La rue est ouverte vers sur le clos de Laas qui faisait partie du fief de l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Ce clos était originellement planté en vignes qui furent arrachées à partir de pour lotissement. Les religieux de l'Abbaye accensèrent à Eudes « Guy le Queux », le terrain compris entre la Seine, la rue Gît-le-Cœur et la rue Saint-Jacques[1].
Créée avant le XIIIe siècle, elle devient « rue Gui-le-Queue » en , puis rue « Gui-le-Comte » au XIVe siècle.
En , elle porte le nom de « rue des Noyers[2] » mais, en 1540, retrouve celui de « Gilles-le-Queux » qui subira diverses transformations et de variantes (Guille Queulx, Villequeux, Gui Villequeux, Lequeux, Gille le Cœur et Gist le Cœur[3]) pour finir au nom actuel de « rue Gît-le-Cœur[4] ».
Elle est citée sous le nom de « rue Gille-Cœur » dans un manuscrit de 1636.
No 4 : en 1808, cette maison est l'adresse de Léopold Collin, libraire-éditeur. En 1822, à cette adresse, se trouve Le Cercle de la librairie. Une plaque rend hommage au bibliographe Jacques-Charles Brunet, qui y vécut.
No 5 : ancien hôtel de Séguier, puis hôtel d'O et hôtel de Luynes des XVIe siècle et XVIIe siècle. Cet hôtel fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [5].
No 6 : lieu de naissance en 1807 de Louis Scipion Guillaume, sculpteur et inventeur du « plâtre-stuc », fils du général de brigade Joseph Guillaume. Salle d'armes mentionnée comme existant depuis 1886.
No 8 : l'école César-Franck, de 1968 à sa fermeture en 1980. Maison très étroite (cinq mètres de large) appartenant à l'évêché de Paris. Un entresol et trois étages sous comble.
No 9 : hôtel Racou, qui deviendra le Beat Hotel, de 1933 à sa fermeture en 1963. Cet hôtel fut le lieu de séjours de Chester Himes et de nombreux auteurs américains, dont notamment l'écrivain et poète Gregory Corso, en voyage à Paris entre les années 1950 et 1963.
No 10 : F. Buisson, libraire-éditeur, en 1810 (rue Gilles-Cœur). Les escaliers A, B, C, D des anciennes écuries du XVIIIe siècle font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [6]. Emplacement de la librairie Un regard moderne.
No 17 : Kléber Bénardmembre de la bande à Bonnot y habitait en 1911[8]. Le street artiste Invader a réalisé une intervention (PA-1317 - Lonesome Cowboy Bill William Burroughs) sur le pignon du bâtiment[9].
↑Adrien Friedmann, Paris, ses rues, ses paroisses du Moyen Âge à la Révolution, éditions Plon, , p. 236
↑Auguste Longnon, Paris pendant la domination anglaise (1420-1436) : documents extraits des registres de la Chancellerie de France, Paris, 1878, p. 89 (en ligne).
↑Charles Lefeuve, Histoire des rues de Paris, Paris, 1875.