Robin Mallapert

Robin[N 1] Mallapert (fl. 1538–1553) est un musicien français de la Renaissance, chanteur et compositeur, qui a passé l'essentiel de sa vie à Rome comme maître de chapelle dans divers églises.

Décrit comme un excellent musicien, Robin Mallapert n'est pourtant pas l'auteur d'une œuvre marquante. Il est surtout connu pour avoir été l'un des maîtres de Giovanni Pierluigi da Palestrina, dont l'œuvre est souvent considéré comme étant le point culminant de la polyphonie à la Renaissance.

Chapelle Entrée Fin
Saint-Jean-de-Latran 1535 juin 1538
Sainte-Marie-Majeure juin 1538 avril 1539
Saint-Louis-des-Français avril 1539 novembre 1539
Saint-Pierre (Cappella Giulia) décembre 1539 janvier 1545
Saint-Jean-de-Latran octobre 1548 novembre 1549
Saint-Pierre (Cappella Giulia) février 1550 septembre 1551

Robin Mallapert est surtout connu pour avoir été l'un des maîtres de Palestrina[1],[2],[3], mais sa vie est peu connue.

Vers 1535, Robin Mallapert devient maître de chapelle (maestro di capella) de la basilique Saint-Jean-de-Latran, où il officie jusqu'au mois de [4].

Du au [4], il est maître de chapelle à la basilique Sainte-Marie-Majeure, au moment où Giovanni Pierluigi da Palestrina y est enfant de chœur (pueri chorialis)[5]. Il passe ensuite à l'église Saint-Louis-des-Français à partir du jusqu'au de la même année[4]. Il succède alors à Jacobus Flandrus, qui pourrait être Jacques Arcadelt[4], à la chapelle Giulia[N 2] le 1er décembre et pour la première fois, pour un engagement de cinq ans, jusqu'au 31e [4],[6]. Son contrat prévoyait qu'il soit payé cinq écus romains par mois[6].

On ne retrouve ensuite sa trace qu'au premier jour d', date à laquelle il entre pour la seconde fois à la basilique Saint-Jean-de-Latran. Il y reste jusqu'au de l'année suivante[4],[6] et est remplacé un mois plus tard par Paolo Animuccia[4].

Il est de nouveau brièvement maître des enfants de chœur de la chapelle Giulia à partir du [4],[N 3], où il est payé six écus par mois[6]. En , il est remplacé par Palestrina[4]. Les Français et des Flamands, jusque là prédominants, sont petit à petits remplacés par des Italiens à la tête des chapelles romaines à partir de 1550[8].

En 1553, il retourne à la basilique Sainte-Marie-Majeure où il est fait chanoine[5],[6]. Il a laissé par testament ses livres et ses manuscripts à cette basilique[6].

Façace éclairée de la basilique, de nuit.
Façage de la basilique Saint-Jean-de-Latran, où Mallapert est maître des enfants de chœur pendant cinq ans.

Robin Mallapert, qui était également compositeur[9], n'a pas laissé une œuvre marquante. C'est ce que note dans le Guide de la musique de la Renaissance (2011) le musicologue Philippe Canguilhem, qui considère qu'il n'a « pas laissé une œuvre inoubliable », bien qu'il ait compté parmi les enseignants de Palestrina[2].

Néanmoins, le musicographe François-Joseph Fétis (1784-1871) rapporte que dans Notizie de' contrappuntisti e compositori di musica, Giuseppe Ottavio Pitoni (1657-1743) fait l'éloge de motets de Robin Mallapert qu'il dit avoir vu dans les archives de l'église San Lorenzo in Damaso[6]. Il note également que l'ouvrage Basilicæ S. Mariœ Majoris de urbe descriptio e delineatio de l'abbé Paul de Angelis indique qu'il était excellent chanteur[6].

Notes et références

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  1. On trouve également Robino et Rubino.
  2. Il semble que François-Joseph Fétis, qui évoque plutôt la chapelle pontificale[6], l'ait confondu avec la chapelle Giulia. En effet, beaucoup de publications confondent les deux chapelles en une seule, mais les deux institutions sont distinctes[7].
  3. Fétis parle de la « basilique du Vatican », et avance les dates de janvier 1550 à août 1551[6].

Références

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  1. Bianchi 1994, p. 56.
  2. a et b Ferrand 2011, p. 442.
  3. Ferrand 2011, p. 548.
  4. a b c d e f g h et i Fenlon 1990, p. 69.
  5. a et b Marvin 2013, p. 1.
  6. a b c d e f g h i et j Fétis 1841, p. 505.
  7. Bianchi 1994, p. 29.
  8. Fenlon 1990, p. 68.
  9. Bianchi 1994, p. 35.

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Lino Bianchi (trad. de l'italien par Françoise Malettra et Claudine Melatitre), Giovanni Pierluigi da Palestrina, Paris, Fayard, coll. « Bibliothèque des grands musiciens », , 346 p. (ISBN 2-213-59253-5, BNF 35717413). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Françoise Ferrand (dir.), Guide de la musique de la Renaissance, Paris, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », , 1200 p., 20 x 4,5 x 13,5 cm (ISBN 978-2-213-60638-5 et 2-213-60638-2). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Clara Marvin, Giovanni Pierluigi Da Palestrina : A Research Guide, Routledge, , 350 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Iain Fenlon, The Renaissance : From the 1470s to the end of the 16th century, Springer, , 418 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, vol. 7, Leroux, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (it) Alberto Cametti, « Rubino Mallapert, maestro di Giovanni Pierluigi da Palestrina », Rivista Musicale Italiana, vol. 29,‎ , p. 335-348