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Le RIPE NCC (Réseaux IP Européens - Network Coordination Centre) est un registre régional d'adresses IP. Il dessert l'Europe et une partie de l'Asie, notamment au Moyen-Orient.
C'est une organisation à but non lucratif de droit néerlandais et son siège est à Amsterdam. Ses membres sont des opérateurs réseaux et fournisseurs de service Internet.
Quand on parle de RIPE tout court, on fait en général référence au rassemblement informel des acteurs européens de l'Internet. Ces acteurs se réunissent deux fois par an. Le RIPE NCC est une organisation qui assure notamment les fonctions de registre et le soutien logistique et administratif au RIPE.
Les membres du RIPE NCC sont appelés les Local Internet Registries (LIR), le RIPE NCC lui-même étant un des cinq Regional Internet Registries (RIR). Les LIR sont liés contractuellement au RIPE NCC par le RIPE NCC Standard agreement, et ils s'acquittent d'une cotisation annuelle.
Le RIPE NCC, comme les autres RIR, distribue les ressources internet :
Il maintient également le moteur de la base de données publique (Routing Registry)[1]. La mise à jour des informations est du ressort des LIR.
Le RIPE NCC ne traite pas des noms de domaines, sauf dans le cadre de la délégation DNS inverse, car celle-ci est fondamentalement attachée à la distribution des adresses IP.
Le 25 novembre 2019, le registre régional d’adresses IP qui alloue les IPv4 pour l’Europe et le Moyen-Orient annonce la pénurie d’IPv4, la dernière attribution du dernier bloc de 1024 adresses ayant été effectuée[2].
La distribution est faite en plusieurs niveaux :
Les allocations des blocs d'adresses aux LIR permettent d'agréger les tables de routage (seuls les préfixes alloués sont visibles dans la table de routage). L'emploi par un utilisateur final requiert cependant une affectation à cet utilisateur, cette affectation fait l'objet d'un enregistrement dans la base de données publique du RIPE NCC et est soumise aux politiques du RIPE.
Le LIR reçoit des demandes d'adresses IP de la part de ses clients. Les affectations sont normalement traitées par le service hostmaster du RIPE NCC en application des politiques décrites dans les documents du RIPE. Chaque LIR dispose cependant d'une fenêtre d'affectation qui lui permet de traiter directement les demandes ne dépassant pas une certaine taille. La taille de la fenêtre d'affectation varie en fonction de l'activité du LIR et de son ancienneté, et elle peut être réduite à zéro, par exemple à la suite d'un audit du RIPE NCC qui indique que les procédures n'ont pas été respectées dans le passé.
Le LIR doit également suivre la procédure d'affectation pour ses besoins propres.
La plupart des utilisateurs finaux reçoivent leurs adresses IP de leur fournisseur d'accès. Le fournisseur d'accès affecte un bloc issu d'une allocation plus grande qu'il a lui-même reçue du RIPE NCC. Ces adresses IP sont dites Provider Aggregatable ou PA, ce qui signifie que leur routage est agrégé sur l'internet par le fournisseur d'accès. Si l'utilisateur final change de fournisseur d'accès, il perd l'usage de ces adresses IP, et doit en demander d'autres à son nouveau fournisseur d'accès. Les adresses de type PA ne sont donc pas portables, mais elles permettent de contenir la croissance de la table de routage Internet.
Dans certains cas, quand un utilisateur souhaite avoir des adresses IP qui ne dépendent pas d'un fournisseur, il fait une demande d'adresses IP Provider Independant ou PI. C'est le cas si l'utilisateur dispose de connexions à plusieurs fournisseurs d'accès à Internet. Ces adresses sont toujours affectées directement par le RIPE NCC, au cas par cas. Chaque bloc PI nécessite une route spécifique dans la table de routage mondiale. Pour permettre la diffusion normale de la route sur Internet, un bloc PI ne devrait pas être plus petit que /24 soit 256 adresses IPv4. En effet, la plupart des routeurs, pour éviter de se surcharger la mémoire, refusent les routes trop précises.
Les critères pour recevoir du RIPE NCC une allocation initiale sont :
La distribution se fait également à deux niveaux allocation/affectation.
Un LIR peut demander un numéro d'AS pour lui-même ou pour un de ses clients. Le critère d'affectation d'un numéro d'AS est de pouvoir faire la preuve d'une politique de routage originale (c'est-à-dire qui ne peut pas être assimilée à celle d'un fournisseur de transit internet amont), faisant intervenir au moins deux interconnexions avec des réseaux (AS) tiers, en BGP4.
Les numéros d'AS sont historiquement codés sur 16 bits, ce qui fait qu'il en existe 65536. Les 1024 derniers sont réservés pour l'usage privé (de façon similaire aux IP définies par la RFC 1918[3]).
Pour faire face à l'épuisement de la réserve mondiale de numéros d'AS (en 2008, le RIPE NCC affectait au-delà du 47 000), les numéros d'AS à 32 bits ont été mis en place, ce qui a conduit à la politique suivante :
Un LIR qui se verrait affecter un numéro d'AS sur 32 bits doit disposer d'une version logicielle de routeur qui supporte cette extension. Il est cependant possible de traverser des groupes de routeurs qui ne connaissent pas les AS sur 32 bits, ce qui permet un déploiement progressif de cette extension.
Dans les numéros d'AS, il y a également une notion d'allocation/affectation :
La distribution des adresses IP doit trouver un compromis entre deux buts contradictoires :
Dans la distribution des adresses IPv4, dont les réserves sont prévues pour s'épuiser vers 2011 (et que s'est-il passé depuis ?), c'est le but de préservation des adresses IP qui est favorisé. Dans la distribution des adresses IPv6, c'est au contraire l'agrégation qui est favorisée, avec une distribution d'emblée d'un /32 à chaque LIR qui le demande.
En IPv4 par exemple, la politique en vigueur pour une affectation est la suivante[4] :
En IPv6, les critères sont beaucoup plus souples, et le critère d'affectation ne tient pas compte de la nécessité réelle en nombre d'adresses. En IPv6, les réseaux locaux disposent d'un sous-réseau de taille /64, ce qui permet 264 stations sur chaque segment du réseau[5].
Les communications sont habituellement effectuées par courriel, de même que les mises à jour de la base RIPE, sur une boite gérée par un robot qui reconnait les formulaires (fichiers textes).
Les demandes d'approbation/affectation/allocation sont traitées d'abord par un robot, puis sont évaluées par un hostmaster, un employé du RIPE NCC. Les demandes sont traitées en quelques jours, pour autant que la documentation prévue soit présente.
Le RIPE NCC organise régulièrement des journées de formation dans les grandes villes européennes pour ses nouveaux membres.
Le RIPE NCC propose des outils dont certains sont accessibles au public sur son site web. Ces outils sont utiles aux opérateurs de réseaux IP pour vérifier le bon fonctionnement de leur routage externe BGP, pour aider à la gestion des adresses publiques, pour la vérification de performances du réseau. Parmi les outils publics nous pouvons citer le projet ATLAS[6].
Le RIPE NCC a la responsabilité d'un des 13 serveurs racine du DNS, le k.root-servers.net. Ce serveur est désormais compatible IPv6 (tous les DNS racine ne le sont pas encore). Il est déployé en utilisant la technologie anycast, c'est-à-dire que plusieurs machines physiques réparties géographiquement assurent le service, et que le routage Internet détermine celle qui traite la demande d'un client déterminé[7].
Le RIPE NCC gère pour la communauté mondiale la zone DNS ENUM e164.arpa. Cette branche de l'arborescence DNS globale a pour vocation d'intégrer des numéros de téléphone dans l'arborescence DNS. Ainsi, la zone 3.3.e164.arpa correspondant au préfixe téléphonique français « +33 » a été déléguée par le RIPE à l'Afnic, qui gère déjà pour la France les noms de domaines en « .fr »[8].
Les autres registre régionaux d'adresses IP sont les suivants :
Les RIR reçoivent eux-mêmes les ressources de l'IANA.