Genre | Opéra |
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Nbre d'actes | 5 |
Musique | Charles Gounod |
Livret |
Jules Barbier Michel Carré |
Langue originale |
Français |
Sources littéraires |
Roméo et Juliette de Shakespeare |
Dates de composition |
avril-juillet 1865 ; juillet 1866 |
Partition autographe |
Bibliothèque nationale de France, Paris |
Création |
Théâtre-Lyrique, Paris |
Versions successives
Personnages
Airs
Roméo et Juliette est un opéra en cinq actes de Charles Gounod, livret de Jules Barbier et Michel Carré[1] d'après le drame éponyme de Shakespeare, créé à Paris au Théâtre-Lyrique le [1].
L'œuvre fait son entrée au répertoire de l'Opéra de Paris le 28 novembre 1888, dans une version remaniée avec ajout d'un ballet[2].
Un prologue permet au chœur d’introduire le drame à venir. Roméo Montaigu est amoureux de Juliette Capulet, mais leurs familles, rivales, leur interdisent tout contact.
Roméo, Mercutio et quelques amis participent incognito au bal masqué qui se tient chez les Capulet. Mercutio chante la Ballade de la reine Mab. Au premier regard, Roméo et Juliette sont instantanément épris l’un de l’autre, Roméo chante « Ange adorable » et s’ensuit un duo passionné. Tybalt reconnaît Roméo, ennemi de sa famille, mais ne peut s’en prendre à lui à cause des règles de l’hospitalité.
Le deuxième acte comprend la fameuse scène du balcon. On y notera particulièrement l’air de Roméo (« Ah ! Lève-toi soleil »), le duo (« Ah ! Ne fuis pas encore ! ») et les adieux (« Va ! Repose en paix ! Sommeille ! »).
Le troisième acte est divisé en deux tableaux. Le premier se déroule dans la cellule de Frère Laurent où Roméo et Juliette sont mariés secrètement (« Ô pur bonheur »). S’ensuit, à l’extérieur de la demeure des Capulet, le duel où Tybalt trouve la mort aux mains de Roméo qui venge ainsi son ami Mercutio tué par le premier. Roméo est banni.
Roméo vient faire ses adieux à Juliette. S’ensuit le duo « Nuit d’hyménée, Ô douce nuit d’amour ». Les amants tardent à se séparer « Non, non, ce n’est pas l’alouette », « Ah ! Reste ! Reste encore dans mes bras » et finalement « Il faut partir, hélas ». Le père de Juliette veut la marier à Pâris. Elle n’ose dire à son père qu’elle a secrètement épousé Roméo et elle boit un philtre (« Buvez donc ce breuvage ») fourni par le moine, qui la fait tomber en catalepsie, afin d'échapper à cette seconde union.
Roméo pense que son épouse est morte et a regagné Vérone pour la rejoindre dans la mort. Une fois dans le tombeau (« Salut, tombeau / Ô ma femme, ô ma bien-aimée »), il s’empoisonne, mais alors qu’il agonise, Juliette se réveille. Comprenant la situation, elle se poignarde. Avec leurs dernières forces, ils chantent « Viens, fuyons au bout du monde ». L'opéra se termine, comme le drame shakespearien, par la mort des amants.
Rôle | Tessiture | Créateurs Théâtre-Lyrique (1867) |
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Juliette Capulet | soprano | Marie-Caroline Miolan-Carvalho |
Roméo Montaigu | ténor | Pierre-Jules Michot |
Frère Laurent, ermite | basse | Jean Cazaux |
Mercutio, ami de Roméo | baryton | Auguste-Armand Barré |
Benvolio, ami de Roméo | ténor | Pierre-Marie Laurent |
Stéphano, page de Roméo | mezzo-soprano | Joséphine Daram |
Le comte Capulet, père de Juliette | basse | Étienne Troy |
Gertrude, nourrice de Juliette | mezzo-soprano | Eléonore Ragaine-Duclos |
Tybalt, cousin de Juliette | ténor | Jules-Henri Puget |
Le comte Pâris, fiancé de Juliette | baryton | Laveissière |
Grégorio, valet des Capulet | baryton | Étienne Troy |
Le duc de Vérone | basse | Émile Wartel |
Frère Jean | basse | Neveu |
Chef d'orchestre | Adolphe Deloffre |
L'air de Juliette « Amour ranime mon courage », à l'acte IV, a connu une histoire tourmentée. Gounod compose initialement pour le personnage cet air selon une structure binaire lent / vif destinée à faire briller l'artiste chargée du rôle, aussi bien dans le cantabile que dans une expression plus héroïque. Dépassée par les exigences de cette page, Mme Carvalho le fait supprimer et exige la composition, à l'acte I, d'un air d'entrée virtuose. Ce sera l'Ariette en forme de valse, écrit d'abord en sol majeur puis transposé en fa majeur lorsque des voix plus lyriques seront chargées du rôle dès la fin du XIXe siècle. L'air « du poison » ne sera interprété que furtivement dans les années 1880, tronqué de sa partie lente (« Viens ! ô liqueur mystérieuse »), avant d'être plus régulièrement chanté au XXe siècle (toujours dans sa version abrégée). Les nombreuses éditions du piano-chant de l'opéra témoignent de l'histoire mouvementée de ce numéro[3].
Il existe une parodie Rhum et eau en juillet de Joseph Eugène Dejazet datant de 1867.