Espèces de rang inférieur
Bambiraptor ? Burnham et al., 2000
Saurornitholestes est un genre éteint de petits dinosaures maniraptoriens de la famille des Dromaeosauridae. Ils ont vécu en Amérique du Nord à la fin du Crétacé supérieur.
Deux espèces de ce genre ont été décrites, Saurornitholestes langstoni en 1978 et Saurornitholestes sullivani en 2015. Ce sont des petits dinosaures carnivores bipèdes équipés d'une griffe en forme de faucille sur le pied, comme le sont en général les dromæosauridés.
En 1974, la paléontologue amateur canadienne Irène Vanderloh a découvert le squelette d'un petit théropode près de Steveville, en Alberta. Elle l'a montré à John Storer, du Provincial Museum of Alberta (devenu depuis le Royal Alberta Museum), qui l'a signalé à Hans-Dieter Sues, paléontologue au National Museum of Natural History de la Smithsonian Institution, à Washington (DC). En 1978, H.-D. Sues a nommé et décrit le spécimen en tant qu'espèce-type de Saurornitholestes langstoni. Le nom générique fait référence aux Saurornithoididae en raison de la ressemblance de ce nouveau genre avec ce groupe, que l'on considère aujourd'hui comme faisant partie des Troodontidae, et combine leur nom avec le grec lestes qui signifie “voleur”. Le nom spécifique honore Wann Langston, Jr., un paléontologue américain de l'University of Texas at Austin.
L'holotype, RTMP 74.10.5, a été découvert dans une couche de la formation de Dinosaur Park datant de la fin du Campanien. Il se compose d'un squelette très fragmentaire comprenant des dents, des éléments du crâne, deux vertèbres, des côtes, des éléments de la queue et une main. Trois paratypes lui ont été associés : CMN 12343, 12354 CMN, et 5283 UC, qui sont tous des os frontaux.
Ce genre est aussi connu aujourd'hui par deux squelettes partiels plus complets et plus grands (RTMP 88.121.39 et MOR 660), des dizaines d'os isolés et un grand nombre de dents trouvés dans les badlands du Dinosaur Provincial Park d'Alberta. Ces fossiles sont principalement conservés au musée royal Tyrrell de paléontologie de Drumheller (Alberta) et beaucoup ne sont pas encore décrits. Des fossiles comparables trouvés dans l'Alberta et le Montana sont généralement attribuées à l'espèce Saurornitholestes langstoni bien qu'ils proviennent d'une grande variété de formations rocheuses remontant à des époques diverses, comme la formation Oldman (datée d'environ 77 millions d'années) et la strate supérieure de la formation de Two Medicine (environ 72 millions d'années). Des dents similaires ont été trouvées dans des dépôts plus jeunes, datés d'environ 70 à 69 millions d'années, mais on ne sait pas s'il s'agit de représentants de S. langstoni ou d'une espèce différente qui lui serait apparentée. Des fossiles de Saurornitholestes de la taille d'un nouveau-né ont été signalés dans la littérature scientifique.
Un squelette parfaitement conservé de Saurornitholestes langstoni découvert en 2014 dans la formation géologique de Dinosaur Park (Campanien) en Alberta (Canada), a été décrit en 2019 par Philip J. Currie et David C. Evans[1]. Après examen du crâne de l'animal, les auteurs annoncent que certaines des dents plates, crénelées de denticules, trouvées isolées dans cette formation et connues sous le nom d'espèce « Zapsalis abradens », correspondent à la seconde dent du prémaxillaire de l'espèce S. langstoni, une dent dont la morphologie permettait probablement à l'animal de se lisser les plumes[2].
En 2015, une nouvelle espèce, S. sullivani, a été décrite par Steven Jasinski à partir d'un spécimen initialement attribué à S. langstoni[3].
En 2006, Robert Sullivan a nommé et décrit une nouvelle espèce, Saurornitholestes robustus, à partir de l'holotype SMP VP-1955, un frontal gauche. Le nom spécifique se rapporte à la grande épaisseur de l'os, qui est le seul caractère connu de cette espèce qui la distingue de S. langstoni. L'holotype et d'autres fossiles attribués à S. robustus font partie de la faune de Willow Wash, de la formation de Kirtland, au Nouveau-Mexique, datée d'environ 73 millions d'années[4]. Cependant, une analyse phylogénétique des dromaeosauridés a suggéré que S. robustus ne possédait pas des caractères propres aux dromaeosauridés et devait être considéré comme un théropode indéterminé[5]. Une étude publiée en 2014 a conforté ces conclusions en démontrant que S. robustus devait plutôt être classé parmi les troodontidés[6].
D'autres fossiles possibles, encore indéterminés, ont été trouvés dans la formation de Hell Creek, dans le Montana et le Dakota du Sud, datée d'environ 66 millions d'années.
Comme d'autres dromaeosauridae, les saurornitholestes avaient une griffe longue, courbe et en forme de faucille au bout du deuxième orteil. Ils avaient de plus longues jambes et étaient plus légèrement bâtis que d'autres dromaeosauridés comme les velociraptor et les dromaeosaurus. Ils ressemblent à un vélociraptor avec leurs grandes dents pointues à l'avant des mâchoires. Les saurornitholestes semblent particulièrement proches des vélociraptors bien que les relations de parenté au sein des dromaeosauridés soient encore assez mal comprises.
Les Saurornitholestes faisaient environ 1,8 mètre de long et pesaient autour de 10 kg. Au niveau des hanches, ils étaient hauts d'environ 60 cm.
En 1978, Sues a classé le genre Saurornitholestes parmi la famille des Dromaeosauridae. Des études ultérieures l'ont rangé le plus souvent dans les vélociraptorinés, sous-famille des dromaeosauridés, mais une analyse cladistique de Nicholas Longrich et Philip J. Currie publiée en 2009 le réinstalle dans un clade de dromaeosauridés plus primitifs appelé Saurornitholestinae[7] :
Dromaeosauridae |
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