Le nom de la localité est attesté au Moyen Âge sous les formes latinisées Sanctineio vers 1060, de Santineio en 1162, Sanctineyo en 1280[1], puis on note la forme Sancteny à partir du XVe siècle, ensuite on trouve Saint-Eny ou St-Eny, puis Sainteny.
Il s'agit d'un toponyme gallo-romain *SANCTINIACU (autrement noté *Sanctiniacum[2]), formé avec le suffixe gallo-roman -(I)ACU (autrement noté (-i)-acum) ajouté, dans ce cas, à un nom de personne. Ce suffixe d'origine celtique (gaulois) marque la localisation et la propriété. -(I)ACU a régulièrement abouti à -ei en ancien français et les terminaisons en -eio, -eyo des formes anciennes représentent des latinisations des formes françaises pour les besoins des écrits rédigés en latin médiéval.
Il est difficile, voire impossible, de décider si l'élément -IN- fait partie du radical ou du suffixe. Dans le premier cas, la coupe peut être *SANCTINI-ACU ou *SANCTIN-IACU; dans le second, *SANCT-INIACU. En effet, l'abondance d'anthroponymes gallo-romains terminés par -inus ou -inius, ainsi que celle des noms d'origine germanique en -in, a entraîné, après l'ajout du suffixe -(I)ACU, la formation d'une fréquente finale toponymique -INIACU. Celle-ci a acquis peu à peu son autonomie, et a parfois été directement ajoutée à différents noms de personnes pour former un nom de domaine[3].
Le toponyme peut donc tout aussi bien signifier « le lieu de Sanctus » c'est-à-dire d'un personnage « saint » ou surnommé « le Saint » ou encore de *Sanctinus, anthroponyme, non attesté, dérivé du précédent[2]. La forme Saint-Eny représente un mécoupure du nom d'origine. La même étymologie populaire a affecté Saint-Igny-de-Vers (Rhône, Semtiniacus au XIe siècle, Santiniacum [?]), mais est, par contre, conservée dans l'orthographe actuelle.
À la création des cantons, Saint-Eny est chef-lieu de canton[6]. Ce canton est supprimé lors du redécoupage cantonal de l'an IX (1801) et Sainteny est alors intégré au canton de Carentan.
Du au , la commune est le théâtre de violents combats opposant les troupes allemandes au 83e division d'infanterie US, aboutissant a la libération de la commune après que celle-ci a été prise et reprise cinq fois de suite. Après la libération de Carentan le , Sainteny, se trouvant sur la route de Périers et Coutances, et ouvrant ainsi la voie vers la Bretagne, la Wehrmacht campe sur ses positions.
En 2020, la commune comptait 902 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2008, 2013, 2018, etc. pour Sainteny[11]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2].
Église Saint-Pierre[14] des XIIIe – XXe siècles en forme de croix avec une longue nef de sept travées du XIIIe siècle, élévation à deux étages (grandes arcades, fenêtres hautes), baie de la façade et porche flamboyants et avant-porche latéral ; chapelle Notre-Dame XIXe siècle annexée à l'église. Le clocher est couvert d'un toit en bâtière, type de clocher très courant dans le département. Elle abrite un maître-autel et autels latéraux en granit du XXe, des fonts baptismaux du Moyen Âge et du XIXe, une Vierge à l'Enfant du XIXe, une verrière du XXe de M. Rocher et Ateliers Barillet, un ensemble de ciboire, calices et patènes des XVIIe et XVIIIe classé au titre objet aux monuments historiques[15]. À noter, dans la nef, deux chapiteaux décorés de grotesques[16].
L'édifice très endommagé en 1944 a été reconstruite presque entièrement, et à l'identique, selon les plans de l'architecte Michalon[17].
Fermes-manoirs : Raffoville du milieu XVIe siècle, entouré d'eau avec une petite chapelle, Lessay des XVIe et XVIIe siècles, avec tourelle et porte charretière, la Paysanterie en pierre de Sainteny, Verboeuf, Bléhou du XVIe siècle, Boisgrimot des XVIIe et XIXe siècles, endommagé en 1944, il n'en subsistent que le colombier et les communs[17].
↑Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
↑François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN2-7084-0299-4, OCLC15314425), p. 191.
↑Club des fils d'argent de Sainteny, Histoire de Sainteny, De ses origines à nos jours, Sainteny, Fédération de la Manche des clubs de retraités, , 82 p., p. 78.
↑Marc Thibout, « L'église de Sainteny », dans Congrès archéologique de France. 124e session. Cotentin et Avranchin. 1966, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 235-243.
↑Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN2-7134-0053-8), p. 101.
Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 235.
René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 525.