Principauté de Seborga Principato di Seborga (it) | |
Blason de la principauté de Seborga |
Drapeau de Seborga |
Panneau indiquant l'entrée de la principauté de Seborga. | |
Administration | |
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Pays | Italie |
Territoire revendiqué | Seborga |
Statut politique | Micronation |
Capitale | Seborga |
Gouvernement | Monarchie constitutionnelle |
Princesse Mandat |
Nina Menegatto 2019-2026 |
Démographie | |
Langue(s) | Italien, ligure, français |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 49′ 34″ nord, 7° 41′ 40″ est |
Superficie | 14,91 km2 |
Divers | |
Monnaie | Luigino[1],[2], euro |
Fuseau horaire | UTC +01:00 |
Hymne | La Speranza |
Devise | Sub Umbra Sedi |
Sources | |
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La principauté de Seborga, en italien principato di Seborga, est une micronation revendiquant le territoire de la commune italienne de Seborga, dans la région de Ligurie.
La micronation est limitrophe des communes d'Ospedaletti, Perinaldo, Sanremo et Vallebona[3].
En 954, le comte de Vintimille cède le fief de Seborga aux abbés de Lérins, qui en font une principauté ecclésiastique qui va durer pendant huit cents ans[4].
En , Victor-Amédée II de Sardaigne achète la principauté de Seborga à son propriétaire ecclésiastique, l'abbé Biancheri, mais sans en acquitter le prix ce qui explique que Seborga ne sera jamais mentionnée dans aucun traité ultérieur. Giuseppe Antonio Biancheri porte le titre de prince du jusqu'à son décès le , malgré le « protectorat » de la maison de Savoie à partir de 1729[5] qui ne sera jamais reconnu. Seborga figure bien dans le « contado di Nizza » de la carte des États du roi de Sardaigne de 1779[6].
Dans les années 1950 quelques habitants du village de Seborga revendiquent la réactivation de l'indépendance par rapport à la République italienne, en vertu de son ancien statut de principauté ecclésiastique dont la localité aurait joui autrefois, et ils considèrent comme illégale l'annexion au royaume de Sardaigne, puis à l'Italie[7],[8].
L'auto proclamation du territoire de Seborga en tant que principauté remonte à 1963 lorsque le fleuriste du village, Giorgio Carbone, est proclamé « prince Giorgio Ier de Seborga »[2]. Un plébiscite auprès de la population du village approuve alors sa proclamation par 304 voix contre 4[9]. Cette sécession se base sur le legs du village à l'abbaye de Lérins en 954 par un comte de Vintimille ainsi que sur la protection de la maison de Savoie, disparue en 1946 et vécue comme une « annexion » à l'Italie[2]. Le « prince Giorgio Ier » constitue une association de droit italien type loi 1901 : Associazione Governo del Principato[10] (Ordinanza no 576), et comptant une douzaine de membres.
Après la mort de Giorgio Carbone le [11], la « Direction » du mouvement est assurée par Alberto Romano jusqu'à l'élection de Marcello Menegatto, un promoteur immobilier, le , qui est investi le suivant sous le nom de « Marcello Ier »[2]. Il souhaite « continuer la lutte pour la réactivation de la reconnaissance de l'indépendance de la principauté et développer son économie ».
Le , Nicolas Mutte, un écrivain français[12], s'autoproclame « prince de Seborga » sous le nom de « Nicolas Ier ». Il aurait reçu l'« allégeance » de certains proches de « Marcello Ier » qu'il appelle à démissionner[13]. Le , Nicolas et son frère Martial Mutte sont mis en examen pour « escroquerie en bande organisée, fausse monnaie, production de faux documents administratifs »[14].
Le , Marcello Ier est réélu par les membres du mouvement de Seborga[15]. Le , il annonce son intention d'abdiquer de la présidence de l'association, en restant en poste ad intérim jusqu'à l'élection de son successeur[16].
Lors de l'élection du , la fille du prince Giorgio Ier, Laura Di Bisceglie, est battue par Nina Döbler, épouse de Marcello Menegatto, le prince démissionnaire. Nina Döbler devient la première Dirigeante du mouvement et se proclame « princesse de Seborga » pour sept ans[17],[18],[19].
Le , des policiers français se sont rendus à Seborga dans un groupe de prières, dans le cadre des investigations portant sur l'affaire Dupont de Ligonnès[20],[21],[22],[23].
L'indépendance de la principauté, bien que non reconnue, se base sur les trois procès contre l'État italien qui auraient été « tous gagnés » par la principauté de Seborga[2] ;
Néanmoins, en 2008, la principauté, représentée par Giorgio Carbone, entre autres, saisit la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) siégeant à Strasbourg, pour faire valoir son indépendance. La demande est jugée irrecevable en 2012[note 1],[24].
La principauté est régie par une constitution, par un dirigeant, appelé prince ou princesse, élu pour sept ans. Elle dispose d'un gouvernement de neuf ministres nommé par les membres lors de l'assemblée générale dit « Conseil de la Couronne » et dit d'un « Conseil des prieurs »[2], affichant les ambitions sécessionnistes du mouvement[25],[26].
Nom | Début du règne | Fin du règne | Annotations |
Dirigeants inconnus | 954 | 1729 | Principauté ecclésiastique |
Giorgio Ier | |||
Alberto Romano | Régent | ||
Marcello Ier | Réélu pour 7 ans en 2017. Démission annoncée le | ||
Nina (it) | En fonction | Épouse de Marcello Ier |
Malgré sa non reconnaissance, des consulats diplomatiques sont ouverts à l'étranger, dont quatre en France[2].
La fête de la principauté a lieu le 20 août, jour de la fête de saint Bernard[2].
La population du village de Seborga s'élève à 280 habitants en [27].
Le folklore créé par la principauté et entretenu par ses membres attire des touristes. Entre 1994 et 1996, des pièces de monnaie de la principauté sont émises[28], attirant l'attention des numismates[29]. Cette monnaie, le luigino, est alors indexée au dollar américain[2]. Ces frappes monétaires ont un précédent historique car au XVIIe siècle, les abbés de Lérins, seigneurs de Seborga, avaient frappé monnaie[30],[31], des timbres[32] sont aussi imprimés et le courrier est estampillé à l'effigie de l'ancienne principauté[2][note 2]. La principauté édite ses propres vrai-faux passeports et passeports diplomatiques[note 3] et des plaques d'immatriculation qui restent cependant interdites par les autorités italiennes[2].
Des produits alimentaires et autres articles touristiques sont vendus sous la marque Rosa Principe di Seborga (en français « Rose prince de Seborga »), déposée auprès de l'Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) en 2012[33] par le maire italien de Seborga.
Une activité plus traditionnelle est la culture des fleurs destinées à la parfumerie[2] et aux fleuristes[34].
Les autres activités sont l'immobilier, la restauration, une galerie d'art, un potier, des épiceries et une jardinerie[35].