La commune est située à 10 km au sud-est de Neufchâteau, chef-lieu d'arrondissement et sous-préfecture des Vosges, et à environ 60 km à l'ouest d'Épinal, préfecture des Vosges. Le Massif des Vosges s'élève à environ 70 km à vol d'oiseau de la commune, la mer la plus proche est la Manche à environ 380 km.
Le village est situé de part et d'autre d'un ruisseau nommé la Frézelle qui le coupe en deux quartiers distincts. Le centre-bourg est implanté sur la rive gauche du ruisseau, à flanc de colline d'exposition est. L'autre quartier, plus petit, nommé Jennevelle, est sur la rive droite du ruisseau, toujours à flanc de colline mais d'exposition sud-ouest. Cette partie du village est traversée par la route départementale 166 qui relie Châtenois et Neufchâteau. Elle est également surplombée par la forêt domaniale de Neufeys. Une ferme est construite à environ 1,5 km au sud du centre du village[1].
Le territoire de la commune est situé à la périphérie est des côtes et plateaux des Vosges. Il représente une superficie de 1 133 hectares avec une altitude variant de 345 à 483mètres. Cet espace peut être découpé en deux grandes parties[2]:
En partie basse, la plaine formée par la Frézelle est principalement constituée de champs cultivés et de prairies. Elle forme un triangle en pente douce dirigé vers le nord. Le village se trouve dans cette partie, au niveau du resserrement de la vallée. Il est entouré de vergers où poussent principalement des mirabelliers, des pruniers et des pommiers.
En partie haute, le plateau est recouvert de forêt, de friches et de quelques champs céréaliers. La forêt communale occupe un espace de 134 ha, elle est majoritairement constituée de feuillus comme le hêtre ou le chêne. Des sangliers, des chevreuils ainsi que de quelques lièvres peuplent ces lieux qui sont aussi survolés de milans et de buses. Le loup y est également présent par intermittence.
Les roches de surface de Rouvres-la-Chétive sont exclusivement constituées de roches calcaires datant du Jurassique et plus particulièrement, du Toarcien et du Aalénien. Les berges de la Frézelle sont recouvertes d'alluvions récentes, déposées par ses crues successives. La commune ne possède pas de particularité géologique remarquable[3].
Le ruisseau Frezelle, d'une longueur totale de 16,4 km, prend sa source dans la commune et se jette dans le Vair à Soulosse-sous-Saint-Élophe, après avoir traversé quatre communes[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 982 mm, avec 13,3 jours de précipitations en janvier et 9,5 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rollainville », sur la commune de Rollainville à 7 km à vol d'oiseau[8], est de 10,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 860,3 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,6 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18,2 °C, atteinte le [Note 1],[9],[10].
La commune est traversée au niveau du quartier de Jennevelle par la route départementale 166 reliant Châtenois à Neufchâteau. Une voie communale, nommée Voie de Landaville, relie la commune au village de Landaville, les autres voies ne mènent qu'à la forêt ou dans les prés. Le bus de la ligne LIVO no 41 Mirecourt-Neufchâteau s’arrête à raison de quatre à cinq fois par jour ouvré pour les deux sens dans le village[13] permettant ainsi de rallier la gare SNCF de Neufchateau desservie par les TGV Metz-Toulouse et Metz-Nice ainsi que par des trains TER ralliant Nancy et Dijon et des bus à destination de Vittel, Toul et Épinal[14]. L'aéroport le plus proche est celui d'Épinal-Mirecourt (27 km) offrant des lignes saisonnières et d'affaires[15]. La sortie no 10 Neufchâteau-Châtenois de l'autoroute A31 est située à 6 km.
Au , Rouvres-la-Chétive est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[16].
Elle est située hors unité urbaine[17]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Neufchâteau, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[17]. Cette aire, qui regroupe 72 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[18],[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (63,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (63,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (38,7 %), forêts (26,4 %), zones agricoles hétérogènes (21,1 %), zones urbanisées (5 %), mines, décharges et chantiers (5 %), terres arables (3,9 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Attestations chronologiques du nom de la commune[21],[Note 3] :
Medietatem ecclesiæ de Roverio : , Histoire de Lorraine I
Rouvre : , Mettensia
Roneio, Rovero : , Histoire de Lorraine II
Rouvre lès Chatenois : , Bibliothèque de l'Arsenal
Rouvre près la Taiche, Rouvre près la Tainche : , Dom Calmet, Histoire de la Maison du Châtelet
Rovera Castiva : , pouillés de Trèves
Rowra Misera : ,
Rouvre la Chaptive : , Archives des Vosges
Rouvre la Chastive : , Archives de Meurthe et Moselle
Rouvre la Chative : XVIIIe siècle, Cassini
La première mention du village de Rouvres-la-Chétive date du XIe siècle, à cette époque, il portait le nom simple de Rouvre, sans déterminant, ni qualificatif. Ce toponyme faisait référence aux nombreux bois de chênes qui entouraient la localité. Rouvre était une des manières de désigner le chêne à l'époque médiévale, avant qu’il ne tombe en désuétude et ne soit plus employé que comme épithète d'une sorte de chêne, à savoir le chêne rouvre (Quercus petrosa). À partir de la fin du XIIIe siècle apparait le déterminant la Taiche, la Tainche ou d'autres expressions pouvant faire référence à l'étang près duquel Rouvres-la-Chétive était implanté. Au tout début du XVe siècle, les nombreux bois entourant Rouvres furent détruits, le nom de la commune fut alors traduit en Rowra Misera pour un texte rédigé en latin médiéval, ce qui peut s'apparenter aux noms de Rouvre la Chaptive ou la Chaitive en français. Le nom définitif de Rouvres-la-Chétive a été adopté au moment de la Révolution tant en langue française qu'en langue locale[22].
Son église, dédiée à saint Martin, relevait du diocèse de Toul, doyenné de Châtenois. Le patronage de la cure était à la collation de l’abbé de Saint-Èvre de Toul.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[25].
En 2021, la commune comptait 452 habitants[Note 4], en évolution de −0,66 % par rapport à 2015 (Vosges : −3,05 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Le vétérinaire et médecin Jean-Joseph Henry Toussaint, spécialiste du choléra des poules en 1878, naquit en 1847 (le ) à Rouvres-la-Chétive. Il décéda en 1890 (le ) à Toulouse. Il fut également le premier à mettre au point un vaccin efficace contre le charbon, atténué par du bichromate de potassium. Ses travaux furent exploités par Louis Pasteur qui s'attribua injustement les mérites de la découverte de ce vaccin efficace contre le charbon. Dans l'expérience célèbre de Pouilly-le-Fort, le vaccin contre le charbon utilisé par Pasteur fut celui de Toussaint. Pasteur ne le dit pas... mais son neveu, le Dr Adrien Loir, le dit clairement dans son livre "A l'ombre de Pasteur" publié en 1938[32],[33],[34],[35],[36].
↑Ce récapitulatif, non exhaustif, a pour objet de montrer les différentes étapes chronologiques du toponyme de Rouvres-la-Chétive.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Adrien Loir, A l'ombre de Pasteur, éd. Le mouvement sanitaire, 1938, p. 18 et 160.
↑Philippe Decourt, Les vérités indésirables, éd. Les archives internationales Claude Bernard, 1989, p. 210 à 239 et 285 à 297 (ISBN2-903279-15-2).
↑Pasteur par David V. Cohn, Ph.D., Professeur émérite de biochimie de l’University of Louisville Le paragraphe sur le charbon est le suivant "Fortunately, Pasteur's colleagues Chamberlain and Roux followed up the results of a research physician Jean-Joseph-Henri Toussaint who reported a year earlier that carbolic-acid/heated anthrax serum would immunize against anthrax. These results were difficult to reproduce and discarded although, as it turned out, Toussaint was on the right track. This led Pasteur and his assistants to substitute an anthrax vaccine prepared not dissimilar to that of Toussaint and different that Pasteur had announced".