Rapid Action Battalion

Des hommes du RAB

Le Rapid Action Battalion ou RAB (bengali : র‌্যাপিড অ্যাকশন ব্যাটলিয়ন ou র‌্যাব) est une unité d'élite anti-criminalité et anti-terrorisme au Bangladesh. Contrôlée par le ministère des Affaires intérieures, elle est composée, début 2008, de 4 525 hommes, issus de l'armée, de la marine, l'armée de l'air et de la police[1]. Elle a été formée le et a commencé ses opérations le .

Depuis sa création, le RAB a saisi un total de 3 149 armes illégales et plus de 36 000 munitions[Quand ?]. Il est également l'auteur de nombreuses arrestations importantes. L'unité est également chargée d'autres opérations critiques, comme l'escorte de prisonniers dangereux.

Équipement

[modifier | modifier le code]

Le RAB est l'unité la mieux équipée du Bangladesh :

Opérations notoires

[modifier | modifier le code]
Nom Accusation Date d'arrestation Sources
Debashis complice de Pichchi Hannan tué dans un échange de tirs, [1]
Mollah Shamim 10 cas dont trois de meurtre tué dans un échange de tirs, [2]
Shaheb Ali A imprimé les tracts jihadistes distribués au moment des attentats à la bombe du [3]
Shahabuddin Extorsion de fond tué le [4]
Syed Monir Hossain Plusieurs infractions pénales, y compris deux meurtres tué dans un échange de tirs, [5]
Shahjahan 5 charges, notamment de meurtre, de viol et de vol qualifié tué dans un échange de tirs, [6]
Rafiqul Islam Commandant d'un commando suicide, Narayanganj JMB [7]
Sumon Ahmed Majumder Extorsion [8]
Ekramul Haque Militant islamique [9]
Hasibul 16 cas dont 12 cas de meurtre , tué pendant une tentative d'évasion [10]

Controverses

[modifier | modifier le code]

Malgré ses succès, le RAB a soulevé des critiques au sein de l'opinion publique bangladaise, à cause de nombreux débordements dont elle est accusée. Il a notamment été décrié pour le nombre de décès imputés aux membres de l'unité. Entre et , 472 suspects ont été tués lors d'affrontements avec le RAB[1]. De nombreux avocats des droits de l'homme décrient une vague d'exécutions sommaires.

La réputation du RAB a également été entachée par plusieurs décès parmi des prisonniers ou d'autres personnes confiées à l'unité. L'opinion s'est notamment émue de la mort de Sumon Ahmed Majumder, témoin clé de l'assassinat de l'homme de loi Ahsanullah Master, décédé à l'hopital après un interrogatoire par le RAB, quelques heures après son arrestation[1],[8],[9]. Il a été fait rapport de plusieurs cas de torture lors d'interrogatoires[1],[8].

L'origine de la plupart de ses membres — des corps militaires et paramilitaires — et leur manque de formation au maintien de l'ordre et aux procédures de police ont été pointés du doigt comme facteurs dans les nombreuses bavures.

Pour apaiser les critiques, le bataillon a pris des mesures punitives contre plus de 500 de ses membres, dont 200 ont été renvoyés ou incarcérés[1]. Pourtant, l'État a été vivement critiqué pour l'impunité de l'unité devant les débordements, qui a poussé des organisations à dénoncer un « terrorisme d'État ». Amnesty International a critiqué l'unité pour l'absence de responsabilité devant les nombreux décès qui lui ont été attribués, notamment des prisonniers. Lors de sa visite à Dhâkâ, la secrétaire générale Irene Khan a demandé de réelles sanctions à l'égard des membres coupables de violations des droits de l'homme, ainsi que la création d'une commission indépendante pour contrôler l'unité[10].

Malgré les protestations du principal parti d'opposition, la Ligue Awami, le Bangladesh Nationalist Party nie que le RAB ait été utilisé à des fins politiques. Il est pourtant fait état de raids, de la part du contingent, puis de détention et torture, contre des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme[11].

En décembre 2021, le gouvernement des États-Unis a imposé des sanctions contre cette unité et plusieurs officiers supérieurs, accusés d'avoir commis des exécutions extrajudiciaires[12].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d et e Salah Uddin Shoaib Choudhury, « Bangladeshi RAB: Licensed to kill! », Global Politician, (consulté le ).
  2. BangladeshNews, « Huji boss Hannan admits to Aug 21 grenade attack », (consulté le )
  3. South Asia Terrorism Portal, « Harkat-ul-Jihad-al Islami Bangladesh (HuJI-B) Terrorist Group, Bangladesh », mis à jour en 2008 (consulté le )
  4. UNB - United News of Bangladesh, « Report: RAB nabs Mufti Hannan wanted on sedition charge. », (consulté le )
  5. The Daily Star, « 'Pichchi' Hannan killed in 'crossfire' », (consulté le )
  6. UNB - United News of Bangladesh, « Lead Pichchi Hannan-Killed. », (consulté le )
  7. The Daily Star, « 'Pichchi' Hannan's daughter alleges murder by Rab », (consulté le )
  8. a et b The Daily Star, « Witness to Ahsanullah murder dies hours after Rab arrest », (consulté le )
  9. The Daily Star, « Rab crossfire a 'State-sponsored crime' », (consulté le )
  10. Amnesty International, « Amnesty International incite à des réformes au Bangladesh », (consulté le )
  11. Amnesty International, « Bangladesh. Craintes pour la sécurité / Torture / Prisonnier d'opinion. Jahangir Alam Akash », (consulté le )
  12. https://www.lefigaro.fr/flash-actu/bangladesh-deux-officiers-de-police-condamnes-a-mort-pour-le-meurtre-d-un-militaire-20220201