Régiment « Dnipro-1 »

Régiment d'appui-feu « Dnipro-1 »
Полк вогневої підтримки «Дніпро-1»
Image illustrative de l’article Régiment « Dnipro-1 »
Insigne de l'unité

Création
Pays Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Allégeance Ministère de l'Intérieur d'Ukraine
Type Régiment d'appuis-feu
Rôle Assaut
Appui-feu
Contre-terrorisme
Fait partie de Brigade d'assaut de la police nationale
Garnison Oblast de Dnipropetrovsk
Ancienne dénomination Bataillon « Dnipro-1 »
Régiment « Dnipro-1 »
Surnom Bataillon « Kolomoïsky »
Guerres Guerre du Donbass
Invasion de l'Ukraine par la Russie
Batailles
Commandant Iouriy Bereza

Le Régiment « Dnipro-1 », de son nom complet le Régiment d'appui-feu « Dnipro-1 », en ukrainien : Полк вогневої підтримки «Дніпро-1», anciennement connu en tant que Bataillon « Dnipro-1 » (en ukrainien : Батальйон «Дніпро»), surnommé aussi le bataillon « Kolomoïsky », est une unité de patrouille de la police spéciale formée de volontaires ukrainiens. Il est placé sous le commandement du ministère de l'intérieur d'Ukraine et est intégré à la Brigade d'assaut de la police nationale. Ce régiment est une unité d'appui-feu au sein de la brigade d'assaut.

Création, filiation et différentes dénominations

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L’État Ukrainien étant en faillite, de nombreux soldats de l'armée nationale désertent[1]. Pour pallier une armée ukrainienne désorganisée et peu motivée, dont les appelés du Donbass ne sont plus envoyés combattre dans l'est du pays, par crainte qu’ils ne changent de bord[2], au lendemain des référendums de Louhansk et de Donetsk, le , le ministre de l'Intérieur du gouvernement par intérim, Arsen Avakov, décide de former des milices armées spéciales, afin de lutter contre le désordre à l'Est. Les actions de combat qui sont menées sont dénommées « opérations antiterroristes », afin de souligner l'illégalité de ces référendums populaires et de ne pas négocier avec les insurgés prorusses de l'Est. Le bataillon est la première unité de patrouille de police des tâches spéciales formée par le ministère de l'Intérieur en sous la dénomination Bataillon Dnipro-1[3].

Toujours en , le parti politique nationaliste Secteur Droit forme lui aussi un bataillon Dnipro. Pour éviter les confusions, le bataillon de la Police Nationale est appelé Bataillon Dnipro-1 et le bataillon paramilitaire formé par Secteur Droit est appelé Bataillon Dnipro-2 rebaptisé plus tard corps des volontaires ukrainiens[4],[5]

Le , l'unité a été réformée en tant que Régiment de police spécial toujours sous le commandement du ministère de l'intérieur[3]. En , le régiment a été intégré à la Brigade d'assaut de la police nationale[3]. En , le régiment est réformé en régiment d'appui-feu[3].

Financement

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Le bataillon Dnipro est financé par l'oligarque Ihor Kolomoïsky à hauteur de 10 millions $ pour monter l'unité[6] d'où le surnom de bataillon Kolomoïsky[7].

Ihor Kolomoïsky offre des récompenses à ceux qui remettent des armes aux autorités, notamment 1 500 dollars pour un AK-47[8], l'arrestation d’un rebelle prorusse vaut 10 000 dollars et la libération d'un bâtiment occupé par les séparatistes, 200 000 dollars[9].

Ihor Kolomoïsky offre même un million de dollars à celui qui assassinera le député prorusse et ancien candidat à la présidentielle ukrainienne du , Oleg Tsarev[10]. En , Ihor Kolomoïsky cesse de financer le bataillon[3].

Commandement

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Le commandant de l'unité Yuriy Bereza[11] est depuis les élections législatives, un membre du parlement ukrainien pour le Front populaire; il a été placé 10e sur la liste des parties de l'élection.

Volodymyr Parasyuk a également été élu au parlement lors de ces élections en remportant la circonscription électorale de Yavoriv avec 56,56% des voix

Un proche collaborateur de l’ancien secrétaire Andriy Paroubiy, membre du conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine, confie que « ni le gouvernement, ni le commandement militaire ne font confiance aux bataillons de volontaires »[12].

Guerre du Donbass

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À partir du , l'unité assure des patrouilles mixtes (policiers et militaires) de maintien de l'ordre et des barrages routiers en soutien des unités militaires dans les raïons de Krasnoarmiysk[14], Dobropillia (uk), Velyka Novossilka (uk) et Oleksandrivka (uk) à la demande des habitants de l'oblast de Donetsk, en raison de la fuite et de l'abandon de leurs fonctions par certains fonctionnaires du gouvernement local et des forces de l'ordre, laissant les habitants sans protection face aux vols massifs, meurtres et enlèvements, crapuleux et politiques[15],[16],[17].

Le , pour les élections présidentielles du 25, le bataillon de police sécurise le bâtiment de la commission électorale du raïon de Krasnoarmiysk[18]. Le 25 mai, l'unité assure la sécurité du conseil municipal de Krasnoarmy (Pokrovsk) et celle des bureaux de vote sur le territoire du raïon ainsi que dans les raïons de Dobropillia, Velyka Novossilka et Oleksandrivka[19].

Le , à la suite de l'occupation des gares par les forces séparatistes de la RPD, l'unité reprend le contrôle des gares de Prossiana, Slovianka (uk), Dobropillia et de toutes les gares situées à la frontière administrative des oblasts de Dnipropetrovsk et de Donetsk. Le bataillon assure le contrôle et l'inspection des trains, des voyageurs et des marchandises, et sécurise leur libre circulation[20]

Invasion russe de l'Ukraine

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Le bataillon est engagé dans la contre-offensive de Kharkiv en septembre 2022 et participe à la libération de Lyman[21]. Début 2023, dans le cadre de la poussée ukrainienne vers l'oblast de Louhansk, le bataillon est engagée dans des combats dans la forêt de Serebryansky à proximité de Kreminna où il va rester toute l'année 2023. En , le régiment a été intégré à la Brigade d'assaut de la police nationale[3]. Il est déployé avec la majorité de la brigade dans la ville de Toretsk en juin . Cette même année, le régiment est réformé en régiment d'appui-feu[3].

Controverse

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Le , Amnesty International rapporte que des unités bloquent l'aide humanitaire envoyée par la fondation humanitaire (uk) du milliardaire ukrainien Rinat Akhmetov (uk) destinée aux zones contrôlées par les séparatistes. Selon Amnesty International, les bataillons Aidar, Donbass et Dnipro-1 bloquent les convois d'aide humanitaire parce qu'il n'y a aucun contrôle de la distribution et que « la nourriture et les vêtements finissent entre de mauvaises mains et risquent d'être vendus au lieu d'être distribués ». Les bataillons de police insistent également pour que l'aide humanitaire vers l'est soit acheminée par voie maritime vers la Russie, et que les prisonniers détenus par les forces séparatistes soient libérés[22].

Le , à la suite du changement de législation destiné à faire cesser la mainmise de Kolomoisky sur l'entreprise publique d'extraction pétrolière Ukrnafta (uk), l'oligarque fait occuper le siège de l'entreprise par des hommes de main armés et cagoulés. De forts soupçons se portent sur le régiment Dnipro-1 que l'homme d'affaires finance[23]. Cette action conduit le président Porochenko à limoger Kolomoïsky de son poste de gouverneur[24],[25],[26].

Ordre de bataille

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Équipements

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Transports de troupes MT-LB, véhicules de reconnaissances BRDM-2, MRAP Varta Novator

Notes et références

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  1. AFP, « Des pro-Russes affirment avoir déserté l'armée ukrainienne », Libération, (consulté le )
  2. « Ukraine. Les volontaires en terrain conquis », L'Humanité, (consulté le )
  3. a b c d e f g et h (en) « Dnipro-1 Regiment : Полк поліції Дніпро-1 » [« Régiment Dnipro-1 »], page récapitulative des informations en sources ouvertes de l'unité (compilation d'informations), sur militaryland.net,‎ (consulté le ).
  4. (uk) « РОЗ’ЯСНЕННЯ ДМИТРА ЯРОША З ПРИВОДУ УЧАСТІ «ПРАВОГО СЕКТОРА» В ПРОТИДІЇ РОСІЙСЬКИМ АГРЕСОРАМ » [« EXPLICATION DE DMYTRA YAROSH SUR LA PARTICIPATION DU « BON SECTEUR » CONTRE LES AGRESSES RUSSES »] [archive du ] (article de presse en ligne), sur pravyisector.kiev.ua,‎ .
  5. (uk) Прес-служба Європейської партії України, « Бійці батальйону «Дніпро-2» висловили подяку Миколі Катеринчуку за сприяння в отриманні допомоги медикаментами » [« Les combattants du bataillon "Dnipro-2" ont exprimé leur gratitude à Mykola Katerynchuk pour son aide dans l'obtention d'une aide médicale. »] [archive du ] (communication du Service de presse du Parti européen d'Ukraine), sur epu.in.ua,‎ .
  6. (en) Vijai Maheshwari, « The Town Determined to Stop Putin », The Daily Beast,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en-US) Alan Cullison, « Ukraine's Secret Weapon: Feisty Oligarch Ihor Kolomoisky », Wall Street Journal,‎ (ISSN 0099-9660, lire en ligne, consulté le )
  8. Roland Rossier, « L’oligarque « genevois » qui défie Poutine », TDG,‎ (ISSN 1010-2248, lire en ligne, consulté le )
  9. « Des citoyens à Donetsk pour dire non à la Russie », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  10. Louis Imbert, « Les subtils équilibres d’Igor Kolomoïski, nouvel homme fort du Sud-Est ukrainien », sur www.lemonde.fr,
  11. (en-US) « Ukraine soldiers to government: we're coming for you next », sur news.yahoo.com (consulté le )
  12. Sébastien Gobert, « La gueule de bois de l’armée ukrainienne », sur Libération.fr, (consulté le )
  13. Laurence Defranoux et Stéphane Siohan, « En Ukraine, une enquête ouverte après l’entrée en guerre chaotique de la brigade «Anne de Kyïv» formée par la France » (article de presse), sur liberation.fr, Libération, 113, avenue de Choisy, 75013 Paris, SARL Libération, (ISSN 0335-1793, consulté le ).
  14. En , dans le cadre de la désovietisation de l'Ukraine, le nom russe de la ville, Krasnoarmiysk, a été remplacé par son nom ukrainien Pokrovsk[13]
  15. (uk) « Батальйон «Дніпро» на Донеччині тільки допомагає військовим встановлювати блок-пости – ОДА » [« Le bataillon "Dnipro" dans la région de Donetsk aide uniquement les militaires à établir des barrages routiers - ODA »] [archive du ] (article de presse en ligne), sur Радіо Свобода (radiosvoboda.org), Kyïv, Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RS),‎ (consulté le ).
  16. (ru) Тоня Туманова, « Два батальона Днепропетровской области начали патрулирование районов Донецкой области : заместитель председателя ДнОГА » [« Deux bataillons de la région de Dnipropetrovsk ont commencé à patrouiller dans les zones de la région de Donetsk - Vice-président de l'administration régionale d'État de Dnipropetrovsk »] [archive du ] (article d'agence presse), sur unn.com.ua, Українські Національні Новини ("УНН") (Nouvelles nationales ukrainiennes ("UNN")),‎ .
  17. (uk) « Два батальйони з Дніпропетровщини почали патрулювання на Донеччині » [« Deux bataillons de la région de Dnipropetrovsk ont commencé à patrouiller dans la région de Donetsk »] [archive du ] (article de presse en ligne), sur obozrevatel.com, Журнал OBOZREVATEL, вул. Деревообробна, 7,м. Київ, 01013, Україна, ТОВ "Золота Середина",‎ (consulté le ).
  18. (uk) « В Красноармейск прибыл батальон “Днепр” » [« Le bataillon Dnepr est arrivé à Krasnoarmeysk (Pokrovsk) »] (reportage photo), sur orbita.dn.ua, Orbita TV (uk),‎ (consulté le ).
  19. (uk) Михайло Глуховський, « Командир батальйону «Дніпро» Юрій Береза: Україна переможе у цій війні тільки після того, як звільнять усіх генералів » [« Yuriy Bereza, commandant du bataillon Dnipro : l'Ukraine ne gagnera cette guerre qu'après le licenciement de tous les généraux »] [archive du ] (article de presse en ligne), sur glavcom.ua, Інформаційне агентство «Главком»,‎ (consulté le ).
  20. (uk) « Батальйон "Дніпро" взяв під контроль залізницю » [« Le bataillon « Dnipro » a pris le contrôle du chemin de fer »] (article d'agence de presse en ligne), sur unian.ua, УНІАН,‎ (consulté le ).
  21. sur edition.cnn.com en anglais
  22. (en) « Eastern Ukraine: Humanitarian disaster looms as food aid blocked », sur www.amnesty.org (consulté le )
  23. Hélène Despic-Popovic, « Opération mains propres en Ukraine », Libération, (consulté le )
  24. « Ukraine : la guerre des oligarques », sur Marianne, (consulté le )
  25. Le Figaro avec Reuters, « Ukraine: Porochenko licencie un gouverneur », (consulté le )
  26. Le Monde avec AFP et Reuters, « Limogeages en série pour soupçons de corruption en Ukraine », Le Monde,‎ (lire en ligne)

Articles connexes

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