En relativité restreinte, la quadrivitesse est définie comme la dérivée première[10] de la quadriposition par rapport au temps propre[1],[11],[12]. Une telle définition n'est pas valide en relativité générale car, dans ce cadre, le quadruplet de coordonnées permettant de repérer un événement ne forme pas un quadrivecteur[13].
La notion de quadrivitesse n'existe pas pour une particule de masse nulle car le temps propre d'une telle particule n'est pas défini[14].
En mécanique classique, les événements sont décrits par leur position à chaque instant. La trajectoire d'un objet dans l'espace tri-dimensionnel est paramétrée par le temps. La vitesse classique est le taux de variation des coordonnées d'espace par rapport au temps et est tangente à sa trajectoire.
La trajectoire d'un objet dans un espace tridimensionnel est déterminée par une fonction vectorielle à trois composantes,, où chacune des composantes est fonction d'un temps absolu t:
Où dénote les trois coordonnées spatiales de l'objet au temps t.
Les composantes de la vitesse classique au point p sont:
où les dérivées sont prises au point p. En d'autres termes, elle est la différence entre deux positions divisée par l'intervalle de temps les séparant .
En théorie de la relativité, la trajectoire d'un objet dans l'espace-temps par rapport à un référentiel donné est définie par une fonction vectorielle à quatre composantes , chacune d'entre elles dépendant d'un paramètre , appelé temps propre de l'objet.
La quadrivitesse d'un objet est définie comme la tangente de sa ligne d'univers. Ainsi, un objet décrit par la ligne d'univers aura une quadrivitesse définie comme :
Composantes de la quadri-vitesse en relativité restreinte
Les trois composantes spatiales de la quadrivitesse définissent la vitesse propre d'un objet, , soit le taux de variation des coordonnées d'espace par rapport au temps propre.
La quadrivitesse étant un quadrivecteur, sa norme est un quadriscalaire, et donc invariante peu importe le choix de référentiel. Dans tous les référentiels, autant en relativité restreinte qu'en relativité générale, la pseudo-norme de la quadrivitesse est
Ainsi, la pseudo-norme de la quadrivitesse est toujours égale à la vitesse de la lumière. On peut donc considérer n'importe quel objet massif comme se déplaçant dans l'espace-temps à la vitesse de la lumière.
Une particule de masse nulle est dotée d'une vitesse (classique) égale à la vitesse de la lumière : Dans ce cas la pseudo-norme de est égale à , constante indépendante du référentiel, c'est donc un quadrivecteur : les égalités établies pour un corps massif n'ont pas besoin de l'être pour un corps de masse nulle, et d'ailleurs ne le peuvent pas, le temps propre de ce corps étant nul ().
De manière générale, l'égalité montre que tout paramètre peut être choisi pour paramétrer la trajectoire du corps car la « vitesse » ainsi obtenue a une pseudo-norme constante (nulle), et est donc un quadrivecteur : .
↑La quadrivitesse[1],[2] est aussi connue comme le quadrivecteur vitesse[2] et la 4-vitesse[2].
↑Les notions de ligne d'univers, de quadrivitesse et de quadriaccélération sont dues à Minskowski chez qui elles apparaissent pour la première fois dans une publication de [3]. Il a été noté que si, dès , un vecteur quadridimensionnel — qui n'est autre que la quadivitesse — apparaît chez Henri Poincaré (-), celui-ci ne fait pas explicitement référence à la notion de ligne d'univers[3].