La rue des Petits-Champs, précédemment « rue Neuve-des-Petits-Champs », antérieurement « rue Bautru » (1634), est une voie des 1er et 2e arrondissements de Paris.
Elle porte ce nom car elle a été ouverte, au XVIIe siècle, sur l'emplacement d'anciens marécages asséchés et transformés en champs, d'où elle a pris le nom du lieu-dit de « Campelli » ou « Champeaux ».
Elle est ouverte en 1634 lors de la construction du Palais-Cardinal, sous le nom de « rue Bautru », puis de « rue Neuve-des-Petits-Champs », par évocation de la voisine rue Croix-des-Petits-Champs.
Benoît Binet, le perruquier du roi Louis XIV y demeurait. L'expression « avoir une drôle de binette » est traditionnellement reliée à l'extravagance des perruques que Binet créa pour le Roi-Soleil mais son origine est incertaine[1].
Le , la voie comprise entre l'avenue de l'Opéra et la place Vendôme prend le nom de « rue Danielle-Casanova ».
Nos 4 et 6 : au rez-de-chaussée de ces deux immeubles se trouvait la maison d'édition musicale Heugel, entre la Restauration et 1975, non loin de l'Opéra qui se trouvait alors à l'emplacement du square Louvois[2].
No 5 : immeuble datant du XVIIe siècle et donnant sur le passage des Deux-Pavillons qui fut ouvert en 1853.
No 45 : à l'angle avec la rue Sainte-Anne se trouve l'hôtel Lully, construit par l'architecte Daniel Gittard pour le compositeur Jean-Baptiste Lully, en 1670. Le musicien y vécut jusqu'en 1683. Le bâtiment est orné d'instruments de musique sur la rue Sainte-Anne et de mascarons sur la rue des Petits-Champs.
Nos 46-50 : hôtel Langlée, construit par Gérard Huguet pour Claude Langlée. Il fut vendu en 1708 par la nièce de ce dernier à Claude Le Bas de Montargis. Law en fit l'acquisition en 1718 et l'échangea en 1720 contre l'hôtel Tubeuf situé au no 8 de la rue, qui appartenait au duc de Mazarin. En 1738, il est loué à René Herault, puis au comte de Coigny en 1741. En 1758, le financier Pâris de Montmartel le lègue en 1766 à son fils le marquis de Brunoy. Le duc d'Orléans en fit l'acquisition en 1782 pour sa fille, la duchesse de Bourbon, mais le lui reprit pour le vendre à Simon Le Normant qui le céda à l'État.
No 52 : le sieur Chéron y avait son atelier à l'enseigne Tabletier du Roi. Il exposa en 1819 des objets faits au tour, d'une grande délicatesse et d'un travail parfait, tous les articles de tabletterie, boîtes d'écailles garnies en or, damiers, trictracs, boîtes à quadrilles, jeux d'échecs, dés à jouer et à coudre[6].
No 57 : Jean-Jacques Rousseau y habita alors qu'il venait d'entamer une liaison avec une jeune ouvrière nommée Thérèse Levasseur. Ils y ont logé de décembre 1746 à l’automne 1747, sans doute dans une mansarde sous les toits[7].
No 61 : immeuble dont le balcon en fer forgé et ses supports sont inscrits comme monuments historiques[8]. Siège de la Fédération française de rugby de 1922 jusqu'à la Seconde Guerre mondiale[9].
No 69 : de la rue Neuve-des-Petits-Champs se trouvait, en 1836, la Maison Drouet, marchand papetier. On y vendait aussi des livres[réf. nécessaire].
No 77 : au n°77 rue Neuve-des-Petis-Champs, se trouvait de 1839 à 1874, l'étude notariale de Jean-Baptiste Arsène Julien HATIN-Étude XIX.
No 83 : fabrique de chapeaux d'Émile Liez qui était un collectionneur averti. Son nom est resté intimement lié à l'iconographie et à l'histoire de la mode.
↑Collectif, Bazar Parisien ou Annuaire raisonné de l'industrie des premiers artistes et fabricans de Paris, Paris, 1821, au bureau du Bazar Parisien, 16, rue des Quatre-Fils, p. 96.
↑Philippe Mellot, Paris sens dessus-dessous, Éditions Place des Victoires, , p. 129.