Culminant à 1 797 m d'altitude au Rigi Kulm, c'est un but d'excursions prisé. Déjà au XVIIIe siècle, et grâce à sa position au bord du lac des Quatre-Cantons, le Rigi était un important but d'excursions.
Son nom vient de l'alémanique Rigi « stratification horizontale, bande »[2], d'après les bandes de rochers et d'herbe qui cernent la montagne d'ouest en est[3]. Les humanistes pensaient en revanche que le nom provenait de l'expression latine Regina montium, la « reine des montagnes ».
Un des premiers voyageurs escaladant le Rigi dans le seul but d’en apprécier la vue fut Goethe, en 1775. Il n’avait que 26 ans mais était devenu célèbre une année plus tôt avec la publication de Werther. Il écrivit : « Ce fut un spectacle unique, jamais vu et qui ne se répétera jamais. »
En 1839, Victor Hugo raconte dans une lettre à sa femme[4] son ascension du Rigi depuis Weggis.
« Sur le Rigi, on devient statue. L’émotion est immense. C’est que la mémoire n’est pas moins occupée que le regard, c’est que la pensée n’est pas moins occupée que la mémoire. Ce n’est pas seulement un segment du globe qu’on a sous les yeux, c’est aussi un segment de l’histoire. Le touriste y vient chercher un point de vue ; le penseur y trouve un livre immense où chaque rocher est une lettre, où chaque lac est une phrase, où chaque village est un accent, et d’où sortent pêle-mêle comme une fumée deux mille ans de souvenirs. » Victor Hugo, Lettre à Adèle, 1839.
↑Schweizerisches Idiotikon, vol. VI, col. 753, article Rigi, 3a (« horizontal laufende Schichtung, Streifen, Band im Gebirge ») et 3b (« spec. der bekannte Berg zw. ZG- und Vw-See »).
↑Erika Waser, Luzerner Namenbuch 2. Rigi. Die Orts- und Flurnamen der Luzerner Rigigemeinden, Gamma, Altdorf, 2009 (ISBN978-3-906200-26-2), p. 377–379 : « die von weitem sichtbaren, horizontal laufenden Fels- und Grasbänder, die den Gipfel in einem weiten Bogen von Westen nach Osten umgeben. »
↑Victor Hugo, « Alpes et Pyrénées », dans En voyage, t. II, librairie Ollendorff, (lire en ligne), p. 191–203