Un polyptyque est un ensemble de panneaux peints (voire sculptés), articulé ou non.
Un polyptyque est un ensemble de panneaux peints ou sculptés, liés entre eux, comprenant souvent des volets pouvant se replier sur une partie centrale.
On parle précisément de diptyque et de triptyque pour ceux comportant 2 ou 3 panneaux et de polyptyque (en général) pour ceux comportant plus de panneaux (certains étant peints recto-verso).
Les termes tétraptyque, pentaptyque, hexaptyque, heptaptyque et octoptyque, respectivement 4, 5, 6, 7 et 8 panneaux, sont peu usités bien que plus précis.
De très nombreux polyptyques furent peints pendant le Moyen Âge et la Renaissance, pour servir de retables dans les églises. Les retables étaient posés sur l'autel et avaient vocation à ouvrir des portes sur le divin. L'organisation du retable, son iconographie et ses couleurs étaient pensées en fonction de l'usage liturgique envisagé par le commanditaire de l'œuvre[1].
Certains sont des chefs-d'œuvre :
Les panneaux principaux, centraux et latéraux, supérieurs et inférieurs s'accompagnent souvent d'une prédelle, un ensemble de petits tableaux rassemblés dans une composition horizontale dans le bas du polyptyque. Cette prédelle est l'occasion de compléter le sujet principal par un cycle de scènes annexes (scènes de la Vie du Christ, de la Vie de la Vierge, etc.).
Comme pour le mobilier, qui se définit et s'ouvrage à la Renaissance, les nombreux termes des détails des décorations sculptées sont issus de la terminologie de l'architecture, car issus des mêmes talents des artistes-sculpteurs qui étaient souvent également employés comme architectes :
Certains termes sont issus directement de la langue italienne :
Ou de la langue espagnole :
Ces ensembles, composés de multiples panneaux, ont souvent été démembrés (smembrato), et dispersés entre plusieurs propriétaires. Le rassemblement des pièces dispersées, acquises par de nombreux et différents musées, pose un problème pour leur reconstitution.
Un certain nombre d'artistes ont repris cette disposition dans leurs oeuvres comme Joan Miró, ou encore, dans l'Allemagne de l'entre-deux-guerres, Max Beckmann et Otto Dix. Otto Dix a peint deux polyptyques bien connus : La Guerre, et La grande ville[8]. Se faisant, ses créations évoquent une tradition de l'art allemand, incarné notamment par certaines œuvres de Matthias Grünewald, et une forme d'art inspiré par la religion[8]. La Guerre a une structure en bois, des volets mobiles et une prédelle[8]. La grande ville est un triptyque, avec au centre la représentation d'un club de jazz des années 1920, et sur les deux côtés d'autres facettes des villes allemandes dans la même période : des rues sales et lépreuses, des prostituées, etc[8]... Ces polyptyques évoque aussi un certain morcellement et la technique du collage utilisé par les dadaïstes[8]. Max Beckmann a réalisé près d'une dizaine de polyptyques, dont le dernier a été achevé la veille de sa mort[8].
De grands artistes contemporains comme Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, Pierre Soulages, Mark Rothko, Francis Bacon, Bill Viola ou Yan Pei-Ming ont utilisé ce procédé à grande connotation mystique dans certaines de leurs compositions picturales.
C'est pour réaliser une décomposition cinématique des instants ayant supposément précédés la pose figée dans le tableau Les Ménines de Vélasquez[9] que le peintre péruvien Herman Braun-Vega structure ses œuvres sous la forme de polyptyques dans sa série Vélasquez mis à nu accompagné des Ménines dont le polyptyque principal, composé de 17 panneaux[10], fait partie des collections permanentes du Musée d'Antioquia à Medellin en Colombie[11]. Issu de cette même série, le polyptyque Vélasquez allant à son chevalet fait partie de la collection du musée d'art Blanton d'Austin au Texas[12].
Par analogie, on parle parfois de polyptyque pour désigner la technique de l'écran divisé, dans les productions audiovisuelles.
« Tableau par tableau, l’approche se fait plus nette ; on fouille la pièce du regard, on énumère les personnages. C’est un mouvement cinématographique qu’il nous propose, une série de plans fixes qui saisissent une scène et, finalement, nous offrent le portrait du peintre. »
« la série principale composée de 16 tableaux de 1 × 1 m et d'un tableau central de 2 × 2 m était organisée selon une sorte de bande dessinée linéaire installée à la périphérie de la salle d'exposition et convergeant vers le panneau central »