Pays | France |
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Siège social | 145 rue Amelot, 11e arrondissement de Paris |
Propriétaire | association « Diffusion de tous moyens de communication » |
Slogan | La radio sans dieu, sans maître et sans publicité. |
Langue | Français |
Statut | Radio associative |
Site web | radio-libertaire.net |
Création | 1981 |
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AM | Non |
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FM | Oui 89,4 MHz (FM) en Île-de-France |
RDS | Oui RL.89.4 |
DAB+ | Oui |
Satellite | Non |
Câble | Non |
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Streaming | Oui [1] |
Podcasting | Oui [2] |
Radio libertaire, fondée en 1981, est la station de radio de la Fédération anarchiste (FA). La radio ne perçoit aucune subvention, à l'exception du fonds de péréquation de la bande FM ; elle vit grâce aux dons, à la vente de "cartes d'auditeur", et à l'activité bénévole de ses animateurs.
Initialement, Radio libertaire ne diffusait ses programmes qu'à Paris et dans sa proche banlieue, par ondes hertziennes. Depuis 2004, elle est diffusée mondialement, grâce au streaming sur internet[1].
La création de Radio libertaire a été décidée à l'unanimité, après de longs débats contradictoires, par le congrès fédéral de . Cette radio n'avait alors pas encore de nom, pas d'indicatif, pas vraiment un projet, pas d'animateurs et, pour son lancement, le modique budget de 15 000 francs. L'usage de la radio par les anarchistes comme moyen de diffusion de leurs idées s'inscrivait dans une longue tradition, comme en 1921, lorsque les insurgés de Kronstadt ont lancé des messages radio, ou en 1936, en Espagne, avec Radio CNT-FAI ECN1. Mais surtout, en 1981, le lancement de Radio libertaire prolonge des initiatives plus récentes de participation anarchiste au mouvement des radios libres, en France à la fin des années 1970, avec notamment Radio-Trottoir (à Toulon) et Radio-Alarme, dont les animateurs sont des membres de la fédération.
Les émissions commencent le à 18 heures, depuis le sous-sol de la bibliothèque publique du groupe anarchiste Louise Michel, dans le 18e arrondissement de Paris[2], dans des conditions précaires : un studio de 12 m2, avec un bric-à-brac de matériel de récupération, et une équipe de six personnes.
Le , dans le cadre d'une politique générale du gouvernement français tendant à faire cesser le désordre des émissions de la bande FM, des CRS se présentent devant les locaux de Radio libertaire, défoncent la porte, et saisissent le matériel[3]. Des animateurs sont frappés et interpellés, le câble d'antenne et le pylône sont sectionnés, malgré la présence de nombreux auditeurs. L'après-midi même, les scellés apposés par la police sur la porte du studio sont arrachés et les travaux de remise en état commencent. Le 3 septembre, une manifestation réunit plus de 5 000 personnes entre République et Barbès-Rochechouart[4]. Radio libertaire reprend alors ses émissions[5] relayées en direct depuis l'un des camions sono de la manifestation[réf. nécessaire].
Les 8 et , une trentaine d'artistes se produisent en soutien, à l'espace Balard, alors la plus grande salle de Paris (7 000 places). De nombreuses associations (dont deux sections du Parti socialiste) sont présentes. Le , Léo Ferré se produit, dans le même lieu, en soutien. Face à cette mobilisation massive et constante, le pouvoir cède. La fréquence 89.4 est définitivement attribuée à Radio libertaire.
En 2006, Radio libertaire fête son 25e anniversaire, le site web spécialisé RadioActu.com lui consacre un article résumant son histoire[6].
L'identité culturelle de la station s'est construite avec le temps. Les premiers animateurs apportaient leurs disques au studio et ont fait connaître des artistes comme Debronckart, Maurice Fanon, Servat, Gribouille, Michel Jonasz, Serge Utgé-Royo, Aurenche, Capart et beaucoup d'autres.
En 1982 arrivait ainsi sur la radio une autre musique, souvent écoutée dans les squats, en marge du système : le rock alternatif. Puis d'autres musiques ont trouvé leur place sur Radio libertaire : le jazz, le blues, le folk, les musiques industrielles, le rap par le biais de l'émission Réveil Hip Hop le samedi matin 8 h/10 h, le reggae et le punk de tout genre grâce à l'engagement inhérent à ce mouvement. D'autres artistes ont rencontré la radio, qui s'est ouverte à de nombreuses formes d'expression : bande dessinée, arts plastiques, théâtre, littérature, cinéma, etc.
Moyen d'expression de la Fédération anarchiste, Radio libertaire a néanmoins d'abord ouvert ses micros aux sympathisants : anarcho-syndicalistes, de la CNT ou d'autres syndicats, Libre-pensée, Union pacifiste, les espérantophones, la Ligue des droits de l'homme… C'est dans la présentation de la réalité quotidienne, des luttes et dans les rencontres, que s'est créée l'ouverture de Radio libertaire vers le mouvement social : travailleurs en grève, chômeurs, mal-logés, squatters, anti-racistes, écologistes, réfractaires, exilés… Surviennent des crises, et le travail quotidien de Radio libertaire est bouleversé par l'exigence du moment.
Avec le mouvement étudiant de 1986, Radio libertaire devient la radio du mouvement : reportages dans les rues, tables rondes dans le studio, antenne ouverte pour témoigner des violences policières.
Lorsque la guerre du Golfe éclate, Radio libertaire se positionne comme la radio des « anti-guerre », qui, heure par heure, annonce manifestations, meetings, réunions des comités de quartier, tout en proposant des débats et analyses.