1er, 2e arrts Rue de la Paix
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Situation | ||
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Arrondissements | 1er 2e |
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Quartiers | Place-Vendôme Gaillon |
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Début | Place Vendôme | |
Fin | Place de l'Opéra | |
Morphologie | ||
Longueur | 230 m | |
Largeur | 22,5 m | |
Historique | ||
Ancien nom | Rue Napoléon | |
Géocodification | ||
Ville de Paris | 6911 | |
DGI | 6998 | |
Géolocalisation sur la carte : Paris
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La rue de la Paix est une rue des 1er et 2e arrondissements de Paris.
La rue de la Paix fait la jonction entre la place Vendôme et l'Opéra Garnier. Située dans un quartier prestigieux et aisé de la capitale, elle comprend principalement des maisons de haute joaillerie comme Cartier, Van Cleef & Arpels, Fred, ou Mellerio, des magasins de luxe, des grands hôtels et palaces comme l'hôtel Westminster et le Park Hyatt.
Ce site est desservi par les lignes 3, 7 et 8 à la station de métro Opéra.
Elle porte ce nom en mémoire de la signature du traité de paix de 1814 signé entre la France et les grandes puissances européennes après la première abdication de Napoléon Ier.
L'ordre des Clarisses capucines est introduit en France par la reine Louise de Lorraine. Celle-ci souhaitait créer un couvent à Bourges pour y être inhumée. À sa mort, le , elle laisse à son frère, Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur, une somme de 60 000 livres pour le construire mais celui-ci meurt en .
Par lettres patentes du , Henri IV autorise la veuve du duc de Mercœur, Marie de Luxembourg, duchesse d'Étampes et de Penthièvre, à construire un couvent des Capucines, mais à Paris et non à Bourges. Par une bulle de , le pape Paul V accrédite la création à Paris du couvent, sous le nom « des Filles de la Passion ». Marie de Luxembourg décide d'installer les religieuses dans l'hôtel du Perron, ou de Retz, dans le faubourg Saint-Honoré, qui lui appartient, avec l'aide de son beau-frère, le père Ange de Joyeuse, capucin, frère du duc Anne de Joyeuse époux de Marguerite de Lorraine, sœur de Louise de Lorraine-Vaudémont. Les travaux de construction du couvent commencent le et la chapelle est inaugurée en .
Le couvent des Capucines occupe alors une moitié de la place Vendôme actuelle. Pour construire la place Vendôme quelque quatre-vingts années plus tard, il faut donc détruire le couvent des Capucines. Louis XIV offre aux religieuses de reconstruire à ses frais un nouveau couvent. Le plan de la façade de l'église est demandé au premier architecte du roi, Jules Hardouin-Mansart, et fourni le . Les travaux sont suivis par François II d'Orbay. Mais rapidement ce premier plan est modifié pour tenir compte de la perspective avec la nouvelle place et en particulier avec le portail du couvent des Feuillants qui se trouve en vis-à-vis, de l'autre côté de la place. La première pierre est posée le . Les religieuses s'y installent le . La nouvelle église est consacrée et dédiée à saint Louis le .
Mais pour reconstruire le nouveau couvent, François Michel Le Tellier, marquis de Louvois avait exigé de l'entrepreneur Maurice II Gabriel (1632-1693) de réutiliser les matériaux de l'ancien édifice. En 1720, le portail de l'église est déjà très dégradé, probablement à cause du choix de Louvois de fonder le couvent sur des moellons de plâtre. Le portail est reconstruit en 1721-1722 sur les plans de Sébastien-Antoine Slodtz (1695-1754) avec des sculptures de François-Antoine Vassé (1681-1736). L'architecte Jacques-François Blondel n'appréciait pas l'église. Le portail doit encore être restauré en 1755.
À la Révolution, les officiers municipaux ont pour mission d'expulser les religieuses et, le , les sœurs quittent le couvent. Par le décret du , le couvent devient l'hôtel des Monnaies où sont imprimés les assignats. L'église profanée voit le physicien Étienne-Gaspard Robertson présenter des spectacles de fantasmagorie à l'aide d'une lanterne magique appelée « fantascope ». En 1800, le cirque d'Antonio Franconi occupe l'ancien couvent[1].
En 1685 est créé à l'avant du rempart des Fossés-Jaunes un cours longeant le jardin du couvent des Capucines (aujourd'hui boulevard des Capucines). Le développement du quartier se fait avec la rue de la Chaussée-d'Antin, à partir de 1720, puis la rue de Caumartin en 1779. Le marais des Porcherons, ou marais aux Mathurins, se lotit entre 1768 et 1793[2].
Signé par Napoléon, un décret du stipule l'ouverture de la future rue de la Paix, entre la place Vendôme et le boulevard des Capucines, à l'occasion de la création de la rue Daunou (alors « rue Neuve-Saint-Augustin »), qui est perpendiculaire[3]. D'abord baptisée « rue Napoléon » d'après une décision du ministère de l'Intérieur du 30 juin 1806[4], l'artère change de nom pour celui de « rue de la Paix » le , pour célébrer la nouvelle paix négociée en Europe[5].
La rue est percée après la destruction du couvent des Capucines, à la suite des confiscations des biens ecclésiastiques par la Révolution française. Or, certains personnages célèbres avaient été enterrés (parfois seulement une partie de leur dépouille mortelle, tel le cœur) dans l'église conventuelle à la suite d'un testament, d'une fondation de messe ou d'un legs. Parmi ces dignitaires, on compte François Michel Le Tellier de Louvois, Gilbert Colbert de Saint-Pouange, la marquise de Pompadour ou le duc de Créquy, frère aîné du maréchal François de Créquy. On estime que les huit chapelles qui, de part et d'autre, bordent la nef où se trouvaient les tombeaux se situent aujourd'hui à cheval entre la chaussée et le trottoir, au niveau des immeubles érigés au début de la rue de la Paix, du no 2 au no 6, incluant les numéros impairs[6].
Les ossements mis au jour dans le cloître et l'église des Capucines lors de l'édification de la rue de la Paix sont transférés le aux catacombes de Paris, dans leur ossuaire particulier. La reine Louise de Lorraine, fondatrice du couvent, est déplacée au cimetière du Père-Lachaise en 1806, puis dans la basilique Saint-Denis en 1817. En 1864, pendant la construction d'un égout haussmannien, trois cercueils sont découverts et sauvés : celui d'Henriette Catherine de Joyeuse, de la duchesse de Mercœur et de Louvois. Mais d'après l'historien Jacques Hillairet, celui de madame de Pompadour n'a pas été exhumé. L'écrivain Michel de Decker évoque le devenir de la marquise dans son ouvrage[7] : « C'est ainsi que Jeanne-Antoinette, demeurée dans son tombeau, dort encore aujourd'hui sous le pavé de l'ancienne rue Napoléon — devenue rue de la Paix en 1814 — et sans doute devant l'immeuble portant le numéro trois. »
La rue est terminée sous le règne de Louis-Philippe[8]. C'est en qu'est installé tout le long de la rue l'éclairage au gaz[9]
Marie-Antoine Carême (1784-1833) y ouvre sa première pâtisserie avant d'officier dans les cuisines de toutes les cours d'Europe et celles des nouveaux riches parisiens.
La rue de la Paix va servir de lieu de passage pour les différentes délégations étrangères se rendant au palais des Tuileries.
Le réaménagement du quartier autour du nouvel Opéra de Paris à partir de 1861 va faire de celui-ci le lieu du commerce du luxe. Édouard Fournier écrit en 1862 :
« Les riches étrangers ont la rue de la Paix en singulière affection ; ils ne peuvent vivre que là, les hôtels meublés en sont pleins. Nombre de fournisseurs avisés se sont mis sur le chemin de cette riche clientèle que leur vient de tous les pays. C'est le bazar du confortable le plus splendide et le plus délicat[10]. »
Le couturier Charles Frederick Worth y avait sa maison de couture au no 7.
Cette rue est connue comme étant la plus chère de la version française du jeu de société Monopoly, et ce depuis la conception du jeu en 1935. Dans la vie réelle, le prix moyen du mètre carré, en 2023, y est estimé à plus de 18 000 euros[17].
Elle a aussi donné son nom au jeu Rendez-vous rue de la Paix.
La présence de la rue de la Paix sur le plateau du Monopoly a inspiré une chanson du même nom à Zazie.
Booba rend hommage à cette rue en la citant dans Jour de Paye : « J'ai fait la guerre pour habiter rue de la Paix. »