Durant deux ans (2007 à 2009), il a été nommé directeur de la biodéfense à la Maison-Blanche et assistant spécial du président George W. Bush pour la politique de biodéfense[2],[3].
Kadlec a été directeur adjoint du comité spécial du Sénat américain sur le renseignement et alors nommé par le président Donald Trump comme « Secrétaire adjoint à la préparation et à la réponse » (ASPR, acronyme de Assistant Secretary for Preparedness and Response), un bureau au sein des Health and Human Services[4]. Il fut confirmé à ce poste par le Sénat des États-Unis le 3 août 2017[5] par vote oral[6].
En décembre 2019, Kadlec a déclaré au Congrès américain que les États-Unis étaient dangereusement non préparés pour faire face à une pandémie[8].
Mais de janvier à mars 2020, Kadlec et son équipe se sont surtout occupés de rapatrier des ressortissants américains à partir des navires de croisière et de pays durement touchés par la pandémie ; Les défenseurs de Kadlec ont déclaré que ceci était nécessaire pour protéger les Américains, alors que ses détracteurs lui ont reproché d'avoir manqué des occasions de préparer le pays à la pandémie[7].
Le mois suivant, Bright a endossé un rôle de lanceur d'alerte, en déposant une plainte dénonçant des actions inappropriées de Kadlec et de plusieurs responsables de l'administration Trump[9],[7], Bright affirmant au passage avoir été limogé en représailles pour son « insistance » à ce que le gouvernement fédéral concentre ses ressources sur des réponses « sûres et scientifiquement vérifiées » à la pandémie de Covid-19 plutôt que sur des « technologies manquant de crédibilité scientifique » telles que l'utilisation de l'hydroxychloroquine, qui avait été fortement promue par l'administration Trump[7] Bright a également allégué qu'en janvier 2020, Kadlec a retardé son action pour obtenir des masques faciaux, des écouvillons de test et d'autres matériaux pour lesquels il y aurait plus tard une pénurie[7].
À ce moment, les partisans de Bright et ceux de Kadlec s'accusaient mutuellement « de traitement préférentiel pour les entrepreneurs privilégiés et de décisions de dépenses inappropriées »[7] l'HHS a nié que Bright ait subi des représailles, mais le Bureau du Conseil spécial a recommandé la réintégration de Bright en tant que chef de BARDA[7],[9] trouvant une « probabilité substantielle d'actes répréhensibles » dans son éviction[9].
Controverses à propos de l'entreprise biotech Emergent BioSolutions
Avant d'être nommé secrétaire adjoint à la préparation et à la réponse par Donald Trump en 2017, Kadlec tout en étant militaire de carrière, a aussi été consultant pour Emergent BioSolutions, une société de biotechnologie américaine œuvrant dans le marché de la « biodéfense ». Dans le même temps, Kadlec était aussi copropriétaire d'une société (RPK Consulting) liée au fondateur d'Emergent BioSolutions, ce qui a pu le mettre en situation de conflit d'intérêts. En effet :
Kadlec a omis de divulguer ces liens avec l'industrie pharmaceutique dans les formulaires de nomination au Sénat lors de son processus de confirmation de 2017[10] ;
de plus, la société de Kadlec (RPK Consulting) a fourni des services de conseil à Emergent BioSolutions jusqu'en 2015[11] et peu après sa prise de fonction, Kadlec a fait pression pour augmenter le stock gouvernemental de vaccins contre la variole d'Emergent BioSolutions ;
l'HHS a attribué un contrat à source unique de 2,8 milliards de dollars sur 10 ans à la société pour acheter ses vaccins contre la variole ; au double du prix précédent[10],[12]. Alors que le renouvellement du contrat était initialement recherché à des conditions modestes, le bureau de Kadlec a finalisé l'accord en doublant la durée du mandat (10 ans au lieu de 5 ans) et en doublant le nombre de doses par an (à 18 millions). Ces faits ont suscité de premières inquiétudes au sujet de possibles conflits d'intérêts[7],[10] ;
Emergent Biosolutions figurait parmi les nombreuses entreprises ayant financé des délégations lors des deux conventions politiques des principaux partis à l'été 2016, une pratique de lobbying visant à trouver des moyens nouveaux et plus discrets de donner de l'argent à des groupes politiques pour gagner en influence, pratique pour laquelle des groupes de surveillance de la probité de la vie politique ont fait part de leurs inquiétudes[13] : selon le site OpenSecret du Center for Responsive Politics, Emergent Biosolutions a aussi plus récemment (2020) fait don de dizaines de milliers de dollars aux deux partis : aux démocrates (de Joe Biden et Dick Durbin à Andy Harris et Mitch McConnell) mais aussi aux républicains ; la majorité de ses contributions ayant été dirigées vers les démocrates (37,6 %), mais le montant total des dons ayant favorisé les républicains (62,4 %)[14].
Après que 15 millions de doses vaccins Janssen COVID-19 aient dû être détruites en raison d'une erreur d'Emergent BioSolutions (qui détenait un contrat pour fabriquer les vaccins dans une installation de production de Baltimore), une enquête du Congrès a été lancée "pour savoir si Emergent BioSolutions a fait jouer ses relations avec l'administration Trump pour obtenir plusieurs milliards de dollars de contrats fédéraux en dépit de ses antécédents d'échec à respecter ses contrats " et en dépit de préoccupations relatives à " une formation inadéquate du personnel, des problèmes persistants de contrôle de la qualité et l'augmentation de prix " injustifiée " par l'entreprise pour un vaccin contre l'anthrax acheté par le gouvernement[15],[11]. L'enquête, lancée par les présidents démocrates du House Committee on Oversight and Reform et Select Oversight Subcommittee on the Coronavirus Crisis, a entre autres choses, étudié le rôle de Kadlec ; dans une lettre, les présidents du comité ont écrit que Kadlec « semble avoir fait pression pour » que 628 millions de dollars soient attribués à Emergent pour développer une usine « malgré les indications selon lesquelles Emergent n'avait pas la capacité de remplir le contrat de manière fiable »[15],[11].
Il a été co-auteur de quelques articles pré-publiés sur le serveur de réimpression MedRxiv.
une étude (2021-04-06) sur la mise en œuvre de sites de perfusion d'anticorps monoclonaux SARS-CoV-2 dans trois centres médicaux aux États-Unis, portant sur « l'évaluation des forces et des défis pour informer la pandémie de COVID-19 et l'utilisation future des urgences de santé publique »[16] (étude financée par l'US Department of Health and Human Services (HHS), non relu par des pairs, où les auteurs ont déclaré ne pas avoir de conflits d'intérêts)[16]
une étude sur les effets du traitement par anticorps monoclonal dans un groupe varié de patients COVID-19 aux États-Unis[17], étude ensuite publiée dans la revue Open Forum Infectious Diseases[17] ; les auteurs ont rempli le formulaire de divulgation de l'ICMJE, ont tous reçu un soutien financier du Bureau du Secrétaire adjoint à la préparation et à l'intervention pour le travail soumis ; et affirment avoir aucune relation financière avec des organisations pouvant avoir un intérêt dans le travail soumis au cours des trois dernières années ; ni aucune autre relation ou activité qui pourrait sembler avoir influencé le travail soumis[17].
↑ a et b(en) Anastasia S. Lambrou, John T. Redd, Miles A. Stewart et Kaitlin Rainwater-Lovett, Implementation of SARS-CoV-2 monoclonal antibody infusion sites at three medical centers in the United States: Strengths and challenges assessment to inform COVID-19 pandemic and future public health emergency use, Health Systems and Quality Improvement, (DOI10.1101/2021.04.05.21254707, lire en ligne)
↑ ab et c(en) Kaitlin Rainwater-Lovett, John T. Redd, Miles A. Stewart et Natalia Elías Calles, Real-world Effect of Monoclonal Antibody Treatment in COVID-19 Patients in a Diverse Population in the United States, Epidemiology, (DOI10.1101/2021.04.08.21254705, lire en ligne)