La prévention du suicide est un terme qui désigne les efforts mis en place par des gouvernements, associations ou individus dans l'objectif de réduire le nombre ou l'incidence des suicides.
La lutte contre le suicide est un souvent un enjeu important de santé publique ayant des effets important sur les communautés, les sociétés, et les individus[1].
Les efforts généraux ont inclus la prévention et les mesures proactives dans le milieu de la médecine et de la santé mentale, ainsi que la santé publique et les autres domaines. Du fait que les facteurs de protection, de soutien social et d'engagement social, ainsi que risques environnementaux tels que l’accès aux moyens létaux, semblent être des aspects significatifs de la prévention du suicide, le suicide ne doit pas être perçu isolément comme une question médicale ou mentale[2],[3].
Plusieurs méthodes peuvent permettre d'agir sur le nombre de suicides sur le plan sociétal. Ces méthodes sont souvent utilisées conjointement, dans une approche globale de réduction du suicide.
Les mesures mises en place peuvent être divisées en trois catégories : la détection des signes pouvant amener au suicide, la dissuasion ou le traitement des suicidaires, et le soutien aux victimes collatérales des suicidaires[4].
Même si il est complexe de comprendre le motif qui pousse certaines personnes au suicide, des schémas récurrents ont été étudiés. Les facteurs sont de plusieurs types. Les facteurs mentaux sont les principaux influents dans l'intention de mettre fin à ses jours, tels que la maladie mentale. Il existe également des facteurs extérieurs comme la violence dans l'entourage, l'intimidation, des conditions sociales compliquées ou un manque affectif par exemple[7].
L'une des premières actions mises en place est la restriction de la libre circulation des armes, et plus généralement, de tout moyen permettant de mettre fin à ses jours.
Plusieurs études ont démontré un lien fort entre la limitation de la circulation des armes à feu et la diminution du nombre de suicides[8]. Ainsi, dans de nombreux pays, les armes à feu sont rendues inaccessibles au grand public grâce à des contrôles d'identité, des conditions spécifiques à remplir pour en acquérir une, ou par la simple interdiction de possession[9].
D'autres produits potentiellement mortels peuvent être rendus inaccessibles dans l'objectif de diminuer les suicides. C'est le cas par exemple de certains types de gaz. Au Royaume-Uni par exemple, dans les années 1950, le suicide par inhalation de gaz domestique était un moyen couramment utilisé pour mettre fin à ses jours. Ce dernier contenait alors 10 à 20 % de monoxyde de carbone, un composé chimique potentiellement mortel. L'interdiction par le gouvernement de l'utilisation commune de ce type de gaz a permis de significativement diminuer le nombre de suicides par inhalation de gaz[10],[11].
L'aide téléphonique pour les personnes en détresse est souvent attribuée au prêtre anglican Chad Varah à Londres, en 1953[12] et fondateur de l'organisation caritative Samaritans(en). Parmi les centres de prévention précurseurs figure également le Centre de prévention du suicide de Los Angeles qui s'est étendu à 130 centre aux États-Unis[13].
Selon l'OMS en 2021, seuls 38 pays ont mis en place une politique nationale de prévention du suicide[14]. Parmi les dispositifs les plus utilisés, la ligne d'écoute téléphonique est souvent la première action mise en place par les gouvernements.
0 800 32 123 pour joindre Stichting en français, service de prévention du suicide disponible 24h/24, 7j/7. Un forum est également disponible à cette adresse[15].
1813 pour joindre Stichting Zelfmoordlijn en néerlandais, service de prévention du suicide, fonctionnant 24h/24, 7j/7. Un service de chat est aussi disponible tous les jours de 18h30 à 22h[16].
1-866-277-3553 ou 1-866-APPELLE est un numéro d'appel gratuit et francophone (disponible aussi en anglais) destiné aux personnes suicidaires et à leurs proches. Il est géré par l'association québécoise de prévention du suicide[17],[18].
143 est un numéro d'écoute multilingue géré par Tell 143 pour tout type de crise ou de maladie mentale. Un chat en ligne est également disponible de 19h à 22h[19].
147 est le numéro d'écoute pour les enfants à jeunes adultes lorsqu'ils ont "des petits ou grands soucis, des problèmes ou des questions", gérée par la fondation Pro Juventute[20]. Un chat en ligne est également disponible chaque lundi de 19h à 22h[20].
Lifeline est un service national en continu qui fournit un accès à du support de crise, de la prévention du suicide et des services d'aides aux maladies mentales[23]. Il est joignable au 13 11 14. Un service de chat en ligne est aussi disponible de 7h à minuit (heure de Sydney) tous les jours[24],[25].
Kids Helpline est un service national en continu qui fournit un accès à du support de crise, de la prévention du suicide et des services de conseil pour les Australiens âgés de 5 à 25 ans. Il est joignable au 1800 55 1800. Un service chat en ligne est aussi disponible[26].
Beyond Blue fourni un service d'information et d'aide pour la dépression, l'anxiété et le suicide. Il est joignable au 1300 22 4636. La ligne est ouverte 7j/7, 24h/24. De plus, un chat en ligne est disponible de 3h à minuit tous les jours[27].
The Suicide Call Back Service est un service national qui met en contact des professionnels avec les personnes affectées par le suicide. Il est joignable au 1300 659 467. Un service de chat et d'appel vidéo est aussi disponible[28].
MensLine Australia est un service pour les hommes ayant des problèmes émotionnels, mentaux et des inquiétudes sur leur relations amoureuses. Il est joignable au 130 78 99 78. Des conseils en ligne sont également disponibles[29].
0800-300303 est le numéro de Centar Srce, une organisation de support émotionnel serbe. Il n'existe actuellement pas d'organisation de prévention du suicide bosnienne.
(00 591 4) 4 25 42 42 et 75288084 permettent de contacter Teléfono de la Esperanza depuis Cochabamba et La Paz. Il s'agit service de prévention de la santé mentale[32].
190 et 192 sont respectivement les numéros de contact de la police et des ambulances.
141 permet de contacter le Centro de Valorização da Vida, une ONG de prévention du suicide et d'aide émotionnelle fondée en 1962. Le contact est possible 7j/7, 24h/24 par téléphone, par Skype, par e-mail ou en personne dans l'un des 72 centres visibles sur le site internet.
Kids Help Phone est un service national, gratuit, disponible 7j/7 et 24h/24 en anglais et en français, qui fournit des conseils professionnels et du support bénévole à la jeunesse. Un service textuel existe en envoyant par SMS HOME (anglais) ou PARLER (français) au 686868.
[1-833-456-4566] ou 45645 permettent de joindre Canada Suicide Prevention Service de 16h à minuit (heure de la côte est) pour de la prévention des suicides et du support[33].
1-877-330-6366 permet de joindre Trans Lifeline qui permet aux personnes transsexuelles de parler à un service de soutien composé d'autres personnes transsexuelles.
Une liste plus détaillée des numéros de prévention du suicide peut être trouvée sur le site de The Canadian Association for Suicide Prevention[34].
800 810 1117 (depuis une ligne fixe) ou 010 8295 1332 (depuis une ligne mobile) permettent de contacter le Centre Pékinois de recherche et de prévention du suicide disponible 24h/24, 7j/7[35].
400 821 1215 permet de contacter Lifeline China de 10h à 22h tous les jours[36].
021 64 38 72 50 permet de contacter le Centre de santé mentale de Shanghai, clinique de la santé mentale[37].
0755-25629459 permet de contacter le Centre de santé mentale de Shenzhen, fournissant des conseils de professionnels 24h/24, 7j/7[38].
0571-85029595 permet de contacter le Centre de santé mentale de l'école de médecine de l'université de Zhejiang disponible 24h/24, 7j/7[39].
48 33 888 permet de contacter Plavi Telefon qui fournit du support pour les personnes victimes de dépression, alcoolisme, addiction à la drogue et pensées suicidaires[41].
010 195 202 (pour les Finlandais) ou (09) 4135 0501 (pour les étrangers) permettent de contacter L'Association Finlandaise pour la Santé Mentale qui lutte contre le suicide depuis 1897.
0800 111 0 111 ou 0800 111 0 222 ou 116 123 permet de contacter Telefonseelsorge 24h/24, 7j/7, gratuitement. Un chat en ligne est également disponible[48].
223 0001 (depuis une ligne fixe) ou 600 7896 (depuis une ligne mobile) permettent de joindre 24h/24 la ligne d'aide et de prévention du suicide inter-agence.
116 123 ou 06 80 810 600 permettent de joindre 24h/24, 7j/7, Blue line qui fournit un support émotionnel pour le stress, la détresse, la dépression et le suicide. Le contact peut également être fait par skype ou par e-mail[55].
+91 8422984528, +91 8422984529 et +91 8422984530 permettent de joindre les samaritains de Mumbai de 15h à 21h tous les jours. Le contact peut également être effectué par mail[58].
+91 80 2572 2573 permet de joindre la Fondation Mitram de 10h à 14h du lundi au samedi[59].
+91-22-27546669 permet de joindre 24h/24, 7j/7 AASRA composé de bénévoles et professionnels à l'écoute[60].
+91 44 24640050 permet de joindre 24h/24 et 7j/7 Sneha India[61].
Befrienders India permet d'obtenir les contacts d'aide locale dans plus de 15 villes[62].
110 et 115 permettent de joindre respectivement la police et les urgences médicales.
1480 permet de joindre de 6h à 21 tous les jours L'organisation nationale Iranienne du bien-être qui fournit un accès gratuit à divers spécialistes. Le contact peut également être fait en ligne ou en personne[63].
100 et 101 sont les numéros nationaux d'urgence pour la police et les urgences médicales.
1201 permet de joindre 24h/24, 7j/7 par téléphone Eran Suicide Line. Un service SMS est disponible au 076-88444-00 du dimanche au vendredi de 14h à 18h.
Il y a des nombreuses thérapies, dans la psychologie, pour réduire les idées suicidaires.
Dans les thérapies de groupe, un patient de tendance suicidaire peut intervenir avec d'autres personnes (généralement d'autres patients, avec lesquels il parlerait sans problèmes majeurs). Le reste des patients peut avoir les mêmes problèmes psychologiques que lui ou différents problèmes. Un psychologue dirigerait la réunion.
La planification de 'faire face' (coping planning, en anglais) est un système innovant[73], basé sur les forces de la personne, elle-même, pour résoudre un problème, ou au moins amortir son impact.
Selon il a eté étudié, une alimentation adéquate, dormir correctement et l'exercice physique ont une influence positive sur l'humeur et l'activité des gens[74].
La prise en charge psychologique et psychiatrique permet de détecter et de lutter contre des envies suicidaires. Pour cela, l'accès aux professionnels de santé constitue un pilier important de la lutte contre le suicide[75].
Parfois, des systèmes de protection, tels que les barrières et les réseaux anti-suicides, dans les ponts, les bâtiments et autres points dangereux, sont installés pour empêcher les suicides. En cette décision, il peut influencer l'utilisation fréquente pour se suicider de ces points dangereux et la possibilité de blesser quelqu'un dans la tentative de suicide (très possible en le saut de bâtiments de grande hauteur et des situations similaires)[76],[77].
Clôture qui empêche l'accès, et une propagande anti-suicide, sur le pont Golden Gate des États-Unis.
Certains programmes essaient d'éviter le suicide en empêchant les problèmes qui pourraient le causer. Par exemple: la violence dans un couple, la familier, le harcèlement scolaire, le harcèlement au travail, et tout autre[78].
La prévention du suicide passe également par l'information du grand public sur les signes à détecter et les moyens d'aide existants. Les campagnes informatives doivent être correctement faites pour fonctionner comme prévu. Parfois, il est souligné que les mentions inappropriées de la question du suicide pourraient augmenter leur quantité (selon les circonstances). Et, selon l'Observatoire du Suicide en France, deux étude sur trois affirment que les campagnes de communication constituent un levier important de la lutte contre le suicide[79].
La prévention du suicide est étudiée de manière scientifique par la suicidologie dont l'objectif est de réduire les taux de suicide dans le monde. De nombreux experts mettent au point et évaluent régulièrement les programmes de prévention dans le monde[80]. L'Organisation mondiale de la santé collecte les données sur le suicide depuis 1950 et soutient des programmes de recherche et revues de question sur le sujet pour aider à l'implémentation de programmes de prévention efficaces[80].
Une revue systématique des études menées de 1966 à 2005 menée par des experts de 15 pays, suggère que l'éducation des médecins généralistes (formation sur la reconnaissance de la dépression et son traitement) et la réduction des moyens de suicide (par exemple, des armes à feu, ou des pesticides) sont des stratégies de prévention dont l'efficacité est démontrée[80].
Les programmes de prévention représentent un coût financier pour les collectivités, mais ils ont aussi des répercussions financières bénéfiques à long terme. Il est possible de calculer le rapport entre le coût d'un programme et les bénéfices ou avantages humains mais aussi financiers, qui en résultent, ce qui s'appelle une analyse coûts-avantages ou coûts-bénéfices[81].
Un tel calcul a été fait par le gouvernement anglais (et rapporté par les chercheurs néerlandais Aleman et Denys dans le journal Nature). Ces chiffres démontrent que les programmes de prévention du suicide sont un excellent investissement économique pour un gouvernement. Les coûts des suicides sont évalués en additionnant les frais d'hospitalisation, de police, de funérailles, mais également les années perdues de la personne décédée (un calcul appelé valeur de la vie qui estime, entre autres, la perte de productivité due au décès prématuré). Ces coûts ont été évalués par le gouvernement anglais à environ 577,7 millions de livres sterling dans les années 2008-2009. Or le coût des programmes de prévention du suicide (formation des médecins généralistes, mesures de prévention) est d'environ 10 millions. L'économie réalisée à long terme est de 567,8 millions de livres sterling si l'on prend une estimation de 600 décès par suicide qui seraient évités par la mise en place de ces programmes[81]. Les auteurs en appellent donc à une large hausse des investissements dans ce domaine, qu'ils comparent à la prévention des accidents de la route qui bénéficient de 10 fois plus d'investissement le nombre de victimes d'accidents de la route a baissé alors que celui des suicides stagne ou augmente[81].
La prévention du suicide est risquée pour les professionnels de la santé en termes de détresse émotionnelle des praticiens et risque de mauvaises pratiques[82].
↑Pierre Moron, Le suicide : « Que sais-je ? » no 1569, Paris, Presses universitaires de France, , 128 p. (ISBN978-2-13-061152-3, lire en ligne), p. 91-121 (Chapitre IV).
↑(en) Robert J. Watson, John McDonald et Dora C. Pearce, « An exploration of national calls to Lifeline Australia: social support or urgent suicide intervention? », British Journal of Guidance & Counselling, vol. 34, no 4, , p. 471–482 (ISSN0306-9885 et 1469-3534, DOI10.1080/03069880600942582, lire en ligne, consulté le )
↑(en-US) Catherine Cullen, « 3-digit suicide prevention hotline gets green light from House of Commons | CBC News », CBC, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Helen M Stallman, « Coping planning: a patient-centred and strengths-focused approach to suicide prevention training », Australasian Psychiatry, vol. 26, no 2, , p. 141–144 (ISSN1039-8562, DOI10.1177/1039856217732471, lire en ligne, consulté le )
↑Adrian L. Lopresti, Sean D. Hood et Peter D. Drummond, « A review of lifestyle factors that contribute to important pathways associated with major depression: diet, sleep and exercise », Journal of Affective Disorders, vol. 148, no 1, , p. 12–27 (ISSN1573-2517, PMID23415826, DOI10.1016/j.jad.2013.01.014, lire en ligne, consulté le )
↑Observatoire national du suicide, Suicide - État des lieux des connaissances et perspectives de recherche, Paris, , 1re éd., 221 p. (lire en ligne), p. 95
↑ ab et c(en) André Aleman et Damiaan Denys, « Mental health: A road map for suicide research and prevention », Nature, vol. 509, no 7501, , p. 421–423 (ISSN0028-0836, DOI10.1038/509421a, lire en ligne, consulté le ).