Rubroboletus rhodoxanthus

Bolet rouge et jaune

Rubroboletus rhodoxanthus
Description de cette image, également commentée ci-après
Bolet rouge et jaune
Classification
Règne Fungi
Division Basidiomycota
Classe Agaricomycetes
Sous-classe Agaricomycetidae
Ordre Boletales
Famille Boletaceae
Genre Rubroboletus

Espèce

Rubroboletus rhodoxanthus
(Krombh.) Kuan Zhao & Zhu L. Yang 2014

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Rubroboletus rhodoxanthus, le Bolet rouge et jaune, anciennement Boletus rhodoxanthus, est une espèce toxique de champignons (Fungi) basidiomycètes du genre Rubroboletus dans la famille des Boletaceae. Il est caractérisé par son chapeau blanchâtre rosâtre, son réseau étendu bien visible et sa chair jaune vif, bleuissant uniquement au niveau du chapeau à la coupe.

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Rubroboletus rhodoxanthus (Krombh.) Kuan Zhao & Zhu L.Yang[1].

Le basionyme de ce taxon est : Boletus sanguineus rhodoxanthus Krombh.[1]

Rubroboletus rhodoxanthus a pour synonymes[1] :

  • Boletus purpureus var. rhodoxanthus (Krombh.) M.M.Moser
  • Boletus rhodopurpureus var. rhodoxanthus (Krombh.) Bon
  • Boletus rhodoxanthus (Krombh.) Kallenb.
  • Boletus romagnesii J.Hlavácek
  • Boletus sanguineus var. rhodoxanthus Krombh.
  • Suillellus rhodoxanthus (Krombh.) Blanco-Dios

Phylogénie

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Bleuissement (oxydation) de Rubroboletus rhodoxanthus typiquement localisé uniquement au niveau du chapeau.

Ce champignon a été décrit pour la première fois en 1836 par le mycologue tchèque Julius Vincenz von Krombholz, qui le considérait comme une variété de Boletus sanguineus[2]. En 1925, il a été recombiné en une espèce distincte par le mycologue allemand Franz Joseph Kallenbach[3], et le champignon est resté dans le genre Boletus jusqu'en 2014. Les premières études phylogénétiques approfondies sur les Boletaceae en 2006[4] et 2013[5] ont indiqué que Boletus n'était pas monophylétique et était donc un arrangement artificiel. Une étude réalisée en 2014 par Wu et ses collègues a reconnu 22 clades génériques au sein des Boletaceae, concluant que Boletus dupainii et certaines espèces étroitement apparentées à pores rouges appartiennent à un clade distinct, éloigné du clade principal de Boletus (comprenant Boletus edulis et des taxons alliés)[6]. Le nouveau genre Rubroboletus fut donc décrit pour accueillir les espèces de ce clade et B. rhodoxanthus fut transféré à ce genre[7]. Le placement de l'espèce dans le genre Suillellus, à la suite d'une recombinaison en ligne par Blanco-Dios[8], n'a pas été étayé par des données moléculaires et a ensuite été rejeté par les auteurs ultérieurs[9],[10].

Étymologie

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L'épithète spécifique est dérivée des mots grecs anciens ρόδο (rhódo, « rose »). ") et ξανθός (xanthós, « blonde »).

Réseau saillant et bien défini de Rubroboletus rhodoxanthus.

Noms vulgaires et vernaculaires

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Ce taxon porte en français le nom vernaculaire ou normalisé suivant : Bolet rouge et jaune[11].

Description du sporophore

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Les bolets sont des champignons dont l'hyménophore à tubes se sépare facilement de la chair du chapeau, avec un pied central assez épais et une chair compacte. Ils ont un chapeau rond devenant convexe à mesure qu’ils vieillissent. Les caractéristiques morphologiques du Bolet rouge et jaune sont les suivantes :

Son chapeau mesure 5 à 20 cm, il est blanchâtre à café-au-lait, avec souvent du rose, surtout au bord.

L'hyménophore présente des tubes jaunâtres olivâtres terminés par des pores de couleur rouge sang vif à pourpre, parfois rouge orangé au bord, orangés avec l’âge, peu bleuissants.

Son stipe mesure 5 à 15 cm x 1,5 à 5 cm, il est généralement jaune dans sa moitié supérieure et rouge dans sa moitié inférieure, couvert entièrement par un réseau rouge vif bien défini en relief. Dans les blessures, la chair apparaît jaune d'or.

La chair est jaune, bleuissante uniquement au niveau du chapeau (et encore, faiblement), pas dans le stipe[12],[13].

Caractéristiques microscopiques

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Ses spores mesurent 10,5-15 x 4,5-6 μm[13].

Habitat et distribution

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Spores boletoïdes de R.rhodoxanthus.

Ce bolet à tendance calcicole vient sous feuillus[14]. Il est plus répandu dans les forêts calcicoles de feuillus du sud de l'Europe, où il pousse en symbiose mycorhizienne avec des arbres de la famille des Fagacées, notamment le chêne (Quercus) et le hêtre (Fagus). Cependant, il est rare dans les régions du nord et est considéré comme en danger critique d'extinction ou éteint dans certains pays.

Les tests phylogénétiques moléculaires ont confirmé sa présence en France, en Italie, au Portugal, dans les îles de Chypre et en Sardaigne, mais cette espèce est probablement répandue dans la majeure partie de la région méditerranéenne.

Rubroboletus rhodoxanthus a été signalé comme localement fréquent sur l'île de Chypre, où il apparaît lors des saisons de pluies précoces, poussant sous le chêne doré endémique (Quercus alnifolia). En revanche, il est considéré comme étant en danger critique d'extinction en République tchèque et signalé comme éteint en Angleterre. Dans les Îles Britanniques, on ne le trouve qu'en Irlande du Nord.

Comestibilité

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Le Bolet rouge et jaune est toxique[14].

Confusions possibles

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À comparer surtout avec Rubroboletus satanas, le Bolet satan, plus calcicole, chair moins jaune (sauf parfois dans les blessures), réseau bien moins prononcé sur le stipe, chapeau blanc mastic mais généralement jamais rose ou rosâtre, chair bleuissant dans le chapeau et les 2/3 supérieurs du stipe, alors que la chair de R.rhodoxanthus ne bleuit qu'au niveau du chapeau, odeur désagréable[13].

Le Bolet chicorée (Rubroboletus legaliae) a des pores moins colorés, une chair bleuissant plus fortement et un réseau beaucoup moins développé.

En montagne et sous épicéas, pousse le Bolet rouge sang (Rubroboletus rubrosanguineus) qui ressemble beaucoup au Bolet rouge et jaune, mais avec une chair plus pâle et un habitat fortement différent[12].

Illustration de R. rhodoxantus par František Šír.

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. a b et c GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 22 mars 2024
  2. Krombholz JV von. (1836). Naturgetreue Abbildungen und Beschreibungen der Schwämme. 5: 1-17
  3. Kallenbach FJ. (1925). Z. Pilzk. 5(1): 24
  4. Binder M, Hibbett DS. (2006). "Molecular systematics and biological diversification of Boletales". Mycologia. 98 (6): 971–981.
  5. Nuhn ME, Binder M, Taylor AFS, Halling RE, Hibbett DS (2013). "Phylogenetic overview of the Boletineae". Fungal Biology. 117 (7–8): 479–511.
  6. Wu G, Feng B, Xu J, Zhu XT, Li YC, Zeng NK, Hosen MI, Yang ZL (2014). "Molecular phylogenetic analyses redefine seven major clades and reveal 22 new generic clades in the fungal family Boletaceae". Fungal Diversity. 69 (1): 93–115.
  7. Zhao K, Wu G, Yang ZL (2014). "A new genus, Rubroboletus, to accommodate Boletus sinicus and its allies". Phytotaxa. 188 (2): 61–77.
  8. Blanco-Dios JB. (2015). Nomenclatural novelties. Index Fungorum. 211: 1-2
  9. Wu G, Li YC, Zhu XT, Zhao K, Han LH, Cui YY, Li F, Xu J, Yang ZL. (2016). One hundred noteworthy boletes from China. Fungal Diversity 81(1): 25–188.
  10. Zhao K, Shao HM (2017). "A new edible bolete, Rubroboletus esculentus, from southwestern China". Phytotaxa. 303 (3): 243–52.
  11. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 22 mars 2024
  12. a et b Guillaume Eyssartier & Pierre Roux, Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
  13. a b et c « Mycocharentes - Rubroboletus rhodoxanthus »
  14. a et b « MycoDB : Fiche de Rubroboletus rhodoxanthus », sur www.mycodb.fr (consulté le )