La plongée souterraine, ou spéléoplongée, ou encore plongée-spéléo, est une activité qui a pour but d'explorer et d'étudier les conduits noyés naturels, généralement creusés dans les calcaires (grottes sous-marines, sources, siphons de grottes terrestres, résurgences), ou artificiels (mines, carrières).
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Au XXe siècle, la plongée souterraine en Occident est marquée par la descente en apnée de Norbert Casteret dans la grotte de Montespan, en France, en 1922 [1]. Au Royaume-Uni, l'histoire de la plongée souterraine est marquée par la descente de Jack Sheppard dans la grotte de Swildon's Hole en 1936[2].
Ce type de plongée requiert une approche différente de la plongée en mer, compte tenu du milieu où elle est pratiquée : si un problème d'air ou de mélange respiratoire ou autre survient, il n'est pas possible de remonter rapidement, étant « enfermé ». Il faut, quel que soit le problème, pouvoir rejoindre la sortie. Le plongeur s'équipe alors en conséquence : deux bouteilles (ou plus) isolées ou isolables dont il ne faut pas consommer la totalité (il faut appliquer une règle de redondance comme la règle des quarts, c’est-à-dire qu'il faut consommer un quart du mélange respiratoire à l'aller et donc un quart au retour, et les deux quarts restants seront gardés en cas de problème), deux lampes (ou plus), un dévidoir, éventuellement un casque, etc.[3]
Il faut prendre soin également de ne jamais quitter des yeux le fil d'Ariane afin de retrouver le chemin du retour : dans les galeries, la visibilité peut se dégrader en très peu de temps à cause des particules d'argile qu'un plongeur peut brasser avec ses palmes ou même les bulles qu'il expire[4].
Des stages, organisés par la commission nationale de plongée souterraine[5] de la FFESSM sont proposés aux détenteurs du niveau 2 ou plus. L'École française de plongée souterraine[6] de la FFS propose de même des stages ouverts à tout plongeur autonome.
Dans la plongée souterraine, une importance particulière est donnée au palmage qui doit être maîtrisé de manière adéquate et adapté à la situation.
Le palmage de base est le « frog kick », qui consiste à palmer en imitant les mouvements des membres inférieurs d'une grenouille ainsi que certaines variantes[7].
Il est important aussi de maîtriser le « back kick », qui consiste en un palmage inversé pour se déplacer en arrière et se dégager d'un encombrement.
Le 6 janvier 2024, Xavier Méniscus bat le record de plongée souterraine. Il atteint les 312 mètres de profondeur dans le gouffre de Font Estramar, à Salses-le-Château[8],[9].
Le record était jusqu'à cette date possédé par Frédéric Swierczynski à -308 mètres dans cette même cavité[10]. Lequel record était auparavant détenu par Xavier Méniscus à -286m, réalisé le 30 décembre 2019, toujours à Font Estramar[11]. Avant lui, le plongeur Nuno Gomez était descendu à -282 mètres à Boesmansgat[12].
Bien que la plongée spéléo soit différente de la plongée en mer, du point de vue psychologique, il convient de signaler qu'une plongée très profonde en mer impose la même règle d'impossibilité de regagner la surface sans risquer l'accident voire la mort. En ce sens, toute plongée en mer à partir d'une certaine profondeur impose aussi un plafond, bien qu'il soit dématérialisé.
Suivant les organismes et fédérations de plongée, il est possible de pousser les prérogatives du plongeur à la règle des tiers pour permettre une pénétration plus importante, ou au contraire pousser la sécurité jusqu'à la règle des sixièmes dans certaines conditions difficiles ou potentiellement à risque.
Une autre règle d'or en plongée souterraine est l'autonomie totale. Bien que la plupart des plongées se fassent avec un binôme compétent, il est important de se rendre compte qu'un plongeur souterrain est seul face à lui-même et face aux problèmes qui peuvent survenir, et qu'il doit tous les gérer sans l'intervention d'un tiers. Par exemple, si le plongeur se trouve dans un boyau étroit où il n'y a de place que pour une personne à la fois, il doit être conscient que, tant qu'il est dans une telle situation, personne ne peut lui porter secours (à part lui-même) en cas de besoin.
(en) Martyn Farr, The Darkness Beckons : The history and development of world cave diving, Vertebrate Publishing, , 416 p., 246mm x 189mm (ISBN978-1-910240-74-8, présentation en ligne)