La psychose collective (également nommée maladie psychogène de masse, hystérie collective, hystérie de masse, hystérie de groupe ou comportement obsessionnel collectif) est un phénomène psychologique et social, se caractérisant par l'apparition soudaine de symptômes physiques de manière épidémique dans une population et dont l'origine n'est pas un trouble organique ou une maladie.
La 4e version du DSM incluait dans sa classification le trouble psychotique partagé, notion retirée de la 5e version qui ne reconnaît plus le trouble en tant que tel. La CIM-10 reconnaît, elle, le « trouble délirant induit »[1].
Selon Ellenberger, la psychose collective, possède trois caractéristiques principales[2] :
Plusieurs facteurs peuvent mener à la diffusion rapide d'une psychose collective[3] :
Les premiers cas de psychoses collectives ont été décrits en 1871 par Henri Legrand du Saulle. Jules Baillarger parle lui de "folie communiquée" en 1860 puis en 1877 par Ernest-Charles Lasègue et Jean-Pierre Falret évoquent la "folie à deux" ou "folie communiquée". Dès 1880, Emmanuel Régis fait la distinction entre les délires communiqués et les délires simultanés, notion que reprendra De Clérambault en 1945[1].
En 1955, Joseph Hamon publie la première typologie des psychoses collectives. Puis Georges Heuyer en 1973 publie son grand ouvrage sur les psychoses collectives, distinguant la folie à deux, les délires familiaux, les psychoses collectives de maison, de quartier, les guérisseurs, les psychoses collectives des foules et les psychoses collectives de l'honneur[1].
Un cas aurait été observé en 1977 aux États-Unis, quand 57 membres d'un orchestre scolaire furent pris, après un événement sportif, de maux de tête, nausées, vertiges, évanouissements… Ne trouvant pas de cause organique, les chercheurs ont conclu à une réaction à la chaleur, dont avaient été victimes quelques-uns de ces musiciens et qui s'était étendue aux autres par suggestion émotionnelle[réf. souhaitée]. L'incident d'Hollinwell, en 1980, fut également qualifié de la sorte.
Le terme de « réaction de stress collective » est aujourd'hui préféré pour parler de phénomènes de ce genre[réf. souhaitée].
Georges Heuyer, dans une communication à l’Académie nationale de médecine[4] qui date de 1954, émit l’hypothèse que les vagues d’ovni, étaient le fruit d’une psychose collective.
Les ufosceptiques, dans le cadre du modèle sociopsychologique du phénomène ovni, ont considérés les vagues d'ovnis telles que la vague belge d'ovnis[5] comme des contagions psychosociales (même s'il y a d'autres cas ovnis, notamment ceux ayant lieu en dehors des flambées collectives, qui peuvent avoir une explication différente).
Il n'existe pas de traitement pour les psychoses de masse. Dans certains cas, comme en 2009 à Madagascar, la population concernée peut être convaincue que le phénomène est le résultat d'une possession des personnes touchées par des entités surnaturelles. Dans ce cas en effet, la suggestibilité des personnes touchées a permis aux mpiandry de circonscrire le phénomène via des rituels à caractère religieux[3].