Rollot | |||||
L'église Saint-Nicolas. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Somme | ||||
Arrondissement | Montdidier | ||||
Intercommunalité | CC du Grand Roye | ||||
Maire Mandat |
Michel Choisy 2020-2026 |
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Code postal | 80500 | ||||
Code commune | 80678 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Rollotois | ||||
Population municipale |
770 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 64 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 35′ 23″ nord, 2° 39′ 16″ est | ||||
Altitude | Min. 82 m Max. 126 m |
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Superficie | 12,00 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Roye | ||||
Législatives | 4e circonscription de la Somme | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Somme
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Rollot est une commune française, située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.
Elle est connue notamment grâce au fromage éponyme, le Rollot[1].
Rollot est la commune la plus méridionale du département de la Somme, limitrophe de celui de l'Oise. Le bourg est située à 9 km au sud-est de Montdidier et à 23 km au nord-ouest de Compiègne.
Piennes-Onvillers | ||||
Le Frestoy-Vaux (Oise) |
N | Hainvillers (Oise) | ||
O Rollot E | ||||
S | ||||
Courcelles-Epayelles (Oise) |
Mortemer (Oise) |
Le sous-sol de la commune est composé sur la majeure partie du territoire communal de sables blancs du Soissonnais recouverts d'argile. Les sables verts se trouvent à l'ouest et au sud sur une large bande allant de Vaux à Mortemer, au nord, on retrouve les sables verts entre La Villette et Régibaye. On rencontre le diluvium rouge au sud et dans la petite vallée sèche qui part de Régibaye vers le nord. L'argile du limon des plateaux est présente au nord-ouest et la craie affleure au sud-ouest[2].
Le relief de la commune est composé d'une sorte de dôme légèrement vallonné. L'altitude oscillant entre 90 et 117 m. Le paysage est donc celui d'un plateau[2].
La commune est traversée par la ligne de partage des eaux entre les bassins hydrographiques Artois-Picardie et Seine-Normandie. Elle n'est drainée par aucun cours d'eau[Carte 1].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 °C)[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 683 mm, avec 11,5 jours de précipitations en janvier et 8,1 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Godenvillers à 7 km à vol d'oiseau[5], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 701,9 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Au , Rollot est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10] et hors attraction des villes[11],[12].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (94 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (68,7 %), prairies (21,4 %), zones urbanisées (4,9 %), zones agricoles hétérogènes (4,1 %), forêts (1 %)[13]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
La commune est, en outre, hors attraction des villes[11],[12].
Rollot est traversée par l'ancienne route nationale 35 (Compiègne à Abbeville - actuelle RD 935)[18], aisément accessible par l'autoroute A1.
La localité a été désignée sous les noms suivants : Roolots en 1206, Roolai en 1214, Roeloth en 1229, Roheloth dans le cartulaire de Fouilloy, Roellot en 1257, Roelot en 1301, Rolot en 1567, Roollot en 1730 dans la carte de Cassini, La Neuville les Rollot à la fin du XVIIIe siècle et Rollot à partir du XIXe siècle[14].
Rollot se trouve sur le tracé d'une ancienne voie romaine, dite chaussée Brunehaut reliant Caesaromagus (Beauvais) à Bagacum Nerviorum (Bavay). Des vestiges d'une villa gallo-romaine ont été retrouvés sur le territoire de la commune de même que des monnaies, des poteries et des tombes gallo-romaines[19].
L'actuelle commune de Rollot était au Moyen Âge un conglomérat de hameaux tels : Regibaye, La Villette, La Madeleine, Beauvoir, Le Cauroy fief de Mesvillers (Piennes). L'église paroissiale était située à La Villette, elle dépendait de l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne. La collégiale de La Madeleine fondée au XIIIe siècle par le seigneur de La Tournelle était dotée d'un collège de cinq chanoines. La seigneurie de Rollot était détenue par l'abbaye Saint-Corneille et la seigneurie de Piennes[19].
En 1533, Madame de Bucquenant, dame de Piennes et de Rollot demanda la création à Rollot de deux foires annuelles, le 8 juin et le 24 octobre et d'un marché chaque jeudi. Cette demande fut concrétisée en mars 1581 par un édit du roi Henri III enregistré au greffe du bailliage de Péronne, le . Se négociaient sur le marché de Rollot : fromages, beurre, œufs, légumes, fruits, poissons, tissus, faïences et bimbeloterie etc..
Aux XVIe et XVIIe siècles, Rollot eut à subir les invasions espagnoles jusqu'à la Paix des Pyrénées de 1659.
En 1705, le village de Rollot possédait une école[19].
C'est du XVIe siècle que la première mention écrite du fromage de Rollot apparaît dans les baux et fermages à payer en espèces qui se complétaient d'une fourniture régulière en rollots. Les Archives départementales de la Somme conservent un bail daté du , le bailleur étant Antoine de Brouilly. Extrait du bail :
« ../.. de deux mines et demi au pré de Beauvoir à payer au jour de la Saint Louis de dix livres tournois et d'une douzaine de fromages loyaux ../.. »
Par un bail daté du , Charles de Brouilly chevalier marquis de Piennes, louait à Claude Charpentier et sa femme Barbe Paillet la ferme et seigneurie de Beauvoir moyennant :
« ... seigle bon et loyal et la dite avoine bonne à brasser et étant pour rendue au grenier du dit seigneur bailleur et suivi aussi de deux gros porcs gras bons et loyaux et rendus au dit preneur avec quarante livres avec la somme de dix huit livres tournois et huit douzaines de fromages du dit beaux et loyaux pour les dits prés et pâtis et sur laquelle quantité de quatorze muids de blé... rendu au château du dit seigneur le 3e jour de juillet pour chaque année payable[20]. »
Louis XIV apprécia fort le rollot, comme le rapporte l'anecdote suivante :
« Louis XIV ayant entendu parler de l'excellence de ces fromages, demanda un jour, en passant à Orvillers pour ses belles conquêtes de 1670, 1671, et 1672 à Monsieur de Bourges de Sorel, qui se trouvait dans ce moment sur le chemin ce qu'il en était. Monsieur de Bourges qui avait un air distingué, des façons et de l'esprit plut infiniment au Roi par ses réponses. Il l'entretint par la portière de son carrosse, assez loin, et lui fit un détail si favorable des fromages qui se faisaient dans ce canton, que le Roi lui dit de les lui envoyer lorsqu'il serait dans leur bonté, on sait que c'est ordinairement depuis Noël jusqu'à Carême. Monsieur de Bourges ne manqua pas d'exécuter un ordre si glorieux pour lui et partit le premier de l'année avec douze douzaines de ces fromages et les présenta au Roi qui les reçut avec plaisir et fit grand accueil à M. de Bourges. Ils furent trouvés si fins et d'une si bonne pâte, que le Roi lui fit dire le lendemain qu'il en voulait avoir tous les ans, et en même temps lui fit une pension de 600 livres sur sa cassette. Depuis ce temps cette famille continue exactement d'emporter cette même quantité et en reçoit toujours la même pension[21]». »
Louis XIV institua la charge de « Fromagier royal » qu'il confia à Rhené Jean de Bourges receveur de la seigneurie d'Orvillers.On trouve trace de plusieurs baux, du XVIIIe siècle qui mentionnent le fromage de Rollot. Ce fromage se fabriquait également dans d'autres villages des environs : Ressons-sur-Matz, Boulogne-la-Grasse, Le Frestoy-Vaux, Le Tronquoy, Le Ployron, Conchy-les-Pots, Beuvraignes, Assevillers, Guerbigny…
A la Révolution française, la collégiale fut déclarée bien national et ses biens furent vendus[19]. La commune, instituée alors, absorba entre 1790 et 1794 celles de Beauvoir, Regibay et de Vilette[22].
En 1814 et 1815, la commune fut occupée par les cosaques et en 1870-1871 par les Prussiens.
Une des enquêtes de 1865 mentionnait que : « l'alimentation hebdomadaire du marché de Rollot était de 500 douzaines en moyenne ».
En 1901 une enquête précise : « Dans l'arrondissement de Montdidier, on fabrique surtout le rollot. La production moyenne atteint environ 300 000 fromages par an fabriqués surtout dans les cantons de Roye et Montdidier. » Rollot était alors le principal marché aux fromages de la région depuis un temps immémorial… »[23].
De ce fait, l'importance du marché de Rollot a contribué à donner son nom au fromage. Cependant, d'autres marchés furent créés à Conchy-les-Pots ou Beuvraignes. Ces fromages issus de la même recette que le rollot portaient le nom du village où ils étaient fabriqués.
En 1866, au concours international de fromages de Paris, le rollot du « sieur Harmant-Delattre » reçut une médaille d'argent. La préfecture de la Somme a avisé la mairie de Rollot que le producteur avait obtenu une médaille d'argent en février 1866. En 1880, au concours général des fromages de Paris, le rollot du « sieur Choisy-Duret » reçut une médaille d'argent. Le rollot fut primé une nouvelle fois au concours agricole de Paris en 1907, derrière le camembert et devant le livarot.
Au début du XXe siècle, fut créé à Rollot un hôtel des marchands de fromages dans lequel les négociants se réunissaient, les jours de marché pour fixer le prix du rollot. La Première Guerre mondiale paralysa la production et le commerce du rollot.
De 1889 à 1948, Rollot fut desservie par une ligne à voie métrique des chemins de fer départementaux de la Somme qui reliait Albert à Montdidier.
En prélude de la bataille du Matz, le village est le théâtre de combats qui, du 28 au , font des milliers de morts et détruisent du village[24], puis, le à 23 h 30, la région de Rollot est bombardée par 29 batteries de campagne.
Il subit d'importantes destructions au cours de la Première Guerre mondiale[25],[26],[27]
La commune a été décorée de la Croix de guerre 1914-1918, le [28]. Détruite à 95 % la commune fut reconstruite pendant l'entre-deux-guerres.
Une laiterie fromagerie fut créée en 1928, en face des anciennes caves à fromages.
La commune se trouve depuis 1926 dans l'arrondissement de Montdidier du département de la Somme. Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 1988 de la quatrième circonscription de la Somme.
Elle faisait partie depuis 1793 du canton de Montdidier[22]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune a intégré le canton de Roye.
La commune était membre de la petite communauté de communes du canton de Montdidier, créée fin 2000, et qui succédait au SIVOM du Canton de Montdidier créé en 1967.
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du , qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, celle-ci fusionne le au sein de la communauté de communes du Grand Roye, dont est désormais membre la commune..
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[33]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[34].
En 2021, la commune comptait 770 habitants[Note 3], en évolution de +2,67 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L'école primaire publique de Rollot (maternelle et élémentaire) accueille 87 élèves à la rentrée scolaire 2018-2019. Les communes de Rollot et Piennes-Onvillers scolarisent leurs enfants au sein d'un regroupement pédagogique intercommunal[36]. L'école de Rollot est située en zone B pour les vacances scolaires, dans l'académie d'Amiens[37].
L'agriculture demeure l'activité dominante de la commune.
Blason | Parti : au 1er d'or à la tour de gueules maçonnée de sable, au 2e coupé au I de sinople à la feuille de houx d'argent, au II de gueules à la barre d'argent ; le tout sommé d'un chef d'azur chargé d'une fleur de lis d'or adextrée d'une plume d'argent posée en bande et senestrée d'un besant d'or[50]. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |