Ronelda Kamfer passe sa petite enfance chez ses grands-parents, ouvriers agricoles à Grabouw, dans une région connue pour ses arbres fruitiers et ses vignes, située à une bonne soixantaine de kilomètres du Cap et de ses townships. Elle retourne ensuite vivre chez ses parents, lesquels, lorsqu'elle a 13 ans, s'installent à Eersterivier, banlieue qui connaît de nombreux problèmes sociaux — pauvreté, violence, drogue, guerre des gangs. Cette expérience marque profondément sa vie et son écriture.
Après avoir obtenu son baccalauréat en 1999, elle exerce divers métiers — serveuse, employée de bureau, infirmière — tout en écrivant et en poursuivant des études à l'université du Cap-Occidental, où elle obtient en 2011 une maîtrise ès-lettres (afrikaans et néerlandais). Elle est aussi titulaire d'un diplôme en écriture créative de l'université Rhodes en 2019.
Ronelda Kamfer est mariée à Nathan Trantraal, auteur de bandes dessinées et poète ; elle est mère d'une petite fille. Tous trois vivent à Makhanda, dans la province du Cap-Oriental.
Ronelda Kamfer publie tout d'abord des poèmes dans des anthologies[1],[2] et des revues en Afrique du Sud et aux Pays-Bas[3]. Parmi les auteurs dont elle revendique l'influence, elle mentionne notamment Derek Walcott, Charles Bukowski et la poétesse sud-africaine Antjie Krog.
Elle est l'auteure de quatre recueils de poèmes :
Slapende honde[4], intitulé Noudat slapende honde[5] (Maintenant que le chat qui dort), paraît en 2008.
grond/Santekraam (La terre/Et tout le reste), paru en et chaleureusement accueilli par la critique[6],[7].
Elle participe régulièrement à des festivals de poésie tant en Afrique du Sud qu'à l'étranger, notamment aux Pays-Bas (Winternachten) et en Belgique (Felix Poetry Festival d'Anvers)[12].
En mai et , elle est invitée à participer à la Biennale internationale des poètes en Val-de-Marne[13], ainsi qu'au Festival pour l'afrikaans à Amsterdam et à La Haye (Pays-Bas)[14]. La même année, à l'automne, elle est en résidence pour deux mois (octobre et novembre) au Centre Intermondes de La Rochelle, période au cours de laquelle des rencontres et des lectures ont eu lieu dans différentes villes de France: Nantes, Rennes, Paris et Marseille[15],[16],[17].
En 2016, la bourse d'écrivain Jan-Rabie-et-Marjorie-Wallace, d'une valeur de 380.000 rands (plus de 22.000 euros) est décernée à Ronelda Kamfer[18].
En France, depuis 2009, des poèmes extraits de Maintenant que le chat qui dort et de La terre/Et tout le reste, traduits de l'afrikaans par Pierre-Marie Finkelstein, sont régulièrement publiés dans des revues et des anthologies de poésie africaine et sud-africaine.
Plusieurs ont fait l'objet d'une lecture publique au Salon du livre de Paris en 2011. En 2013, de nouveaux textes de Ronelda Kamfer sont traduits dans une anthologie publiée à l'occasion de la Biennale internationale des poètes ; en automne de la même année, des poèmes inédits paraissent en traduction française.
L'on trouvera ci-dessous les références bibliographiques des traductions existantes :
Ronelda Kamfer, Chinatown (édition bilingue afrikaans-français), traduit de l’afrikaans par Pierre-Marie Finkelstein, Éditions des Lisières, 2023 https://www.éditions des lisières@hotmail.com
Ronelda Kamfer, J'écris en afrikaans, la langue du diable[19], poèmes choisis et traduits de l'afrikaans par Pierre-Marie Finkelstein, Éditions Caractères, Paris 2021. Cette anthologie comporte plus d'une centaine de poèmes extraits des 3 premiers recueils de l'auteure.
Ronelda Kamfer, Chaque jour sans tomber, poèmes choisis et traduits de l'afrikaans par Pierre-Marie Finkelstein, Chantiers navals, Maison de la Poésie de Nantes,
Poèmes publiés dans des revues
Missives no 253, Littératures d'Afrique du Sud, , Paris
Pas de blessure, pas d'histoire: Poèmes d'Afrique du Sud 1996-2013, édition dirigée par Denis Hirson, Bacchanales no 50, Maison de la poésie Rhône-Alpes, 2013
Bruno Doucey et Thierry Renard, Courage ! Dix variations sur le courage et un chant de résistance, Éditions Bruno Doucey, Paris 2020
Poèmes publiés sur internet
Certains poèmes de Ronelda Kamfer sont également accessibles en traduction française sur le site de la revue littéraire sud-africaine versindaba http://versindaba.co.za/translations/
En , à l'occasion de la participation de Ronelda Kamfer au festival international de littérature "Nuits d'hiver" (Winternachten) à La Haye, plusieurs de ses poèmes sont traduits en néerlandais par Robert Dorsman.
Les trois premiers recueils de poésie de Ronelda Kamfer, traduits par le poète néerlandais Alfred Schaffer, ont été publiés aux Pays-Bas en édition bilingue afrikaans-néerlandais chez Podium:
2010 : Nu de slapende honden (titre original: Noudat die slapende honde)[20], Podium Uitgeverij, Amsterdam 2010
Des extraits des deux premiers recueils de Ronelda Kamfer, traduits par Charl JF Cilliers, sont repris dans l'anthologie en ligne de la poésie afrikaans contemporaine intitulée In a burning sea - Contemporary Afrikaans poetry in translation[24].
Plus récemment, d'autres poèmes, traduits en anglais par Mike Dickman, ont été publiés dans l'anthologie In the Heat of Shadows, publiée par Denis Hirson aux presses de l'université du KwaZulu-Natal[25] et dans l'anthologie bilingue publiée sous la direction de H.P. van Coller, Helize van Vuuren & Louise Viljoen Afrikaans Poems with English Translations, Protea Book House, Pretoria 2018
Des traductions dans d'autres langues, notamment en portugais par Catarina Belo (sur Próximo Futuro[26], le blog de la Fondation Gulbenkian, en 2009) et en turc, voient le jour peu à peu.
L'artiste sud-africain Diek Grobler, né en 1964, est l'auteur d'un film d'animation[27] qui illustre le poème Le p'tit Cardo de Ronelda Kamfer.
'n Gewone blou Maandag, court-métrage de la cinéaste sud-africaine Naomi Van Niekerk inspiré d'un poème de Ronelda Kamfer, est sélectionné pour être projeté lors du Festival international du film d'animation d'Annecy en [28],[29].
↑22 000 rands correspondent à 2 000 euros, soit 1 000 euros par lauréat (le prix Eugène-Marais ayant été attribué conjointement cette année-là à deux poètes).