Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Razès, un pays historiquement très étendu, qui ne se résume aujourd'hui qu'aux collines de la Malepère et au bas Razès au centre et au sud, limité par le pays de Sault. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par l'Hers-Vif et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (« Garonne, Ariège, Hers, Salat, Pique et Neste ») et six zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Sainte-Colombe-sur-l'Hers est une commune rurale qui compte 444 habitants en 2022, après avoir connu un pic de population de 1 467 habitants en 1836. Ses habitants sont appelés les Sainte-Colombiens ou Sainte-Colombiennes.
Située dans la moyenne vallée de l'Hers-Vif, tout près du lac de Montbel, la commune est limitrophe du département de l'Ariège. Elle se situe à la terminaison orientale des plis calcaires du massif du Plantaurel.
L'Hers-Vif, d'une longueur totale de 134,9 km, prend sa source dans la commune de Prades et s'écoule du sud vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans l'Ariège à Cintegabelle, après avoir traversé 41 communes[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 889 mm, avec 9,7 jours de précipitations en janvier et 6 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Benoît à 11 km à vol d'oiseau[7], est de 12,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 900,5 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Trois ZNIEFF de type 1[Note 2] sont recensées sur la commune[14] :
le « cours de l'Hers » (891 ha), couvrant 41 communes dont 32 dans l'Ariège, 7 dans l'Aude et 2 dans la Haute-Garonne[15] ;
le « lac de Montbel et partie orientale du bas pays d'Olmes » (7 201 ha), couvrant 19 communes dont 15 dans l'Ariège et 4 dans l'Aude[16] ;
« le Plantaurel oriental » (3 272 ha), couvrant 11 communes dont 9 dans l'Ariège et 2 dans l'Aude[17] ;
Au , Sainte-Colombe-sur-l'Hers est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[21].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[22],[23].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (48,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (49,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (45,2 %), zones agricoles hétérogènes (25,6 %), prairies (14,9 %), terres arables (8,1 %), zones urbanisées (3,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,6 %)[24]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le territoire de la commune de Sainte-Colombe-sur-l'Hers est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations et séisme (sismicité modérée)[25]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[26].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 337 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 337 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[28],[Carte 3].
A compter du 25 août 1903, la commune a été dotée d'une gare sur la ligne de Moulin-Neuf à Lavelanet. Le service voyageur a été fermé en . Il y eut une réouverture temporaire du service voyageur du au , effectivement la pénurie de transports routiers conduisit à ajouter une voiture au train de marchandises subsistant. Le service marchandise fut fermé le en même temps que la ligne devenue depuis une voie verte.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[31].
En 2022, la commune comptait 444 habitants[Note 4], en évolution de +1,37 % par rapport à 2016 (Aude : +2,65 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 255 personnes, parmi lesquelles on compte 66 % d'actifs (49,6 % ayant un emploi et 16,4 % de chômeurs) et 34 % d'inactifs[Note 6],[I 4]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département, alors qu'il était inférieur à celui du département en 2008.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 7]. Elle compte 64 emplois en 2018, contre 51 en 2013 et 59 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 132, soit un indicateur de concentration d'emploi de 48,4 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 45,3 %[I 8].
Sur ces 132 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 46 travaillent dans la commune, soit 35 % des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 77 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 12,7 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 10,4 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
42 établissements[Note 7] sont implantés à Sainte-Colombe-sur-l'Hers au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 8],[I 11].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
42
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
8
19 %
(8,8 %)
Construction
7
16,7 %
(14 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
11
26,2 %
(32,3 %)
Activités financières et d'assurance
1
2,4 %
(2,7 %)
Activités immobilières
1
2,4 %
(5,2 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
5
11,9 %
(13,3 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
3
7,1 %
(13,2 %)
Autres activités de services
6
14,3 %
(8,8 %)
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 26,2 % du nombre total d'établissements de la commune (11 sur les 42 entreprises implantées à Sainte-Colombe-sur-l'Hers), contre 32,3 % au niveau départemental[I 12].
Raymond Viviès, baron de La Prade (1763-1813), général de l'Empire, officier de la Légion d'honneur, chevalier de la Couronne de Fer. Happé par le tourbillon de l'histoire en 1793, il est nommé chef de brigade (colonel) six ans plus tard et gagne ses étoiles à Austerlitz. Après avoir participé aux grandes étapes qui ont jalonné l'épopée napoléonienne (campagne d'Italie, Austerlitz, Iéna, Eylau, Essling, Wagram, la Bérézina), il mourra de fièvre et à bout de force à Vilnius (Lituanie) après avoir couvert les arrières de la Grande Armée lors de la retraite de Russie. Qualifié d"oublié de la Grande Armée" par Jean Tulard dans son "Dictionnaire Napoléon" (Fayard, 1978), Viviès incarne l’engagement de ces hommes qui ne peut s’expliquer simplement par leur loyauté envers un chef charismatique et leur avidité de conquêtes, mais aussi et surtout parce qu’ils se sentaient les hérauts de valeurs, héritées du siècle des Lumières et ayant pour vocation à s'imposer aux monarchies féodales européennes, qui dépassaient leurs ambitions personnelles. Son souvenir est perpétué par une épitaphe invitant à la prière sur le caveau familial au centre du cimetière de Sainte-Colombe[37]
Jean-Marc-Antoine Gaudonville, né à Sainte-Colombe-sur-l'Hers le , décédé le à Pamiers (Ariège). Avocat-avoué à Pamiers. Élu député de l'Ariège le pendant les Cent-jours, conseiller municipal, adjoint au maire de Pamiers.
Jean Bonnail, né le à Rivel, industriel, dirigeait une manufacture de draperie locale. président de la Société Mutuelle, Bonnail est élu maire radical socialiste de Sainte-Colombe-sur-l'Hers en 1878 ; en 1892 il est élu conseiller général du canton de Chalabre et le reste pendant 36 ans jusqu'à son décès le à Sainte-Colombe-sur-l'Hers. Jean Bonnail, a été élu le député de l'Aude radical socialiste (arrondissement de Limoux) ; réélu le , il occupe son siège jusqu'au , date à laquelle il ne se représente pas.
Étienne Dujardin-Beaumetz, célèbre peintre, cacique du Parti radical socialiste dans l'Aude, est élu sénateur de l'Aude. Il choisit de parrainer son dauphin Jean Bonnail. Les opposants d'Henri Dujardin-Beaumetz, qui vont de la droite maurrassienne à des socialistes autonomistes avec Ernest Ferroul, de Narbonne, en passant par des radicaux dissidents avec Paulin Nicolau, maire de Quillan, incitent le célèbre aviateur Jules Védrines à se présenter face à Jean Bonnail. Pour battre la campagne électorale, Védrines utilise son avion et ses talents d'aviateur. Il sillonne le ciel audois. Il se pose dans un champ proche du village où il doit tenir une réunion électorale, ce qui en 1912 n'est pas commun. Mais Jean Bonnail est élu, avec une faible majorité.
Marcel Briguiboul (1837-1892) peintre et sculpteur, né à Sainte-Colombe-sur-l'Hers.
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[11].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[35].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )