Jusqu'au Premier Empire, la voie qui longe le jardin des Tuileries par le sud est un chemin de terre. Le chemin est alors aménagé, puis pavé en 1806[1].
Au croisement avec l'avenue du Général-Lemonnier, au coin du jardin des Tuileries, se trouve sur un piédestal une statue de sphinge, dite « Sphinge de Sébastopol ». En marbre, elle fait 1,4 mètre de hauteur, 0,7 de largeur et 1,8 de profondeur. Commandée à Carrare (Italie) et réalisée en 1845, elle fait à l'origine partie d'un ensemble de deux sphinges qui étaient installées de chaque côté de l'escalier extérieur de la bibliothèque navale de Sébastopol, en Crimée, alors dans l'Empire russe. À la suite du siège de Sébastopol, dans le cadre de la victorieuse guerre de Crimée, elles sont saisies par le général Aimable Pélissier[3],[4],[5]. Rapportées en France, elles sont d'abord exposées dans la salle assyrienne du musée du Louvre mais le conservateur Adrien Prévost de Longpérier, les jugeant « très modernes et du plus mauvais style », réclame leur départ. En 1856, elles sont placées devant l'Orangerie des Tuileries, avec d'autres pièces du butin puis rentrées à l'intérieur du bâtiment pour la visite du tsar Alexandre II à l'Exposition universelle de 1867. Sous le Second Empire, entre 1865 et 1867, l'architecte Hector-Martin Lefuel les déplace devant le pavillon de Flore, dans une configuration où elles se font face, encadrant une grille permettant d'accéder aux jardins réservés du palais. En 1877, afin de créer la rue des Tuileries, actuelle avenue du Général-Lemonnier, la sphinge encore exposée de nos jours est déplacée plus à l'ouest. À la Libération de Paris (1944), elle subit des tirs, dont des traces sont encore visibles[3],[4],[5]. Lors des travaux du « Grand Louvre », en 1986, la statue côté est de la voie est retirée (demeure, sur la façade du pavillon de Flore, une trace de l'ancienne rambarde de pierre qui accueillait la sphinge). En restauration, elle doit être résinstallée sur un nouveau pilier annonce en 2020 la conservatrice chargée des sculptures des jardins du Louvre Emmanuelle Heran[6].
↑ a et b« Sphinge », collections.louvre.fr, dernière mise à jour le 9 août 2019.
↑ a et b« Sphinge (deux) », anosgrandshommes.musee-orsay.fr, consulté le 22 novembre 2021.
↑ a et bGeneviève Bresc-Bautier et Anne Pingeot, Sculptures des jardins du Louvre, du Carrousel et des Tuileries, Paris, RMN, notes et documents des Musées de France n°12, 1986, deux volumes, t. I ; t. II, n° 415 A-B, p. 470-473.