Date | 2 septembre 2004 |
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Séance no | 5028 |
Code | S/RES/1559 (Document) |
Vote | Pour : 9 Abs. : 6 Contre : 0 |
Sujet | indépendance politique du Liban |
Résultat | Adoptée |
Membres permanents
Membres non permanents
La résolution 1559 a été adoptée le par le Conseil de sécurité de l'ONU, à l'initiative conjointe de la France et des États-Unis, par 9 voix sur 15, et 6 abstentions.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a soutenu la tenue d'élections présidentielles libres et équitables au Liban. Il a exhorté le gouvernement libanais à établir son contrôle sur l'ensemble de son territoire, à désarmer les milices, y compris le Hezbollah, et à faciliter le retrait de toutes les forces étrangères restantes dans le pays[1],[2].
Adoptée dans l'urgence, elle appelle au respect de la souveraineté et de l'indépendance politique du Liban, au retrait de toutes les troupes étrangères de son sol et à une élection présidentielle libre et équitable. Selon les États-Unis, elle a été adoptée dans le but d'empêcher l'aboutissement des manœuvres de la Syrie, dirigée par Bachar el-Assad, pour obtenir la réélection du président Émile Lahoud. Selon Jacques Chirac, elle « est le résultat d'une action commune entre les États-Unis et la France. C'est un élément déterminant de la stabilité de la région. De ce point de vue nous avons eu une approche commune. Peut-être que nous n'avions pas exactement les mêmes arrière-pensées »[3]. Pour la France, elle était un moyen de dissuader les États-Unis d'intervenir militairement. elle permettait aussi de renforcer l'ancien Premier ministre Rafiq Hariri face au président de la République Émile Lahoud.
La résolution comprend plusieurs volets :
Le résultat de cette résolution est contrasté : le Parlement libanais prolongea le mandat d'Émile Lahoud avec une majorité plus large que prévu, puis la Syrie retira son armée du Liban.
Pour l'universitaire et ancien ministre libanais Georges Corm, « avec un aveuglement peu commun, la diplomatie française prit l'initiative de cette résolution, sans doute afin de se réconcilier avec les États-Unis après la brouille sur l'Irak en 2003. Mais, du même coup, elle faisait sombrer le Liban dans la pire déstabilisation, le renvoyant à sa situation entre 1975 et 1990 : un espace d'affrontement entre toutes les forces antagonistes au Proche-Orient[4]. »