes[7].
Tous les jeunes passent alors l'hiver cachés dans la végétation aquatique : sous les sphaignes, les joncs…[4]
Les Pirates communes chassent une grande variété de proies aériennes : des insectes, mais aussi d'autres araignées. Elles se déplacent aisément sur l'eau pour chasser. L'espèce chasse à vue.
Cette espèce a été décrite sous le protonymeAraneus piraticus par Clerck en 1757. Elle est placée dans le genre Lycosa par Walckenaer en 1805[8] puis dans le genre Pirata par Sundevall en 1833[9].
Clerck, 1757 : Svenska spindlar, uti sina hufvud-slågter indelte samt under några och sextio särskildte arter beskrefne och med illuminerade figurer uplyste. Stockholmiae, p. 1-154. (texte intégral)
↑ a et bAlain Canard et Christine Rollard, A la découverte des araignées, Paris, Dunod, , 200 p. (ISBN978-2-10-071104-8), p.102
↑ a et bWallace & Exline, 1978 : « Spiders of the genus Pirata in North America, Central America and the West Indies (Araneae: Lycosidae). » Journal of Arachnology, vol. 5, p. 1-112 (texte intégral).
↑(en) S0REN TOFf, « Life histories of eight Danish wetland spiders », Ent. Meddr, no 47, , p. 22-32 (lire en ligne)
↑(en) Frederik Hendrickx, « LIFE CYCLE, REPRODUCTIVE PATTERNS AND THEIR YEAR-TO-YEAR
VARIATION IN A FIELD POPULATION OF THE WOLF SPIDER PIRATA
PIRATICUS (ARANEAE, LYCOSIDAE) », Journal of Arachnology, vol. 3, no 31, , p. 331-339 (lire en ligne)
↑Walckenaer, 1805 : Tableau des aranéides ou caractères essentiels des tribus, genres, familles et races que renferme le genre Aranea de Linné, avec la désignation des espèces comprises dans chacune de ces divisions. Paris, p. 1-88.
↑Sundevall, 1833 : Conspectus Arachnidum. Londini Gothorum, p. 1-39 (Pirata p. 24).
↑Chamberlin, 1908 : « Revision of North American spiders of the family Lycosidae. » Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, vol. 60, p. 158-318.