La commune est un village picard situé dans la vallée de la Somme, quelques kilomètres au sud de Péronne et au nord de Nesle.
Elle est traversée dans sa pointe sud par l'autoroute A29. Elle est aisément accessible par les anciennes routes nationales RN 29 (actuelle RD 1029), RN 17 (actuelle RD 1017) et RN 37 (actuelle RD 937).
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par la rivière Somme, par les étangs de la Haute Somme, la Somme canalisée, l'Omignon, le ruisseau de la Fontaine des Billes[1], le fleuve la Somme[2] et un autre petit cours d'eau[Carte 1].
L'Omignon, d'une longueur de 32 km, prend sa source dans la commune de Bellenglise et se jette dans la Somme à Brie, après avoir traversé 16 communes[5].
Pêche et pisciculture sont pratiqués sur les étangs et marais de la commune[6].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Haute Somme ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 798 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Haute Somme est constitué d'un réseau hydrographique complexe de cours d'eau, de marais, d'étangs et de canaux. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 699 mm, avec 12,2 jours de précipitations en janvier et 9 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Estrées-Mons à 6 km à vol d'oiseau[10], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 647,5 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].
Au , Saint-Christ-Briost est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle est située hors unité urbaine[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Péronne, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[15]. Cette aire, qui regroupe 52 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[16],[17].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (69,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (69,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (67,1 %), eaux continentales[Note 3] (10,9 %), forêts (8,6 %), zones urbanisées (7 %), zones humides intérieures (3,9 %), prairies (2,7 %)[18]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
La localité est desservie par les autocars du réseau inter-urbain Trans'80, Hauts-de-France (ligne no 51, Mesnil-Bruntel - Saint-Christ-Briost - Ham)[19].
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Le nom de la localité est attesté sous les formes Nova villa (1032) ; S. Christ (1215) ; Saint Crist (1230) ; Sanctus Christus (1353) ; Saint Cry (1465) ; Chenchri (1573) ; Lenchry (1638) ; S. Chris (1710)[20].
Le nom de Jésus apparaît très rarement en toponymie. Christ se trouve, généralement, dans des lieux-dits, le culte de saint Christ a été propagé par les Templiers et les Hospitaliers[21].
Briost est un ancien hameau dépendant de Saint-Christ attesté sous les formes Brios (1353) ; Brice (1353) ; Briotis (1356) ; Bryot (1567) ; Briot (1589) ; Bryotz (1591) ; Briolt (1750) ; Bryois (1761) ; Briois (1787) ; Briost (1836)[22].
La loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Loi NOTRe) du , prévoyant que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants[24], le schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) arrêté par le préfet de la Somme le prévoit notamment la fusion des communautés de communes du Pays Hamois et celle du Pays Neslois, afin de constituer une intercommunalité de 42 communes groupant 20 822 habitants, et précise qu'il « s'agit d'un bassin de vie cohérent dans lequel existent déjà des migrations pendulaires entre Ham et Nesle. Ainsi Ham offre des équipements culturels, scolaires et sportifs (médiathèque et auditorium de musique de grande capacité, lycée professionnel, complexe nautique), tandis que Nesle est la commune d'accueil de grandes entreprises de l'agroalimentaire ainsi que de leurs sous-traitants »[25].
Les élections municipales du ont été annulées par le tribunal administratif d'Amiens le [28],[29], en raison de dysfonctionnements du bureau de vote[30]. En conséquence, le préfet de la Somme a nommé le une délégation spéciale qui a administré la commune jusqu'à l'élection d'un nouveau maire. De nouvelles élections municipales sont organisées les 14 et [31],[32]. Le , la liste de Francis Archintini est réélue et il redevient maire. Toutefois, la délégation spéciale préfectorale ayant constaté de graves irrégularités de la gestion de Francis Archantini et l'existence d'une dette de 917 087 € extrêmement importante pour une commune de cette taille, la sous-préfecture estime un délit pénal caractérisé[33] et en informe le procureur de la République.
Après sa mise en examen pour faux, usage de faux, abus de confiance et favoritisme[34], et son placement en détention provisoire[35], Francis Archantini a démissionné de son mandat de maire de Saint-Christ-Briost et de président du Syndicat Intercommunal Scolaire (SISCO) le . Son ancien premier-adjoint, Pierre Hondermarck, a été élu maire le [36] pour la fin de la mandature. Il s'est fixé comme objectif de restaurer les finances communales[37].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[41]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[42].
En 2021, la commune comptait 430 habitants[Note 4], en évolution de −1,83 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Les communes de Saint-Christ, Épénancourt et Cizancourt se sont associées au sein d'un regroupement pédagogique intercommunal (RPI) pour scolariser les enfants, de la maternelle au CM2. Dans le village, sont accueillis les élèves de maternelle et ceux du CE2-CM1-CM2. Du CP au CE2, les enfants se rendent à Épénancourt[44].
Le Sisco des Étangs de la Haute-Somme assure la gestion financière.
Comme pour d'autres communes de l'Est du département, le jeu de longue paume est encore pratiqué par les sportifs locaux. Des rencontres sont organisées avec les équipes des villages voisins.
Église Notre-Dame-de-la-Nativité (Briost) - Dès 1103, la charte de Baudry parle de l'autel et de l'église de cette paroisse. La chapelle de Briost serait un ex-voto de l'un des barons de Briost, pour remercier la Sainte Vierge de ne pas s'être noyé dans la Somme. Cet élégant édifice[45],[46] dont on a supprimé quelques parties semble se rapporter à l'architecture de la fin du XIVe siècle. Elle remplacerait une église plus ancienne.
En grande partie épargnée par la guerre, restaurée en 1925, elle est classée aux monuments historiques.
En comparant les cartes postales anciennes et les photos récentes, on peut voir qu'une travée supplémentaire a été réhabilitée. Une première implantation d'une église, se fait dans le cadre de l'installation du prieuré Saint-Christ qui serait antérieur à l'an 1073 par l'abbaye Notre-Dame de Jouarre, prieuré qui donnera plus tard son nom au village.
Église Sainte-Jules - Une charte de Baudry, évêque de Noyon, parle de la chapelle - église du prieuré - « altare de Nova-villa cum capella », autel de Nova Villa avec sa chapelle.
L'église a pour vocable Sainte-Jules.
L'église d'origine[47] était celle de l'ancien village de Villa Nova, et datait du XIIe siècle. Elle était ornée d'une tour, avec des meurtrières, chargée de défendre le passage de la Somme.
Les différentes restaurations, surtout celles de 1750 et 1766 ont fait disparaitre la presque totalité des constructions primitives. Il ne reste que le portail et la tour flanquée d'une tourelle.
Minée et détruite par les Allemands en 1916, elle fut reconstruite dans l'entre deux guerres, à quelques centaines de mètres de l'ancienne.
Chapelle Notre-Dame.
La construction primitive par Jehan de Roie dont c'est la sépulture est datée autour de 1260. Son style ogival primitif est très rare dans l'est du département. L'édifice est classée Monument Historique le . Son cimetière est aussi classé le [48].
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑V.F.; C.La., « Les fusions ne vont pas toutes se faire en douceur », Le Courrier picard, (lire en ligne)« Imposée par l'État, la fusion des communautés de communes se fait parfois naturellement. Mais elle engendre aussi des difficultés, comme entre celles de Ham et Nesle ».
↑« Dernière réunion pour les élus du pays hamois », Le Journal de Ham, no 50, , p. 5« Éric Legrand peut conclure : « Dans quelques jours, le Pays Hamois cédera définitivement la place à la communauté de communes de l'Est de la Somme : une nouvelle appellation pour un territoire nouveau mais aussi, et surtout, pour une ambition nouvelle ».
↑Marjorie Michaud, « Les électeurs devront retourner aux urnes : C'est sûr : les élections municipales et communautaires sont annulées dans la commune. De nouvelles élections seront organisées », Journal de Ham, no 23, , p. 10 (ISSN0755-1398).
↑Marjorie Michaud, « L'élection du maire se jouera au tribunal : Un recours auprès du tribunal administratif a été déposé à l'encontre de Francis Archantini par Jean- Michel Lemaire : il aurait ouvert l'urne pendant l'élection. », Journal de Ham, no 15, , p. 10 (ISSN0755-1398).
↑ a et bAmélie Mainberte, « Saint-Christ-Briost vit sous la tutelle de l'État : Une délégation spéciale a pris les commandes du village le 11 juillet dernier. Elle est en place jusqu'à l'élection du conseil municipal, le 14 septembre », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Vincent Fouquet, « Saint-Christ-Briost (80) Le village au bord de la faillite : Un rapport accablant de la sous-préfecture de Péronne dénonce les méthodes de favoritisme du maire et sa gestion financière catastrophique : la dette est supérieure à 900 000 €. », Le Courrier picard, (lire en ligne).
↑Nathalie Tissot, « Rien ne va plus à Saint-Christ-Briost ! : Après la mise en examen du maire pour faux, usage de faux, abus de confiance et favoritisme et son placement en détention provisoire, c'est maintenant aux habitants de payer la facture. Pour rembourser les dettes, le conseil municipal a décidé d'augmenter les impôts locaux », France 3 Picardie, (lire en ligne).
↑Fabrice Julien, « Saint-Christ-Briost : Le maire en prison, le village déchiré : Un maire en prison et des habitants qui se déchirent. Saint-Christ-Briost, un village en ébullition », Le Courrier picard, (lire en ligne).
↑Françoise Damiens, « La vie de Pierre Hondermarck n'est pas un long canal tranquille à Saint-Christ-Briost : Dans un contexte difficile, Pierre Hondermarck s'efforce de bien mener la barque du redressement », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Vincent Fouquet, « Saint-Christ-Briost - Après la crise financière, les élus entendus par la gendarmerie : Les membres du conseil municipal de ce village du canton de Nesle ont été convoqués en gendarmerie. Les militaires mènent une enquête après une plainte relative à la gestion financière de la commune. Pour rappel, après des irrégularités lors des élections municipales de 2014, le tribunal administratif annule le résultat, le 20 mai. Du 11 juillet au 14 septembre, la commune est alors gérée par une délégation spéciale menée par la sous-préfecture de Péronne. Le 14 septembre, la liste de Francis Archintini est réélue. Il reste maire. En novembre, le bilan de la délégation spéciale dénonce la gestion de la commune (la dette du village est de 917 087 €) », Le Courrier picard, .
↑« Saint-Christ-Briost : Joël Bellard élu maire : Françoise damiens », Le Journal de Ham, (lire en ligne, consulté le )« Pierre Hondermarck le maire sortant a donc laissé son siège à ce nouvel élu qui entre pour la première fois au sein du conseil municipal de Saint Christ Briost ».
↑André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, imp. Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 274 (ASINB000WR15W8).