Naissance | |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
السموأل بن عادياء |
Activité | |
Enfant |
Barra binte Samawal (en) |
Samaw'al, de son nom complet al-Samaw'al Ibn 'Âdiyâ (arabe : السموأل بن عادياء) est un poète arabe juif de la période préislamique, mort vers le milieu du VIe siècle après l'ère commune, dont la loyauté est proverbiale.
Sa relation d'amitié avec Imrou'l Qays, considéré comme le plus grand poète préislamique, contribue à sa célébrité. Selon la légende, il a préféré voir exécuter son fils plutôt que de céder au phylarque ghassanide al-Hârith Ibn Jabalah les armes qu'Imrou'l Qays lui avaient confiées[1]. Il résidait au château d'al-Ablaq, au sud-est de Tayma.
Il figure notamment dans l'anthologie poétique du Xe siècle, le Livre des Chansons (Kitâb al-Aghânî) d'Isfahani, au tome 22, dans un florilège de la poésie des Juifs d'Arabie. « Ce choix de textes semble montrer qu'à l'époque du Kitâb al-Aghânî [Xe siècle], des fragments remontant à des poètes juifs étaient non seulement chantés, mais sélectionnés sous patronage officiel. Ainsi de ceux de Samaw'al, de Saaya ibn Urayd, Abu l-Zannad al-Adimi, que mit en musique Ibn Muhriz[2] ».
Il figure aussi dans Les Classes des poètes arabes (Tabaqat) d'Ibn Sallâm al-Jumahî, philologue du VIIIe et IXe siècles, dans la classe de poètes juifs, aux côtés de Saaya ibn Urayd (VIIe siècle), Kaab Ibn al-Achraf, Al-Rabi ibn Abu al-Huqayq (en), et quatre autres poètes[3].
Les poèmes de Samaw'al qui nous sont parvenus ont été recueillis dans une compilation intitulée Hamasa ; ils exaltent le courage guerrier. Un poème qui lui est attribué a été publié en arabe, avec des traductions en hébreu et en anglais par H. Hirschfeld[4].
Les poèmes attribués à Samaw'al ne contiennent aucun indice indiquant l'appartenance religieuse de son auteur. Certains commentateurs ont douté qu'il soit réellement juif. Toutefois, « comme on peut faire la même remarque à propos des poètes polythéistes et chrétiens, il faut en conclure que la poésie n'est pas considérée comme un moyen approprié pour faire étalage de convictions personnelles[5] » à cette époque.
Anwar Shaul, écrivain juif irakien du XXe siècle, considérait Samaw'al comme une figure tutélaire. « Quand Shaul commença à travailler pour le journal al-Misbah [journal juif en langue arabe, qui parut en Irak dans les années 1920], il signait ses articles en usant du pseudonyme « Ibn al-Samaw’al » (le fils d’al-Samaw’al)" ; il écrit notamment : "Être un membre de la famille de Moïse/ N’entame pas mon amour pour la nation de Muhammad/ Je vais être loyal comme Samaw’al/ Joyeux ou misérable, dans mon Bagdad bien-aimé[6] ».