Royère-de-Vassivière | |||||
Hôtel de ville. | |||||
Héraldique |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Creuse | ||||
Arrondissement | Guéret | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Creuse Sud-Ouest | ||||
Maire Mandat |
Raymond Rabeteau 2020-2026 |
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Code postal | 23460 | ||||
Code commune | 23165 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Royérauds | ||||
Population municipale |
574 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 7,7 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 50′ 31″ nord, 1° 54′ 43″ est | ||||
Altitude | Min. 540 m Max. 829 m |
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Superficie | 74,14 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat très dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Felletin | ||||
Législatives | Circonscription unique | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Royère-de-Vassivière (Roièra en occitan, prononcé Rouyèro) est une commune française située dans le département de la Creuse en région Nouvelle-Aquitaine.
Royère est une commune de moyenne montagne située au carrefour des lacs de Vassivière et de Lavaud-Gelade sur le plateau de Millevaches. D'une superficie de plus de 7 000 hectares avec une altitude maximum de 831 mètres au signal du Picq, Royère-de-Vassivière est composée de 35 hameaux. Le bourg comprend des activités commerciales, administratives, culturelles (mairie, poste, école primaire, médiathèque, salle polyvalente, maison médicale, office du tourisme, gendarmerie, établissement d'accueil pour personnes âgées dépendantes ; pharmacie, épicerie, journaux, boulangerie-pâtisserie, boucherie, restaurant-bar, station service, atelier de mécanique, taxi-ambulances). Royère est intégrée au parc naturel régional de Millevaches en Limousin[1].
Située au sud du département de la Creuse, au carrefour des lacs de Vassivière et de Lavaud-Gelade, la commune de Royère-de-Vassivière s'étend sur plus de sept mille hectares. Elle est limitrophe du département de la Haute-Vienne.
Commune de moyenne montagne avec 831 mètres au signal du Picq, là où se situe le projet du parc éolien de Cassini ; elle fait partie intégrante du plateau de Millevaches, du site du lac de Vassivière en Limousin et du parc naturel régional de Millevaches en Limousin. C'est d'ailleurs sur le signal du Picq que Cassini en 1740[3] établit une station lui permettant de travailler[4]. Les autres principaux sommets sont : la Roche du Pic à 819 mètres, le Puy Charvaud, le Puy Brousset, le Puy Charimont à 750 mètres, le Puy Imbert à 767 mètres, le Puy du Goulet à 782 mètres.
Le granite dont est composé le sous-sol se retrouve dans le patrimoine architectural en rappelant que l'histoire du pays passe par celle des « Maçons de la Creuse ».
Deux rivières principales traversent la commune : la Maulde et le Taurion.
Deux ruisseaux de la commune, le Langladure et le Tourtoulloux (appelé aussi la Buze) sont des affluents de la Maulde. Le Langladure a une longueur de 10,7 kilomètres[5]. C'est juste après avoir accueilli les eaux du Langladure que la Maulde devient la Cascade des Jarrauds dans la commune mitoyenne de Saint-Martin-Château. Le Tourtoulloux, le ruisseau du Pic et le Rio Fourtou se rassemblent à 500 mètres du Compeix. Ils forment les Cascades d'Augerolles. Elles parcourent 4 kilomètres 650 en passant à côté d'Augerolles puis de Saint-Pardoux-Morterolles. Le Tourtoulloux va ensuite se jeter dans la Maulde à côté du Moulin de l'Âge.
Après un parcours de 35 km, la Maulde se jette dans la Vienne
Le Thaurion ou Taurion prend sa source à côté de Gentioux. Il passe dans le lac de Lavaud-Gelade puis dans la Rigole du diable qui désigne un segment du Thaurion.
La Rigole du Diable se situe entre le Monteil-au-Vicomte et Royère, elle s'étend sur deux kilomètres. Le ruisseau de Haute-Faye, ruisseau de la commune, est un affluent du Thaurion. Ensuite le Thaurion se dirige vers Bourganeuf. Il passe à côté de Chatelus-le-Marcheix et de Saint-Martin Terressus. Enfin, il se jette dans la Vienne à Saint-Priest après un parcours de 125 km.
Le lac de Vassivière (Vaciviéra en occitan) est un lac artificiel de 9,76 km². Plan d'eau le plus important du Limousin, il se situe au nord-ouest du plateau de Millevaches, au sein d'une forêt épaisse, dans un site exceptionnel. Le barrage dont résulte le lac a été construit de 1947 à 1950 et mis en service en 1950[6]. Il est alimenté par la Maulde. Établi à 650 mètres d’altitude, il est situé pour partie en Haute-Vienne et pour partie en Creuse. On remarquera à quel point le lac a transformé le territoire communal par exemple à Broussat. En effet, la désormais presqu'île, où se trouve une petite plage, est située sur la commune de Faux. Cependant une petite langue de terre le long du lac, séparée du reste de la commune, constitue une enclave.
Le lac de Lavaud-Gelade est situé sur les communes de Royère-de-Vassivière, Saint-Marc-à-Loubaud et Gentioux-Pigerolles. D'une surface de 285 hectares, il est alimenté par le Thaurion. Il est situé dans un site inscrit depuis le .
Historiquement, la commune est exposée à un climat montagnard[7]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne et est dans la région climatique Ouest et nord-ouest du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 900 à 1 500 mm, maximale en automne et en hiver[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 394 mm, avec 14,8 jours de précipitations en janvier et 8,6 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bourganeuf à 17 km à vol d'oiseau[10], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 184,0 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].
L'environnement de Royère-de-Vassivière évolue comme l'ensemble du paysage du plateau de Millevaches. Les landes disparaissent peu à peu au profit des plantations des résineux. L'agriculture est en déclin laissant certaines prairies envahies par des friches.
Royère présente de nombreuses tourbières sur son territoire : tourbière d'Auzoux-Auchaise, tourbière d'Orladeix, tourbière de Masgrangeas, tourbière de la Mazure[14]. Une tourbière est un écosystème très original, fragile, une zone humide caractérisée par l'accumulation progressive de la tourbe, un sol caractérisé par sa très forte teneur en matière organique majoritairement végétale, peu ou pas décomposée. Cette caractéristique fait des tourbières des puits de carbone.
La faune est pauvre et très spécialisée : le lézard vivipare, le pipit farlouse, la vipère péliade qui bénéficie d'un statut de protection partielle dans la liste de l’arrêté du , le circaète Jean-le-Blanc (Circaetus Galicus) : c'est un oiseau, rapace diurne de la famille des Accipitridés. Sa silhouette ressemble à celle d’une grosse buse. Ses ailes et sa queue sont larges et son ventre est clair tandis que sa poitrine et sa tête sont plus sombres. Il se nourrit presque exclusivement de serpents. En ce qui concerne la flore, on trouve de nombreuses espèces rares dont toutes les espèces de Droséra.
La tourbe servait encore au XXe siècle de combustible pour le chauffage. Une fois séchée, elle peut brûler mais assez difficilement, il peut être nécessaire de la faire brûler avec du bois.
Afin de protéger le site, la Communauté de communes Bourganeuf et Royère-de-Vassivière a acheté en 2007, près de 88 hectares de la tourbière de la Mazure située sur les communes de Royère et de Saint-Pierre-Bellevue. Placée sous le régime forestier, la tourbière est gérée par l’Office national des forêts[15].
Les grands espaces sont essentiellement occupés par les forêts. Les arbres de la région sont des feuillus comme le hêtre, le chêne, le bouleau, le châtaignier et le frêne. Mais depuis près d'un siècle, il est planté pour l'exploiter des forêts de résineux (Douglas alias Pin de l'Orégon et épicéa). Ces forêts sont propices aux randonnées (à pied, à cheval, à VTT et mécanisées).
Au , Royère-de-Vassivière est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[16]. Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[17],[18].
La commune, bordée par un plan d’eau intérieur d’une superficie supérieure à 1 000 hectares, le lac de Vassivière, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[19]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[20].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (72 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (72,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (59,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (12,6 %), prairies (10,2 %), zones agricoles hétérogènes (9,4 %), eaux continentales[Note 1] (7,1 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,9 %), zones humides intérieures (0,3 %)[21]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La commune comprend trente-cinq villages ou hameaux, Andaleix, Arfeuille, Arpeix, Auchaise, Auzoux, Beaubier, les Bordes, Chassagnas, le Châtaignoux, le Cloux, le Feix, Haute-Faye, Jansanas, Jansanetas, Langladure (dont le Moulin de Langladure), Lascaux, le Leyris, Masgrangeas, le Mas, le Mazeau, la Mazure, Orladeix, le Picq, Prugnolas, Rochas, Roudersas, Rubeyne, Soumeix, Vaux, Vauveix, Verdinas, Vergnolas, le Villard, Villecros et Vincent. Différentes graphies peuvent être trouvées dans différentes archives, par exemple le Picq est noté le Pic et Lascaux, Lascau, sur le cadastre napoléonien ; Jansanas et Jansanetas sont orthographiés Jeansanas et Jeansanetas sur le plan de la commune de 1852, Archives Départementales de la Creuse, rubrique "patrimoine et territoire".
Cette liste de 35 implantations complétée de Jarjavaly (une ferme isolée, en ruine) correspond au plan communal de 1852. Sur la plaque commémorative de la Première Guerre mondiale (1914-1918) visible dans l'église de Royère, Fontchaud, la Jassine, le Nouhaud et Vaurillas sont cités. Cabanil et Larfouillère sont mentionnés dans le recensement de 1876 (Archives départementales de la Creuse). Enfin "les Chabrières" est mentionné dans le dictionnaire des communes de la Creuse[22].
Vauveix est le village le plus éloigné du bourg (10,2 kilomètres), mais cet éloignement est dû en bonne part à la création du Lac de Vassivière. La distance antérieure était de 6,5 kilomètres selon le plan communal de 1852. D'autres distances se sont accrues, par exemple le Feix se trouve à 5,8 km du bourg selon le tracé de la route départementale D51, alors que la distance par les anciens chemins était de 3 800 mètres.
En 2020, le nombre total de logements dans la commune était de 694, alors qu'il était de 742 en 2014 et de 700 en 2009[I 2].
Parmi ces logements, 38,6 % étaient des résidences principales, 58,4 % des résidences secondaires et 3 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 95,2 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 4,6 % des appartements[I 3].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Royère-de-Vassivière en 2020 en comparaison avec celle de la Creuse et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (58,4 %) supérieure à celle du département (19,8 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation des résidences principales, 71,6 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (70,3 % en 2014), contre 72,9 % pour la Creuse et 57,5 pour la France entière[I 4].
Typologie | Royère-de-Vassivière[I 2] | Creuse[I 5] | France entière[I 6] |
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Résidences principales (en %) | 38,6 | 64,3 | 82,1 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 58,4 | 19,8 | 9,7 |
Logements vacants (en %) | 3 | 15,9 | 8,2 |
Le territoire de la commune de Royère-de-Vassivière est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse) et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à un risque technologique, la rupture d'un barrage, et à un risque particulier : le risque de radon[23]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[24].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 30,5 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (33,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 619 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 263 sont en aléa moyen ou fort, soit 42 %, à comparer aux 25 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[25],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[26].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982 et 1999. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[23].
La commune est située en amont du barrage de Vassivière, un ouvrage sur la Maulde de classe A[Note 2] soumis à PPI disposant d'une retenue de 106 millions de mètres cubes[28]. Elle n'est donc pas susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à une éventuelle rupture de cet ouvrage[29].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Royère-de-Vassivière est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[30].
Royère s'écrivait Rouaria en 631, Rohéria en 1340, Royera en 1518[31], Rouyere en 1580, Royère en 1650 et enfin Royère-de-Vassivière en 1968.
Tout comme la commune de Royères en Haute-Vienne ainsi que de nombreux villages du Limousin, elle doit son nom au royer, nom ancien du chêne rouvre.
Vassivière est évidemment le nom du lac que la commune partage avec d'autres. Le terme est emprunté au lexique du pastoralisme. Vassivière était le nom d'un des villages noyés par la mise en eau du lac en 1950. Ce toponyme faisait très probablement référence à des pâtures destinées aux brebis.
L’histoire de Royère-de-Vassivière a sans doute débuté à l’époque gallo-romaine, comme en témoignent encore certains vestiges. Zénon Toumieux mentionne dans son ouvrage Royère : jadis et aujourd'hui de 1886, des vestiges d'un camp romain. De même, il signale de nombreuses traces de fortifications destinées à surveiller et contrôler les chemins des vallées.
La Baronnie de Peyrat au XIIIe siècle : vers 1260, au moment où la vicomté d'Aubusson et le Comté de la Marche furent réunis, on en démembra une partie en faveur de Guy de Lusignan frère de Hugues XII. Ce démembrement comprenait un assez vaste territoire avec Nedde et Peyrat dans la vallée supérieure de la Vienne, Bourganeuf et Pontarion sur le Taurion, Royère entre ces deux rivières. Le nouveau possesseur, tout au moins ses successeurs sous le nom de barons de Peyrat, hommagèrent directement à Alphonse, comte de Poitiers, en sorte que leur domaine, à travers toutes ses vicissitudes, fut désormais considéré comme une enclave du Poitou en plein Limousin. Au moment de la Révolution, cette enclave de Bourganeuf (ou enclave intérieure) mesurait 72 000 hectares de superficie.
XIVe et XVe siècles : pendant cette période, la France et l’Angleterre s’affrontèrent lors de nombreux conflits, entrecoupés de trêves plus ou moins longues. C'est la guerre de Cent Ans, qui en fait dura 116 ans (1337 à 1453). À cette époque, selon Zénon Toumieux, le bourg de Royère était groupé autour de deux châteaux, l'un qui appartenait au seigneur d'Aubepeyre, l'autre qui, selon toute probabilité, était la propriété du Baron de Peyrat. Le premier château portait le nom de Tour de Royère, en fait il s'agissait d'une maison avec une tour qui disparut au fil des ans. Le deuxième château, véritable forteresse devait se situer au lieu-dit « La Motte ». Ce château a dû être détruit pendant la guerre de cent ans. Lorsque les Anglais assiégèrent et prirent le château de Monteil, ils avaient déjà détruit celui de Peyrat : Royére dépendait depuis 1260 de la baronnie de Peyrat, ils durent lui faire subir le même sort. C'est aussi à cette époque que sévit dans la Marche comme dans toute l'Europe la peste noire, qui décimera un tiers de la population européenne.
Les cimetières de Royère : avant 1776, Royère possédait plusieurs lieux d'inhumations :
À partir de 1776, l'inhumation à l'intérieur de l'église est interdite, pour des raisons d'hygiène, par déclaration royale, à l'exception de celle des curés. À Royère, cette interdiction est aussitôt respectée, la dernière inhumation profane est celle de Marie Lenoir en 1774.
Dès 1779, il est décidé de déplacer le cimetière situé à côté de l'église Saint-Germain vers l'extérieur du bourg. Mais ce n'est qu'après de nombreuses péripéties que le nouveau cimetière sera ouvert en 1856[32]. L'ancien cimetière sera transformé en place sous l'administration de M. Toumieux[33]. Aujourd'hui, le monument aux morts de la commune est implanté sur cette place qui surplombe la place de la Mayade.
Royère et la Révolution française : dans les cahiers de doléances de Royère, il est notamment demandé l'Égalité par une nouvelle répartition des tailles royales ; la noblesse et le clergé doivent aussi être imposés. Toute contribution d'impôts doit être assise sur les biens et non sur les personnes. La loi du établit l'uniformité entre les villes et les campagnes, et remis entre les mains d'un Maire, assisté d'un conseil électif, tous les pouvoirs municipaux. Denis Coutisson de Vincent (1756-1794)[34] fut le premier Maire de Royère.
En 1790, les électeurs du canton de Royère étaient Coutisson de Vincent, avocat ; Joulot, prêtre-curé ; Rouard, prêtre-curé ; Dumasfaure ; Joubert ; Tromonteil, prêtre-curé ; Chauveix, prêtre-curé ; Darfeuille; Lepetit ; et Darfeuille de Rubenne de la Brousse.
En 1792, Denis Coutisson de Vincent fut désigné comme membre du Directoire du département de la Creuse et remplacé comme maire[35] par son frère François-Léonard Coutisson dit "L'Abbé Lascaux" (1749-1838)[36].
Le , les citoyens de Royère se réunirent, sous la présidence de Pierre Dumasfaure, le plus âgé et de François Paslin, le plus jeune. Les 524 votants acceptèrent à l'unanimité la Constitution de l'an I qui devait être approuvée par référendum. Ils désignèrent Pierre Bourrichon pour se rendre à Paris signifier à la convention ce vote de Royère[31].
XIXe siècle : comme dans toutes les communes du département, beaucoup d'hommes partaient tous les ans dans les grandes villes sur les chantiers du bâtiment pour se faire embaucher comme maçon, charpentier, couvreur... C'est ainsi que les maçons de la Creuse devinrent bâtisseurs de Cathédrale. En 1624, ils construisirent la digue de La Rochelle, au XIXe siècle, ils participèrent à la construction du Paris du baron Haussmann. Initialement temporaire de mars à novembre, l'émigration devint définitive : ainsi la Creuse a perdu la moitié de sa population entre 1850 et 1950. On retrouve dans le livre Mémoires de Léonard, ancien garçon maçon de Martin Nadaud, la description de cet exode qui marqua si fortement les modes de vie.
Pour Royère en 1847, la commune comptait 2 280 habitants et 390 migrants soit 17,1 % de la population. Parmi ces 390 migrants, 300 étaient maçons et 82 tailleurs de pierre[37].
XXe siècle : le dialecte limousin était jusqu'au XVIe siècle la langue officielle de la région. Le limousin reste la langue orale dominante jusqu'au début du XXe siècle, époque à partir de laquelle le français prend le dessus.
Le bâtiment de l'école de la République, comme tous ceux du début du XXe siècle, comprenait l'hôtel de ville au centre qui était entouré par une école de filles et une école de garçons. Au-dessus de l'hôtel de ville il y avait les logements des instituteurs : les hussards noirs de la République . Souvent les instituteurs assuraient en plus de leur enseignement, les tâches administratives de la commune, comme secrétaire de mairie …
On trouve encore la trace de l'occitan limousin dans de nombreux patronymes et noms de lieux. La langue a également laissé sa trace dans les tournures de phrases (limousinismes) des Limousins, ainsi que dans leur accent.
Pour Royère, 141 noms datant de la Première Guerre mondiale sont inscrits sur le monument aux morts. Ce monument présente un caractère patriotique et nationaliste, assez original dans le secteur, et en totale opposition avec celui de Gentioux. Il porte de plus une inscription jamais vue ailleurs en Limousin : « morts pour la CIVILISATION ». Cette ouvre un débat : pourquoi à Royère et pas ailleurs ? Parmi eux, Félix Baudy, né à Royère le , fusillé pour l'exemple à 34 ans, sa compagnie ayant refusé de repartir à l'assaut. Il a été réhabilité en 1934.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le maquis du Limousin était l'un des plus grands et actifs maquis de France. Georges Guingouin joua un rôle de premier plan dans la Résistance française à la tête de ce maquis. La région a été profondément marquée par les 99 pendus de Tulle et le massacre d'Oradour-sur-Glane en à la suite du débarquement de Normandie et du passage de la 2e division SS Das Reich.
En 1950, le lac de Vassivière est créé en amont d'un barrage EDF. Il alimente l'usine hydro-électrique du Mazet. La vocation première du lac a créé un bel atout pour le tourisme Limousin. C'est en 1968 que Royère, à l'initiative de son maire le Docteur Ferrand, est devenu Royère-de-Vassivière.
Le Limousin est une des 26 régions françaises composée des trois départements Corrèze, Creuse et Haute-Vienne. Situé presque en totalité sur le Massif central, au , il regroupait 724 243 habitants sur près de 17 000 km2. Ses habitants sont appelés les Limousins. Depuis 2016, la région Limousin est intégrée à la région Nouvelle-Aquitaine (fusion de Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes).
Royère appartient à la 2e circonscription de la Creuse. Celle-ci est composée des cantons de : Ahun, Aubusson, Auzances, Bellegarde-en-Marche, Boussac, Chambon-sur-Voueize, Châtelus-Malvaleix, Chénérailles, La Courtine, Crocq, Évaux-les-Bains, Felletin, Gentioux-Pigerolles, Jarnages, Pontarion, Royère-de-Vassivière, Saint-Sulpice-les-Champs.
Le département a été créé à la Révolution française, le en application de la loi du , essentiellement à partir de l'ancienne province de la Marche. Ses habitants sont appelés les Creusois. Les conseillers généraux sont élus dans le cadre des cantons pour une durée de six ans. Dans la Creuse, il y a 27 cantons et donc 27 conseillers généraux. Ces derniers élisent en leur sein le président du conseil général de la Creuse.
Le canton de Royère-de-Vassivière comporte 7 communes : Le Monteil-au-Vicomte, Royère-de-Vassivière, Saint-Junien-la-Bregère, Saint-Martin-Château, Saint-Moreil, Saint-Pardoux-Morterolles, Saint-Pierre-Bellevue[38].
Royère-de-Vassivière fait partie de la Communauté de Communes Bourganeuf-Royère. Celle-ci regroupe vingt communes : Auriat, Bosmoreau-les-Mines, Bourganeuf, Faux-Mazuras, Le Monteil-au-Vicomte, Mansat-la-Courrière, Masbaraud-Mérignat, Montboucher, Royère-de-Vassivière, Saint-Amand-Jartoudeix, Saint-Dizier-Leyrenne, Saint-Martin-Château, Saint-Martin-Sainte-Catherine, Saint-Moreil, Saint-Junien-la-Bregère, Saint-Pardoux-Morterolles, Saint-Pierre-Bellevue, Saint-Pierre-Chérignat, Saint-Priest-Palus et Soubrebost.
Les principaux objectifs de la politique intercommunale sont le développement économique, l'amélioration de l’habitat, la préservation du patrimoine naturel et la mise en valeur de l’héritage culturel, le maintien et l'accueil des populations et des activités économiques.
La communauté de communes de Bourganeuf et de Royère-de-Vassivière a restauré les sites de la Martinèche, à Soubrebost, où Martin Nadaud a vu le jour et s’est éteint. Il a été créé un espace de mémoire, de visites et d’animation autour de Martin Nadaud. Cet espace a ouvert en 2011, on y trouve un musée autour de la vie et de l’œuvre de Martin Nadaud. Dans le jardin on trouve des bornes sonores où sont diffusés des extraits des "Mémoires" du "Grand-Homme" de la Creuse.
Lors des élections municipales du , Anne Marie Reyre, maire sortant, ne s'est pas représentée. Le nombre de votants a été de 405 sur les 475 inscrits soit 85,26 % de participation. Parmi ces votants 391 se sont exprimés soit 82,32 % des inscrits. À l'issue de ce vote Raymond Rabeteau a été élu maire de la commune[39] par le nouveau conseil municipal.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[44]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[45].
En 2021, la commune comptait 574 habitants[Note 3], en évolution de +0,88 % par rapport à 2015 (Creuse : −3,87 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement âgée. En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 19,7 %, soit un taux inférieur à la moyenne départementale (25,5 %). Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (49,6 %) est très supérieur au taux départemental (38,9 %).
En 2020, la commune comptait 258 hommes pour 320 femmes, soit un taux de 55,36 % de femmes, supérieur au taux départemental (51,4 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :
L'agriculture et l'élevage tiennent une place importante, la commune ayant fait depuis de nombreuses années le choix de la qualité et du terroir : élevage bovin de la race limousine, élevage caprin, agriculture biologique, production de petits fruits rouges…
La filière bois : la forêt couvre le tiers de la région Limousin. C'est une ressource naturelle non négligeable. Il s'agit essentiellement d'une forêt nouvelle à base de Douglas destinés à fournir du bois d'œuvre pour la transformation traditionnelle (sciage, menuiserie, charpente…). Les « petits bois » servent eux de bois d'industrie, transformé en pâte à papier, agglomérés, palettes…
Tourisme vert et culturel : le Limousin est la région de France qui bénéficie de la meilleure qualité d'air et ses eaux de rivière sont très pures. Des paysages naturels de forêts, de rivières, de lacs, de landes, de bocages séduisent les touristes.
Ces visiteurs sont accueillis dans des structures multiples : hôtels, restaurants, gites, chambres d'hôtes, campings… L'activité commerciale de proximité est variée : cafés, restaurants, brasserie et bar, hôtels, gites et campings, enseignes de santé ; pharmacien, infirmier et maison de retraite, commerces d'alimentation épicerie, boulangerie et boucherie, des artisans pépiniériste, taxi, jardin, aménagement d'intérieur et des services bancaires[62]. Un marché se tient tous les mardis matin.
Un projet éolien est porté par l'Association du Parc éolien de Cassini. L'objectif est d'implanter des éoliennes[63] sur la ligne de crêtes allant du Signal du Picq (Royère) au Puy de la Prade (Le Compeix)[64].
Le taux de chômage est de 7,7 % avec 16 chômeurs en 2005 soit une amélioration de la situation par rapport à 1999 où avec un taux de 8,4 %, 19 chômeurs étaient comptabilisés[65].
Enfin, il subsiste aussi un « petit patrimoine » lié à l'usage de l'eau (fontaine, abreuvoir, puits, lavoir…) très riche.
Jusqu'au XVIe siècle, le limousin est la langue officielle, elle appartient à la famille des langues d'Oc, dialecte de l'ensemble occitan (à côté de l'auvergnat, du languedocien, du gascon et du provençal).
Elle est la langue des troubadours (trobadors en occitan, de trobar=trouver -le thème, la rime…-). Le limousin reste la langue dominante jusqu'au début du XXe siècle. Puis le français prend le dessus, notamment avec l'interdiction de parler l'occitan à l'école. Le limousin est donc dès les années 1930 peu à peu relégué aux zones les plus rurales, où elle est encore parlée, mais surtout par les natifs limousins âgés. Elle tend donc à disparaître totalement.
On trouve également une signification occitane dans de nombreux patronymes et dans la majorité des toponymes limousins. La langue a surtout laissé sa trace dans les tournures de phrases (limousinismes) des Limousins, ainsi que dans leur accent.
La Cuisine limousine et plus particulièrement la cuisine creusoise sont caractérisées par l'adaptation à un terroir plutôt pauvre, d'où des plats souvent simples mais délicieux. Elle fait également grand usage des myrtilles, des châtaignes, des champignons et des pommes de terre.
La Flognarde est une sorte de clafoutis, peu épais cuit dans un grand moule[76]. Le Gâteau creusois est un dessert pur beurre aux noisettes, spécialité récente de la Creuse[77]. Le Pâté aux pommes de terre[78], est plus traditionnel et se décline avec ou sans viande selon la région et les habitudes de la maîtresse de maison.
Le village est au centre de l'intrigue du film Nature contre nature.