Sam Ratulangi | |
Fonctions | |
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1er Gouverneur de Célèbes | |
– (4 ans) |
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Président | Sukarno |
Biographie | |
Nom de naissance | Gerungan Saul Samuel Jozias Ratulangi |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Tondano, Célèbes, Indes orientales néerlandaises |
Date de décès | (à 58 ans) |
Lieu de décès | Jakarta, Indonésie |
Nationalité | Indonésienne |
Profession | Universitaire |
Religion | Protestantisme |
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Le Dr. Gerungan Saul Samuel Jozias Ratulangi (ou Ratu Langie) (né le à Tondano, mort le à Jakarta), connu sous le nom de Sam Ratulangi, était un professeur, journaliste et militant politique d'origine minahasa du nord de Célèbes (Indonesie). Il fut le premier gouverneur du sud de Célèbes après la proclamation de l'indépendance de l'Indonésie en 1945. Il figure dans la liste officielle des Héros nationaux d'Indonésie[1]. La devise qu'il avait inventée en langue tondano « Si Tou Timou Tumou Tou » (« les hommes vivent pour s'entraider ») a été adoptée à l'indépendance comme devise de sa région natale, la province de Sulawesi du nord.
Issu d'une famille riche et respectée de Minahasa, Sam Ratulangi a passé son enfance à Tondano, au cœur de l'actuelle région de célèbes nord, alors dans les Indes orientales néerlandaises. Il va à l'école à la Europesche Lagere School (école primaire coloniale) puis à la Hoofden School (équivalent du collège) de Tondano. Enfant brillant, il est rapidement envoyé à Batavia, à la Koninginlijke Wilhelmina School (école royale Wilhelmina, aujourd'hui SMK Negeri 1 Jakarta Budi Utomo) où il achève sa scolarité. Il part ensuite étudier en métropole à Amsterdam. Diplômé d'un master d'enseignement en sciences (Middelbare Acte Wiskunde en Paedagogiek) de l'université d'Amsterdam en 1917, il achève ses études en 1919 par un doctorat en philosophie à l'université de Zurich[2],[3].
Il retourne alors en Indonésie, à Indonesia, Yogyakarta, où il enseigne les sciences en lycée ; il écrit plusieurs travaux en mathématiques, notamment sur les mathématiques pré-euclidiennes et une méthode d'apprentissage[4].
Il part ensuite vivre à Bandung, où il fonde la compagnie d'assurance Assurantie Maatschappij Indonesia ; c'est la première fois qu'apparait le mot "Indonésie" sur un document officiel. On lui attribue de fait l'invention de ce nom[5]
En Europe, il avait été un membre important des associations d'étudiants indonésiens et il a gardé ce lien avec ses anciens compagnons. Devenu secrétaire du conseil des étudiants de Minahasa en 1924, il use de sa position pour faire du lobby anticolonial. Il est reconnu comme principal artisan de l'abolition des travaux obligatoires (Herendiensten) qui était imposé aux indigène par les colons en Minahasa.
Il entre au parlement (Volksraad) en 1927, et continue son combat pour l'égalité des droits. Il participe alors au mouvement sumpa pemudah, fondateur de la langue indonésienne, et fait partie des fondateurs de l'association des étudiants indonésiens (Vereniging van Indonesische Academici) en 1932. Son mandat au parlement s'achève en 1937 par son arrestation et emprisonnement de sept mois pour activisme anticolonial.
Peu avant son arrestation, il était devenu éditeur de Nationale Commentaren, un magazine d'information néerlandophone.
En parait Indonesia in den Pacific, le premier ouvrage de Sam Ratulangi. Visionnaire, il y décrit son inquiétude face à la militarisation du Japon et prévoit sa probable invasion de l'Indonésie, qui possède toutes les ressources qui lui font défaut. Il développe aussi l'idée du rôle de leader que l'indonésie et d'autres pays de l'Asie du Sud-est pourraient jouer sur le l'océan pacifique.
Proche de Sukarno, il est l'un des membres du comité préparatoire à l'indépendance de l'Indonésie. Il participe notamment à la rédaction de la constitution et aux débats entourant la Pancasila. Le , à la suite de la déclaration d'indépendace, il est nommé gouverneur de Célèbes (Sulawesi) et prend ses fonctions le 22 du même mois.
Il est à nouveau arrêté le par les Hollandais (qui reprennent le pays avec l'appui du Royaume-Uni) pour haute trahison, il est alors exilé à Serui, sur l'île Yapen, pendant trois ans. Il est libéré le et emmené à Yogyakarta. Arrêté de nouveau le , il est finalement relâché, pour cause de santé (il est cardiaque) en à Jakarta, où il meurt le , six mois avant l'indépendance officielle de son pays.
Il est officiellement reconnu héros national (Pahlawan Kemerdekaan Nasional) par Sukarno en . Plusieurs avenues à Jakarta, Bandung, Manado et Tondano, l'aéroport international Sam Ratulangi, ainsi que l'université de Manado ont été baptisés en son honneur.