Le plan d'action « réactivité » (en anglais Readiness Action Plan, RAP) est un plan adopté par l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) lors de son sommet à Newport, au Pays de Galles, en 2014. Il contient un ensemble de mesures de réassurance des pays membres de l'OTAN en Europe centrale et orientale qui visent à renforcer leur défense et à rassurer leurs populations, et de mesures d'adaptation de la structure de forces et de commandement de l'OTAN qui ont pour objectif d'en améliorer la réactivité et l'efficacité. À la suite de la guerre en Ukraine déclenché par l'invasion russe le 24 février 2022, d'importantes modifications et renforcements sont en cours en date de juillet 2022.
Lors du sommet de Varsovie en 2016, des mesures complémentaires sont adoptées qui renforcent encore la présence militaire des membres de l'OTAN sur ses flancs est et sud.
Ce plan est présenté par l'OTAN comme étant sa réponse à la crise ukrainienne, avec notamment l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, à l'accroissement des activités militaires de la Russie sur le flanc est de l'OTAN et plus généralement au renforcement de la puissance militaire russe. Le plan d'action « réactivité » est le plus important renforcement de la défense collective de l'OTAN depuis la fin de la guerre froide.
La diplomatie russe considère que l'agressivité de l'OTAN à son égard constitue une menace, d'autant plus patente que les élargissements successifs de l'OTAN ont fortement rapproché de la Russie la bordure est de l'OTAN.
Les sommets du pays de Galles et de Varsovie traduisent un recentrage de l'OTAN sur la défense collective de ses 28 membres après quinze années focalisées sur les opérations extérieures.
À la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, les effectifs et le nombre de nations participantes à ce plan ont augmenté.
Afin de répondre à l'évolution de l'environnement de sécurité aux frontières de l’Alliance atlantique, le plan d'action « réactivité »[1] comprend des mesures de réassurance qui consistent en une série d'activités terrestres, maritimes et aériennes à l'intérieur, au-dessus et autour des pays membres de l'OTAN en Europe centrale et orientale. Les décisions complémentaires prises à Varsovie en 2016 consistent principalement à « établir une présence avancée renforcée en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne » et à développer une « présence avancée adaptée dans la partie sud‑est du territoire de l'Alliance »[2],[3].
En 2017, ces activités de réassurance consistent essentiellement en
La décision la plus spectaculaire prise lors du sommet de l'OTAN à Varsovie en 2016, en complément du contenu du plan d'action de 2014, concerne le déploiement par rotation d'une force multinationale équivalente à un bataillon dans chacun des trois pays baltes, Estonie, Lettonie et Lituanie, et en Pologne (appelée Présence avancée renforcée en français et Enhanced Forward Presence en anglais)[3].
Chacune d'entre elles est commandée par un pays-cadre et formée d'unités fournies par de nombreux pays contributeurs : l'Albanie, la Belgique, la Croatie, le Danemark, l'Espagne, la France, l'Italie, l'Islande, le Luxembourg, Le Montenegro, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, la République tchèque, La Roumanie, le Royaume-Uni, la Slovaquie et la Slovénie. Les quatre groupements tactiques multinationaux d'origine sont placés sous commandement OTAN, au travers du QG du Corps multinational Nord-Est à Szczecin, en Pologne. En 2022, le nombre total de groupements tactiques multinationaux déployés passent à 8.
État | Base | Nation-cadre | Nations participantes |
---|---|---|---|
Estonie | Tapa | Royaume-Uni | Danemark France Islande |
Lettonie | Ādaži | Canada | Albanie République tchèque Islande Espagne Italie Monténégro Pologne Slovaquie Slovénie |
Lituanie | polygone de Gaižiūnai | Allemagne | Belgique Luxembourg Islande Norvège Pays-Bas République tchèque |
Pologne | Orzysz | États-Unis | Croatie Roumanie Royaume-Uni |
Au sens de l'OTAN, l'Europe du Sud-Est désigne la Roumanie et la Bulgarie, toutes deux membres depuis 2004, et la Mer Noire. Les mesures prises consistent en la mise en place du QG du Corps multinational Sud-Est en Roumanie et d'une brigade multinationale et en le renforcement de la présence maritime et aérienne de l'OTAN dans la région[4]. Depuis 2022, des contingents français et belges se sont ajoutés aux autres forces alliés[5],[6] avec la Mission Aigle.
État | Base | Nation-cadre | Nations participantes |
---|---|---|---|
Roumanie | Cincu | France | Belgique France Pays-Bas Macédoine Portugal Pologne États-Unis |
Bulgarie | Kabile | Italie | Albanie Bulgarie Grèce Monténégro Macédoine États-Unis Turquie |
Hongrie | Tata | Hongrie | Croatie Italie Grèce Monténégro États-Unis Turquie |
Slovaquie | Lešť | République tchèque | Allemagne Pays-Bas Slovaquie Slovénie États-Unis |
En coordination avec les mesures prises par l'OTAN, mais sous leur commandement, les États-Unis renforcent depuis 2014 leur présence militaire en Europe. Cette initiative, baptisée « initiative de réassurance européenne » est lancée par le Président Obama en à l'occasion de son déplacement en Pologne[7]. Elle se traduit par la présence continue en Europe de moyens terrestres, navals et aériens plus importants et la tenue de nombreux exercices afin d'améliorer le niveau de préparation et d'interopérabilité des forces de l'OTAN[8],[9].
Avant renforts résultant de cette initiative, l'U.S. Army en Europe[10] ne comptait que deux unités combattantes basées l'une en Allemagne, l'autre en Italie et ne disposant plus de chars lourds depuis . Avec cette initiative, les Américains envoient en Europe par rotation des unités supplémentaires, comme en 2017 une brigade blindée renforcée qui se déploie aux côtés des forces de l'OTAN en Europe de l'Est et du Sud-Est[11].
Le plan d'action « réactivité » (RAP) inclut également des mesures d'adaptation, qui sont des changements à plus long terme dans la structure de forces et de commandement de l'OTAN parmi lesquelles figurent :