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La prononciation du français indique comment les phonèmes sont combinés dans la langue française. Cet article, qui fournit diverses informations sur la phonologie du français, montre tous les phonèmes habituels et possibles de cette langue en incluant des variétés régionales du français du Canada, de la Belgique et de la France.
Parmi les caractéristiques phonologiques les plus remarquables de la prononciation de la langue française, figurent le son r uvulaire, la présence de voyelles nasales et l’existence de trois processus affectant le son final des mots :
la liaison, instance spécifique de sandhi où la consonne finale des mots n’est prononcée que si elle est suivie d’un mot commençant par une voyelle
l’élision, où certaines occurrences de /ə/ (schwa) sont élidées (à la finale devant une voyelle initiale)
l’enchaînement où la consonne finale d’un mot et l’initiale d’un mot peuvent être déplacées à travers la frontière syllabique :
↑Dans la prononciation actuelle, le phonème /ɲ/ se distingue de moins en moins de [nj].
↑Le phonème /ŋ/ est apparu relativement récemment, avec l'emprunt de mots d'origine anglaise ou chinoise. Les Européens ont tendance à le prononcer [ŋɡ], mais pas les Canadiens.
↑En français de France, le phonème /ə/ est plutôt arrondi, et il peut être souvent confondu avec le phonème /ø/, le mot je étant par exemple prononcé parfois comme le mot jeu[réf. nécessaire], mais la distinction s'est maintenue en français québécois.
↑La distinction entre /ɛ/ et /ɛː/, comme dans les mots mettre et maître tend à s'atténuer en français parisien[réf. nécessaire], mais elle reste maintenue en français du Nord, de Belgique et en français canadien. En français de Belgique, la distinction ne porte que sur la longueur, mais en français canadien, le /ɛː/ se diphtongue en [aɛ̯].
↑ ab et cEn français parisien moderne, en français de Belgique et en français de Suisse, /ɑ̃/ se prononce [ɒ̃], /ɛ̃/ se prononce [æ̃] et /ɔ̃/ se prononce [õ].[réf. nécessaire]
↑Dans la prononciation actuelle dans la moitié nord de la France, dont le français parisien moderne, /œ̃/ tend à disparaître au profit de /ɛ̃/. La distinction s'est généralement conservée dans la moitié sud de la France, en Belgique et au Canada.
↑La voyelle /ɔ/ est souvent « désarrondie » et se rapproche du /ʌ/[réf. nécessaire].
↑La distinction entre /a/ et /ɑ/, comme dans les mots patte et pâte, tend à s'atténuer en France, mais elle reste nette en Belgique et au Canada.
c vaut /s/ devant e, i, y (ainsi que devant æ dans certains cas tels que cæcum, ou devant œ dans certains cas tels que cœlacanthe, mais cela reste peu fréquent) ; /k/ ailleurs ; exceptionnellement /g/ (seconde, parfois zinc) ;
↑ abcdefghij et ksi ces lettres sont suivies de m, n, h ou d'une voyelle, alors le n ou le m se prononcent au lieu de changer le son de la voyelle précédente
↑ abcde et fsi ces voyelles sont suivies d'une voyelle prononcée, elles deviennent des approximantes :
ay : « payer » /pɛje/ ou /peje/ mais « pays » /pɛi/ ou /pei/. On trouve également /aj/ dans « fayot » /fajo/, « Himalaya » /imalaja/ et « mayonnaise » /majɔnɛz/, et /ɛ/ dans « Tremblay »
i : « ciel » /sjɛl/ mais « vie » /vi/, « cil » /sil/, « gui » /ɡi/
ou : « oui » /wi/ mais « nouille » /nuj/, « bout » /bu/, « fou » /fu/
u : « nuit » /nɥi/ mais « Nuillé » /nyje/, « fut » /fy/, « bu » /by/
Cas particuliers :
En France les sons valant soit /e/ soit /ɛ/ et ceux valant soit /o/ soit /ɔ/ sont par la plupart des locuteurs prononcé /e/ /o/ en syllabes ouvertes et /ɛ/ /ɔ/ en syllabes fermées mais selon les régions de nombreuses exceptions subsistent :
ai vaut :
/e/ en fin de mot comme dans : « gai » /ɡe/, « (je) mangeai » /mɑ̃ʒe/ mais il y a beaucoup d’exceptions où on prononce /ɛ/ comme dans : « vrai » /vʁɛ/, « chai » /ʃɛ/, « balai » /balɛ/ etc. ou encore dans les formes verbales « sais », « vais », « sait » et « vait »[1],[2],[3],[4].
/ə/ par tout le monde dans certains cas : « faisan » /fəzɑ̃/, « faisant » /fəzɑ̃/, « faisons » /fəzɔ̃/, « faiseur » /fəzœʁ/, « faisable » /fəzabl/[1],[4],[5].
il existe de nombreuses variations de prononciations, dont voici quelques exemples :
/e/ ou /ɛ/ dans « aigu », « aiguiser » et « aiguille »[6].
/e/ en fin de verbe certains différencient la première personne du passé simple « je donnai » avec un /e/ et la première personne de l'imparfait « je donnais » avec un /ɛ/ alors que d'autres prononcent toujours /ɛ/[1],[7],[8].
Certains auteurs parlent d'harmonie vocalique bien que cette notion n'existe pas habituellement en français pour expliquer la réalisation /e/ lorsque la voyelle de la syllabe suivante est /e/, par exemple : « baiser » /beze/ (/bɛze/ en langage soutenu)[9] mais « baise » /bɛz/. « affairer » /afeʁe/ (/afɛʁe/ en langage soutenu)[10] mais « affaire » /afɛʁ/. On se trouve en fait dans le cas général de l'opposition syllabe ouvertes/syllabes fermées.
au se prononce /o/ en syllabe ouverte comme dans « chaud », « aubade », « noyau » mais /ɔ/ dans « dinosaure », « paul » (la monnaie), « Paul » (le prénom masculin) ou « saur » (adjectif qui n'est guère usité que dans la locution « hareng saur »).
ign vaut :
généralement /iɲ/ : « signe » /siɲ/, « ligne » /liɲ/, « guigne » /ɡiɲ/, « mignon » /miɲɔ̃/
dans le cas d'une voyelle suivie de ign, on peut considérer que seul le digramme gn indique /ɲ/ et que le i forme quant à lui un digramme avec la voyelle précédente : « Montaigne » /mɔ̃tɛɲ/ et non /mɔ̃taɲ/, « Soignes » /swaɲ/ et non pas /sɔɲ/.
dans quelques cas archaïques le i fait partie du trigramme consonantique indiquant /ɲ/, utilisé auparavant en Ancien Français, après une voyelle : « oignon » /ɔɲɔ̃/, « Jodoigne » /ʒɔdɔɲ/[11],[12]
Le /t/ et le /d/ suivis de [i] ou [ɪ] ou [j] ou [y] ou [ʏ] ou [ɥ] deviennent des consonnes affriquées.
dix se prononce [d͡zɪs]
tuque se prononce [t͡sʏk]
les voyelles /i/, /u/, /y/ sont relâchées ou non selon la consonne suivante et l'accent. Ces voyelles, si elles sont suivies d'une consonne dans la même syllabe, sont généralement relâchées (certains autres accents permettent de les relâcher encore plus souvent) :
pile se prononce [pɪl]
poule se prononce [pʊl]
sud se prononce [sʏd]
pour, rouge, rive, douze restent tels quels (syllabe terminée par le phonème /r/, /v/, /z/ et /ʒ/)
poulet, puma, piler restent tels quels (la consonne suivante est dans une autre syllabe)
les voyelles longues en syllabe finale fermée sont prononcées comme des diphtongues dans le langage populaire, mais il y a des voyelles longues qui sont des allophones des voyelles courtes quand ces derniers sont avant les phonèmes /r/, /z/, /v/, /vr/ et /ʒ/ :
faire se prononce [faɛ̯ʁ]
fort se prononce [fɑɔ̯ʁ]
peur se prononce [paœ̯ʁ]
neutre se prononce [nøy̯tʁ]
pâte se prononce [pɑʊ̯t] (ou [pɑːt])
côte se prononce [koʊ̯t]
les voyelles nasales sont différentes :
/ɑ̃/ se prononce [ã] ou [æ̃], selon le locuteur
/ɛ̃/ se prononce [ẽɪ̯̃] ou [ãɪ̯̃], selon le mot (cinq se prononce [sãɪ̯̃k])
/ɔ̃/ se prononce [õʊ̯̃]
/œ̃/ se prononce [ɚ̃] et se distingue toujours de /ɛ̃/
les voyelles /a/ et /ɑ/ se prononcent [ɑ] ~ [ɔ] en syllabe finale ouverte (sauf les déterminants et les prépositions) :
pas se prononce [pɑ] ~ [pɔ]
chat se prononce [ʃɑ] ~ [ʃɔ]
chocolat se prononce [ʃɔkɔlɑ] ~ [ʃɔkɔlɔ]
la, ma, ta, sa, à se prononcent comme en France
ça se prononce toujours [sa] en sujet mais [sɑ] ~ [sɔ] en complément
/ɥ/ se prononce souvent [y], ce qui cause la séparation d'une syllabe en deux : nuage se prononce /ny.aʒ/, au lieu de /nɥaʒ/ (cela arrive parfois en France)
l'élision de /ə/, bien que presque toujours optionnelle, y est plus fréquente qu'ailleurs :
maintien d'une opposition entre /a/ et /ɑː/ (patte et pâte se prononcent différemment) ;
maintien d'une opposition entre /ɛ/ et /ɛː/ (mettre et maître se prononcent différemment) ;
maintien d'une opposition entre /ɛ̃/ et /œ̃/ (brin et brun se prononcent différemment) ;
maintien d'une opposition entre « au » /o/ et « o » /ɔ/ (peau et pot, fausse et fosse se prononcent différemment) ;
prononciation de [ɛ], au lieu de [e], dans les syllabes ouvertes atones (les est parfois prononcé [lɛ]) ;
prononciation des voyelles finales suivies d'un /ə/ comme des voyelles longues (amie /a.miː/, boue /buː/), avec parfois l'ajout d'une semi-voyelle (aimée [ɛ.meːj], Lucie [ly.siːj]) ;
assourdissement des consonnes sonores finales, lorsque d se prononce /t/, b se prononce /p/, « une grande digue » devient [yn.ɡʁɒ̃t.ˈdiːk], prononciation de Liège ;
subsistance de [ʀ] au lieu de [ʁ], parfois prononcé [χ] ;
prononciation occasionnelle de [lj], au lieu de [j], dans certains mots où il y avait jadis /ʎ/ (travailler, ailleurs)
absence de la semi-voyelle /ɥ/, qui est remplacée par /w/ avant /i/ (fuir [fwiːʁ]) et sinon par /y/ (tuer [ty.(w)e]).
utilisation des voyelles, à la place des semi-voyelles, dans certains mots (lion [li.õ], buée [by(w)ˈe], louer [lu(w)ˈe]).
replacement fréquente de /j/ en français de France, après une consonne et avant une voyelle, par [ʃ] ou [ʒ] :[tʃɛ.ʁi] pour Thierry, [di.dʒe] pour Didier, [ka.tʃa] pour Katia, [ɡo.tʃe] pour Gauthier et [bʒɛːʁ] pour bière, bien que cette tendance à la palatalisation à Liège de /t/ et /d/ devant /j/ + voyelle ne soit pas généralisée.;
prononciation fréquente de /ɛːn/ et /ɛːm/ par [ɛ̃ːn] et [ɛ̃ːm] respectivement. Ainsi, peine se prononce [pɛ̃ːn] et même se prononce [mɛ̃ːm] à Mons, La Louvière.
remplacement par /w/ pour la prononciation de certains mots en w qui sont prononcés /v/ en France : /wa.ɡɔ̃/ pour wagon, /we.se/ pour W.-C., /ve.we/ pour VW, /be.ɛm.we/ pour BMW, etc. Quelques mots font parfois exception. Les mots Wallonie et wallon se prononcent respectivement [walɔˈni] et [waˈlõ], même en français de France.
prononciation de vingt parfois [væ̃ːt] si le mot est isolé ou en fin de phrase. À Paris, il ne se prononce [væ̃ːt] que dans les nombres vingt-deux à vingt-neuf et en liaison devant une voyelle ou un h non aspiré.
existence de [h] comme phonème dans la région liégeoise ; la hotte = « h » aspiré.
voyelles souvent longues : Liège [li.eːʃ], maigre [meːɡʁ], poudre [puːdʁ], voire [meːk] (maigre) et [puːt] (poudre) pour les personnes parlant avec un accent prononcé, l'allongement ayant fréquemment une valeur phonologique : tigre /tiːk/ avec la chute des consonnes finales opposé à tic /tik/.
disparition fréquente de /t/ en milieu de mot : [mæ̃ʔnɒ̃] pour maintenant[réf. nécessaire].
prononciation occasionnelle de /i/ à Liège en [ɪ], ministre [mɪ.nɪstʁ], ville [vɪl].
prononciation occasionnelle de /y/ à Liège en [ʌ] quand il est bref : bus [bʌs], cactus [kak.tʌs].
Le français de Suisse, ou suisse romand, à l'instar du français de Belgique, est en réalité composé de plusieurs accent typiques, différents et distinguables : l'accent fribourgeois, l'accent genevois, l'accent jurassien, l'accent neuchâtelois, l'accent valaisan et l'accent vaudois. Ces accents sont les restes des parlers arpitans localisés selon le canton, des dialectes qui étaient parlés autrefois. Le Français pourra donc s'étonner, en plus de constater des différences de vocabulaire, de constater des changements typiques du français de Suisse.
Dans le canton de Vaud, les /s/ avant des consonnes peuvent être prononcés ([tɑ̃d̪iskə] pour tandis que).
Les mots avec le suffixe latin -um se prononcent parfois -[um] au lieu de -[ɔm].
Il y a une tendance générale à produire le son /ɜ̃/ sur l'avant de la cavité buccale, avec la bouche mi-fermée, au lieu de le prononcer avec la bouche ouverte dans le fond de cette même cavité.