Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Razès, un pays historiquement très étendu, qui ne se résume aujourd'hui qu'aux collines de la Malepère et au bas Razès au centre et au sud, limité par le pays de Sault. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par l'Hers-Vif, le Riveillou et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (le « pays de Sault » et « Garonne, Ariège, Hers, Salat, Pique et Neste ») et onze zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Rivel est une commune rurale qui compte 215 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 1 227 habitants en 1841. Ses habitants sont appelés les Rivelois ou Riveloises.
L'Hers-Vif, d'une longueur totale de 134,9 km, prend sa source dans la commune de Prades et s'écoule du sud vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans l'Ariège à Cintegabelle, après avoir traversé 41 communes[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 948 mm, avec 10,4 jours de précipitations en janvier et 6,2 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Benoît à 10 km à vol d'oiseau[7], est de 12,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 900,5 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
« Garonne, Ariège, Hers, Salat, Pique et Neste », d'une superficie de 9 581 ha, un réseau hydrographique pour les poissons migrateurs, avec des zones de frayères actives et potentielles importantes pour le Saumon en particulier qui fait l'objet d'alevinages réguliers et dont des adultes atteignent déjà Foix sur l'Ariège[13]
le « pays de Sault », d'une superficie de 71 499 ha, présentant une grande diversité d'habitats pour les oiseaux. On y rencontre donc aussi bien les diverses espèces de rapaces rupestres, en particulier les vautours dont les populations sont en augmentation, que les passereaux des milieux ouverts (bruant ortolan, alouette lulu) et des espèces forestières comme le pic noir[14].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Six ZNIEFF de type 1[Note 2] sont recensées sur la commune[15] :
le « bois de pechtignous » (327 ha), couvrant 3 communes dont 2 dans l'Ariège et 1 dans l'Aude[16] ;
le « cours de l'Hers » (891 ha), couvrant 41 communes dont 32 dans l'Ariège, 7 dans l'Aude et 2 dans la Haute-Garonne[17] ;
la « foret de Puivert » (468 ha), couvrant 2 communes du département[18] ;
la « forêt de Sainte-Colombe » (390 ha), couvrant 2 communes du département[19] ;
« le Plantaurel oriental » (3 272 ha), couvrant 11 communes dont 9 dans l'Ariège et 2 dans l'Aude[20] ;
les « montagnes de Belesta, de la Frau, de l'Ordat et de Prades » (14 015 ha), couvrant 16 communes dont 14 dans l'Ariège et 2 dans l'Aude[21] ;
Au , Rivel est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[27].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[28],[29].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (74,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (74,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (70,8 %), zones agricoles hétérogènes (15,5 %), prairies (9,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,5 %), terres arables (0,5 %)[30]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 84,1 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 206 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 206 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[34],[Carte 3].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 2020[31].
Le livre de Casimir Pont paru en 1872[35] demeure la référence principale sur l'histoire de la commune de Rivel. Il a fait l'objet de trois rééditions (1974, 1989, et 2018, cette dernière chez un éditeur américain)[36], et de rééditions à la demande en France (2016) et en Inde (2020).
Le village de Rivel s'est progressivement développé autour d'une bastide fortifiée, édifiée peu après que le château, ainsi que le village de Pendels situé plus haut (probablement aux alentours de la chapelle Sainte-Cécile), eurent été détruits en 1210 lors de la croisade des Albigeois[37].
La création d'une bastide était généralement accompagnée d’une charte faisant état de propositions attractives afin d'en assurer le peuplement. À Rivel ce document n'a pas été nécessaire car il n’y a pas eu création de village, mais transfert. La bastide est entourée de voies larges qui occupent l'emplacement des anciens fossés secs qui la ceinturaient. Elle est traversée par une rue principale, la rue de la Ville, dont l'extrémité méridionale présente les restes d'une porte d’entrée, et par trois rues plus petites qui lui sont perpendiculaires.
La bastide ne comportait pas de véritables remparts mais les maisons situées en bordure de l’agglomération en tenaient lieu, bâties sur des murs plutôt puissants dont certains subsistent encore aujourd’hui. La façade orientale de l’église Saint Jean participait à cette fortification.
Durant la Seconde guerre mondiale, un camp d'internement est installé à proximité de la voie ferrée, près de la gare de Rivel - Montbel. Y sont internés des combattants des Brigades internationales, des militants socio-démocrates allemands et autrichiens, des communistes, des syndicalistes et des Juifs[38],[39].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[41]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[42].
En 2021, la commune comptait 215 habitants[Note 4], en évolution de +9,69 % par rapport à 2015 (Aude : +2,47 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 104 personnes, parmi lesquelles on compte 70,1 % d'actifs (51,4 % ayant un emploi et 18,7 % de chômeurs) et 29,9 % d'inactifs[Note 6],[I 4]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 7]. Elle compte 24 emplois en 2018, contre 27 en 2013 et 36 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 53, soit un indicateur de concentration d'emploi de 44 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 39,5 %[I 8].
Sur ces 53 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 17 travaillent dans la commune, soit 33 % des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 78,2 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 3,6 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 18,2 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
14 établissements[Note 7] sont implantés à Rivel au [I 11].
Le secteur de l'industrie manufacturière, des industries extractives et autres est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 42,9 % du nombre total d'établissements de la commune (6 sur les 14 entreprises implantées à Rivel), contre 8,8 % au niveau départemental[I 12].
L'église paroissiale Saint Jean-Baptiste a connu plusieurs phases de développement. La première, évoquée ci-dessus (§ Histoire) est celle de la construction de la bastide, dont elle occupait l'angle Sud-Est. Est venu ensuite, à une époque non déterminée, son agrandissement par l'adjonction d'une abside en mordant sur le fossé Sud et d'une sacristie en mordant sur le fossé Est. Enfin, au début du XIXe siècle, l'abside a été modifiée par le percement de baies de style gothique, et l'obturation des trois oculus dont on peut encore deviner la trace, tandis qu'une chapelle dite de Sainte Anne, était ajoutée dans le prolongement de la sacristie. L'intérieur, composé d'une nef unique de type gothique languedocien, dépourvu de transept, est peut-être du XIVe siècle, ce qui signifierait que l'église primitive a été remaniée. Il est décoré de fresques d'un style analogue à celles de Sainte Cécile, et datant probablement du milieu du XIXe siècle. L'église abrite quelques œuvres d'art intéressantes. Des dommages dans la toiture interdisent depuis 2019 la célébration du culte. Un programme de sauvetage de l'Église est en cours d'élaboration.
Église Sainte-Cécile de Rivel
Église Saint-Jean-Baptiste de Rivel
Nef unique de l'église Saint-Jean-Baptiste de Rivel, de style languedocien, caractérisée par des arcs surbaissés sur lesquels sont appuyées les croisées d'ogives.
Mairie école.
Aux abords du village, la chapelle médiévale Sainte-Cécile remonte avant l'époque des Cathares. Son chevet roman est une rare pièce architecturale épargnée lors de la croisade des Albigeois (1209-1229). Le site, constitué par la chapelle et par l'allée de cyprès y conduisant, est classé. La chapelle abrite quelques œuvres d'art intéressantes. Elle a été restaurée au début des années 2000 à l'initiative de la municipalité de Rivel et de l'Association Rivel Patrimoine.
Felicia Cabanié-Lagarde (1892-1983) fut une enfant du pays ayant passé la majeure partie de sa vie au hameau des Bouichous[49]. Ses souvenirs ont été recueillis par son fils Andriu Lagarda dans le livre Al temps que te parli (Ed. Letras d'Oc - 2008).
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[11].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[46].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Pont.C. Histoire de la Terre Pivilégiée, anciennement connue sous le nom de Pays de Kercorb, canton de Chalabre (Aude) : coup d’œil, notions et détails sur la contrée, notamment sur la commune de Rivel. Paris, Dumoulin éd., 415 pp
↑André Lagarde, Rivel (Aude) et ses environs : les noms de lieux, la géographie, la tradition et l'histoire, 25 rue Victor-Hugo, 31390 Carbonne, , 96 p..
↑(oc) Andriu Lagarde, Al temps que te parli : la vida dels Boishons, Toulouse, letras d'òc, , 158 p. (ISBN978-2-916718-11-8), "la Félicie Cabanié, femna Lagarda, qu'aqui nasquèt e visquèt duscas a la fin de la Guèrra grand" (page 7)