La commune est située dans le sud du département de l'Oise, sur le plateau du Valois et non loin de la vallée de l'Automne, à 5,5 km au nord-ouest de Crépy-en-Valois. Rocquemont est un village à caractère rural en dehors de toute agglomération[1]. La distance orthodromique avec la capitale, au sud-ouest, est de 56 km[2]. Le chef-lieu de d'arrondissement de Senlis est éloigné de 18 km[3], et le chef-lieu d'arrondissement de Compiègne de 17 km[4], et l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle est situé à 36 km au sud[5]. Rocquemont comporte un hameau, le Plessis-Châtelain, situé à l'extrémité nord-ouest du territoire communal. Le hameau comportait une partie habitée sise sur la commune de Néry.
Le territoire communal est occupé pour sa plus grande partie par des surfaces agricoles et présente un paysage dénudé, pratiquement sans arbres, à l'exception d'une toute petite parcelle boisée au nord et du vallon de Baybelle. Orienté dans un sens ouest-est, il tient son nom du ruisseau de Baybelle qui y prend sa source, pour s'écouler à Séry-Magneval dans le ruisseau Sainte-Marie, affluent de l'Automne. Le vallon présente de coteaux raids et escarpés et atteint une quarantaine de mètres de profondeur par rapport au plateau agricole. Le point le plus bas de la commune se trouve par ailleurs à la sortie du ruisseau du territoire communal, à 59 m au-dessus du niveau de la mer. Le village est bâti immédiatement au nord du vallon, près de son origine, où il s'appelle encore vallée du Mont Jouy. Ailleurs, le relief est peu accentué sur la commune. Le point culminant atteint 114 m, soit seulement dix à quinze mètres de plus que le plateau dans les environs de Rocquemont, le village lui-même étant bâti à 102 m d'altitude. Il n'y a pas d'autres cours d'eau.
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Sensée ». Ce document de planification concerne un territoire de 287 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de l'Automne. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le puis révisé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat d'aménagement et de gestion des eaux du Bassin Automne (S.A.G.E.B.A)[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 724 mm, avec 11,4 jours de précipitations en janvier et 8,5 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Margny-lès-Compiègne à 19 km à vol d'oiseau[11], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 633,5 mm[12],[13]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[14].
Au , Rocquemont est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15].
Elle est située hors unité urbaine[16]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[16].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (91,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (87,2 %), forêts (8,9 %), zones agricoles hétérogènes (4 %)[17]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Concernant les voies de communication, Rocquemont est desservie par une seule route départementale, la RD 25 Béthisy-Saint-Martin - Duvy. En direction du nord, elle permet de rejoindre Verberie et Compiègne par la RD 200 ; en direction du sud, elle débouche à Duvy sur la RD 1324Senlis - Crépy-en-Valois. Des voies communales relient Rocquemont à d'autres communes voisines : Néry par son hameau de Verrines, Glaignes et Trumilly. Depuis cette dernière commune, il est également possible de rejoindre la RD 1324 en direction de Senlis et de l'autoroute A1.
Rupimons, Roquemons, Roquemons en 1288, Rocmont, Rokemont, Roquemont[19].
Il s'agit d'une formation médiévale en -mont. Le premier élément roque est la forme normanno-picarde correspondant au français roche[20], tous deux procédant du gallo-roman ROCA, d'origine celtique (gaulois). cf. breton roc'h. Il signifie « roche » mais aussi « fortification sur une roche », puis « château ». L'appellatif toponymique mont a le sens ancien de « hauteur, colline, mont » et est issu du gallo-roman MONTE, lui-même de l'accusatif singulier montem du latin mons, montis « mont, élévation de terrain, montagne ». Composé du picardroc / roque et du latinmons : « (le) mont de la roche »[20].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[23].
En 2021, la commune comptait 117 habitants[Note 3], en évolution de +1,74 % par rapport à 2015 (Oise : +0,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 26,3 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 27,9 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 64 hommes pour 56 femmes, soit un taux de 53,33 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,89 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[26]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
0,0
6,3
75-89 ans
5,5
20,6
60-74 ans
23,6
27,0
45-59 ans
16,4
25,4
30-44 ans
21,8
6,3
15-29 ans
10,9
14,3
0-14 ans
21,8
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[27]
Église Saint-Laurent (inscrite monument historique par arrêté du [28]) : elle a été construite à la fin de la période romane, vers 1130, et ne comporte à l'origine qu'un vaisseau unique. L'adjonction de bas-côtés et de croisillons à la période gothique transforme la silhouette de l'église et modifie les élévations latérales de la nef romane et de la base du clocher, mais tous leurs éléments d'origine restent visibles à l'intérieur. Il faut notamment citer les deux voûtes d'ogives précoces du chœur, qui sont parmi les premières du département. Elles sont simples et robustes, et tel est le caractère de l'ensemble de l'église, hormis le portail occidental du milieu du XIIe siècle, qui fait preuve d'une certaine recherche. L'église Saint-Laurent ne se démarque donc pas par le raffinement de son architecture, mais par sa rusticité, ce qui n'empêche pas un appareillage et des finitions soignés et des proportions harmonieuses. Elle est inscrite aux monuments historiques depuis 1951[28], et a été restaurée d'une façon intelligente à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle. L'ambiance du XVIIIe siècle a ainsi pu être restituée, ce qui fait aujourd'hui le principal intérêt de l'église. Elle possède encore sa clôture du chœur en fer forgé de 1758, et des retables baroques en pierre et en bois du XVIIe siècle. Dans la nef, des peintures murales discrètes animent les murs. La sobriété de l'espace intérieur favorise le recueillement[29].
Croix de cimetière du XVIe siècle (inscrite monument historique par arrêté du [30]) : C'est une petite croix en pierre sculptée, dont les quatre bras sont reliés par des volutes. Le Christ ne subsiste que sous la forme de traces. La croix est montée sur un long fût sans décor, planté sur un petit socle octogonal. Ce dernier repose sur un piédestal circulaire, qui se retraite à cinq reprises à la façon d'un escalier. Un autel est aménagé dans le piédestal côté ouest.
Ferme du Plessis-Châtelain, au hameau du même nom : l'une des deux fermes constituant le hameau est réputée pour avoir été la résidence des premiers officiers châtelains du château royal de Béthisy. Elle comporte une chapelle de la première moitié du XIIIe siècle et un logis seigneurial assez simple. Le rez-de-chaussée est pratiquement aveugle ; une poterne donnait accès sur les jardins. L'étage comporte encore une fenêtre étroite se terminant par un trilobe, ainsi qu'une autre fenêtre agrandie au XVe siècle. Le comble est éclairé par deux fenêtres rectangulaires dans l'un des pignons. Quant aux bâtiments d'exploitation, ils datent pour l'essentiel de leur substance de l'époque moderne[31],[32].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Louis Graves, Précis statistique sur le canton de Crépy-en-Valois, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Annuaire de l'Oise, 1836, 252 p., p. 155.
↑ a et bPhilippe Boulfroy, Nom de lieux Picards et particularismes de l'Oise, , p. 62.
↑Dominique Vermand, Rocquemont - Église Saint-Laurent, Association pour la restauration de l'église de Rocquemont, coll. « Monuments de l'Oise 9 », , 8 p..
↑Cf. Jean Mesqui, « Maisons, maisons fortes ou châteaux ? : Les implantations nobles dans le comté de Valois et les franges occidentales du comté de Champagne au XIIIe et XIVe siècles », La maison forte au Moyen Âge, Actes de la table ronde de Nancy - Pont-à-Mousson, 31 mai - 3 juin 1984, Paris, Éditions du CNRS, , p. 185-214 (lire en ligne [PDF]) ; p. 204 et fig. 10 p. 207.
↑Cf. Jean Mesqui, « Notes sur l'habitat noble rural dans le nord et l'est de l'Île-de-France du XIIe au XVe siècle », Manorial domestic buildings in England and Northern France (occasional papers), Londres, Society of Antiquaries of London, , p. 121-140 (lire en ligne [PDF]) ; ill. 11 p. 130.