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Situation | ||
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Coordonnées | 45° 45′ 35″ nord, 4° 49′ 55″ est | |
Ville | Lyon | |
Arrondissement | 2e | |
Quartier | Bellecour | |
Début | Rue Charles-Dullin | |
Fin | Rue Gaspard-André | |
Morphologie | ||
Type | Place-parvis | |
Forme | Carrée | |
Histoire | ||
Création | 2e moitié XVIIIe siècle | |
Monuments | Théâtre des Célestins Kaléidoscope du parking |
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Protection | Site du centre historique Site du patrimoine mondial |
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Géolocalisation sur la carte : Lyon
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La place des Célestins est une place située dans le 2e arrondissement de Lyon, en France. Elle existe sous sa forme actuelle depuis le début du XIXe siècle et doit son nom aux religieux de l'Ordre des Célestins qui y étaient installés de 1407 à 1778.
Ce site est desservi par la station de métro Bellecour.
Son dernier réaménagement a été réalisé entre 1993 et 1996 à la suite de la réalisation d’un parking sous la place. Des magnolias ont été plantés et des buissons aussi (aux extrémités de la place). Au centre, se situe un télescope qui permet d’observer le parking et une œuvre signée Daniel Buren. Il s’agit d’un énorme miroir. Sur la place, il y a également deux bassins d’eau devant le théâtre des Célestins. Quant au sol, il était fait avec des dalles en bois (de nouvelles ont été installées en 2016).
Avant 1307, la place était située sur le domaine des Templiers, qui y avaient une commanderie.
Après l'éviction des Templiers, les Célestins installent un monastère qui, malgré quelques incendies, subsiste presque 400 ans. Finalement abandonné en 1778, il laisse place au lotissement des Célestins et à une salle de spectacle.
Le couvent est orné d'une façade sculptée édifiée en 1746 par Jean-Baptiste Masson. Cette façade décorative côté Saône masque sur l'arrière des bâtiments anciens et hétéroclites[1].
La disparition du couvent est précédé durant la seconde moitié du XVIIIe siècle d'une chute du nombre de moine présent. Suivant une tendance générale de la chrétienté, les effectifs du couvent des Célestins lyonnais sont amputés de 40% de leurs membres et de nombreuses confréries liées s'étiolent et disparaissent[1],[2].
À la suite d'un long procès, le duc de Savoie Victor-Amédée III est reconnu propriétaire de l'ensemble, qu'il vend à A. Devouge, parisien. Ce dernier a l'intention, au vu de la très bonne situation de sa nouvelle propriété, de procéder à une opération immobilière similaire à ce qui vient de se faire au Palais-Royal à Paris, réalisé par l'architecte Victor Louis. Il crée donc une société immobilière avec deux lyonnais, Jars et Madinier, le . La société confie l'étude du projet à Jean-Antoine Morand en 1787, qui vient de réaliser le quartier Saint-Clair et de publier une ambitieuse étude pour les Brotteaux. Il travaille en coordination avec l'architecte Jean-François Colson, chargé du théâtre, et de Drivon, architecte qui a loti un terrain acheté aux Feuillants[1].
Après deux années de réflexions, les architectes décident de conserver les entités bâties au détriment de la façade monumentale et de l'église[3].
Les démolitions commencent en 1789 avec l'avant-corps et l'église. Dans le même temps, les promoteurs éditent un prospectus[4] pour faire la promotion du projet et attirer les clients[5],[6]. Entre 1789 et 1792 sont construites quatre rues, et les façades latérales sont bâties en même temps. Il s'agit de la rue de Savoie, d'Égypte, des Célestins et d'Amboise.
Pour les connexions avec les rues avoisinantes, les architectes déposent des demandes d'autorisations au bureau de voirie[7]. Au même moment, la construction du théâtre côté jardin commence sous les ordres du Dijonnnais J.-F. Gilles Colson. Ce théâtre « s'apparente à un immeuble à loyer pourvu au centre d'une ordonnance de pilastres ioniques portant un fronton triangulaire »[8].
Après ces débuts, la situation ne tourne pas correctement pour les investisseurs. Le siège de Lyon, la mise à disposition de nombreux autres biens du clergé, l'exécution de Morand retardent le projet et conduisent à un partage. Un nouveau projet est mis à jour en 1797, qui prévoit la réalisation de trois passages couverts ; qui ne seront jamais réalisés, et transformés en 1807 en rue Pazzi.
À cette même époque, le jardin qui est situé à l'emplacement de la place actuelle est assimilé par la mairie à la voie publique et cette dernière interdit aux propriétaires de toucher aux voies sans son autorisation, pour être en concordance avec le plan général de la ville[8].
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le plan de grandes percées à travers la Presqu'île prévoit la réalisation d'une voie reliant la rue Mercière et la place Bellecour à travers la place des Célestins. Ce projet n'a jamais été réalisé. En 1858, est implantée une fontaine, de la fonderie du Val d'Osne, due à Mathurin Moreau et Michel Liénard, comportant 4 personnages debout: deux néréides et deux putti[9].
En 1957, pour créer une cour d'école et un parking, la fontaine est supprimée en mai[10],[11].
La place a été réaménagée en 1994-1995 à l'occasion de la création du parking des Célestins, parc de stationnement souterrain. Sur la place, une sorte de longue vue donne une vision en kaléidoscope du parking.
Le théâtre des Variétés, qui occupait le même emplacement, est totalement détruit, en 1871, par un incendie. Le théâtre actuel, œuvre de Gaspard André, est endommagé par un autre incendie, en 1880, peu après son inauguration (en 1877). Il rouvre en 1881.