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Raewyn Connell, citée également R. W. Connell, est une sociologue australienne connue pour ses travaux sur les thématiques des rapports de classe, de genre, sur l'éducation ou encore sur les rapports Nord/Sud dans la recherche académique. Elle introduit la recherche sur les masculinités dans les études de genre. Elle définit la notion de masculinité hégémonique.
Raewyn Connell est née le 3 janvier 1944 à Sydney, en Australie. Son père, William Fraser Connell est professeur d'éducation à l'université de Sydney[1]. Sa mère, Margaret Lloyd Connell est professeure de sciences au secondaire. Raewyn Connell a deux sœurs [2],[3],[4].
Raewyn Connell fait ses études aux lycées de Manly et de North Sydney. Elle est diplômée de l'université de Melbourne et de l'université de Sydney. Elle occupe différents postes universitaires. Elle fonde le département de sociologie à l'université Macquarie dont elle est professeure de 1976 à 1991.
Aux États-Unis, Raewyn Connell est professeure d'études australiennes à l'université Harvard en 1991-1992 et professeure de sociologie à l'université de Californie à Santa Cruz de 1992 à 1995[5].
La sociologie de Raewyn Connell met l'accent sur la nature historique de la réalité sociale et le caractère transformateur de la pratique sociale. Ses écrits tentent de combiner les détails empiriques, l'analyse structurelle, la critique et la pertinence de la pratique. Une grande partie de son travail empirique utilise des entretiens biographiques, dans l'éducation, la vie familiale et les lieux de travail. Elle écrit ou co-écrit 21 livres et plus de 150 articles de recherche[6]. Son travail est traduit en 16 langues[7].
Raewyn Connell siège au comité de rédaction ou au conseil consultatif de nombreuses revues universitaires, dont Signs, Sexualities, The British Journal of Sociology, Theory and Society et The International Journal of Inclusive Education [8].
Raewyn Connell est une femme trans, qui commence sa transition de genre tardivement dans sa vie[9]. Presque tous ses travaux antérieurs sont publiés sous le nom non genré R.W. Connell, jusqu'à la deuxième édition de Masculinities en 2005. Quelques publications sont sous les noms de Bob ou Robert. Depuis 2006, tout son travail est apparu sous le nom de Raewyn Connell. Elle écrit également sur la transidentité[10].
Après des recherches sur le croisement des rapports de genre et des rapports de classe en milieu scolaire, Raewyn Connell mène une réflexion sur le concept de masculinités. Elle a notamment participé à l'élaboration du concept de masculinité hégémonique, entendu comme la forme de masculinité assurant, dans un contexte donné, la perpétuation du patriarcat ainsi que des formes de domination internes aux masculinités. Elle définit quatre groupes de masculinités : hégémoniques, subordonnées, complices et marginales. La masculinité hégémonique est celle qui domine les trois autres. Une fois ce cadre théorique fixé, l'auteure l'a développé dans des domaines aussi divers que la prévention du VIH/sida[11] ou l'éducation[12]. Plus récemment, elle a travaillé sur une approche intellectuelle du « Sud global » comme espace de production de savoir subalterne[13]. Ainsi, elle cherche à éclairer les rapports de domination entre les productions scientifiques des universités du Nord, face à un savoir déconsidéré et structurellement dominé dans les universités du Sud, cette réflexion rejoignant notamment les mouvements sociaux de lutte pour l'accès libre au savoir (open access to knowledge).
Les champs d'étude sur les masculinités existent depuis les années 1980, dans les pays anglo-saxons. Ce champ de recherche est beaucoup plus récent en France. L'ouvrage Masculinities de Raewyn Connell est publié en français en 2005, soit 20 ans après sa première édition[14].