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indienne (à partir du ) |
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École d'art Sir Jamsetjee Jeejebhoy (en) École nationale supérieure des beaux-arts |
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Sayed Haider Raza (S.H. Raza), né le à Barbara (Inde) et mort le à Delhi, est un peintre contemporain indien. Il a vécu en France de 1950 à 2011 puis est revenu s'installer en Inde.
Ses créations, souvent marquées par une intensité chromatique remarquable, ont évolué, d'une peinture de paysages expressionnistes à des compositions abstraites.
Sayed Haider Raza naît en 1922 à Babariya, proche de Narsinghpur (à une vingtaine de kilomètres), dans une province de la colonie britannique des Indes, devenue bien des années plus tard l’État indien du Madhya Pradesh, au centre de l'Inde, un État réputé pour ses sites historiques et ses forêts[1],[2]. Il est le fils d'un garde forestier[2]. Sa famille est musulmane[1]. Fin 1947, au moment de l’indépendance et de la partition des Indes, sa famille gagne le Pakistan, mais lui choisit de demeurer en Inde[1]. Il entre à l'école des beaux-arts de Nagour puis à la J.J. School of arts de Bombay. Dans cette école, il reçoit l'enseignement de J. M. Ahivasi (en), qui s'inspire du patrimoine culturel indien, et certaines de ses œuvres de l'époque peuvent aussi évoquer celles d'Amrita Sher-Gil. Il est le fondateur du Progressive artist group, avec des amis, dont Francis Newton Souza (1924-2002) et Maqbool Fida Husain (1915-2011)[1]. Ce groupe pictural était apolitique, mais voulait être à la fois indien et moderne, bien que ce modernisme soit influencé essentiellement par l'expressionnisme abstrait et le postimpressionnisme[3].
En 1950, Sayed Raza obtient une bourse du gouvernement français et se rend à Paris, où il étudie à l'école nationale supérieure des beaux-arts jusqu'en 1953, expose à partir de 1955 à la galerie Lara Vincy, et intègre de fait ce qui est appelé l'École de Paris[1].
En 1959, il épouse l'artiste française Janine Mongillat (1930-2002)[4], après presque une dizaine d'années de relation[5]. Il commence également à effectuer des voyages fréquents en Inde. Pour autant, des années 1950 aux années 1970, il est influencé par la peinture française contemporaine et réalise des paysages, outre quelques nus. Dans ses créations, l’intensité chromatique est souvent remarquable : «rouges éclatants et ocres jaunes contrastant avec verts et bleus moins vifs»[1]. Mais progressivement, les éléments figuratifs s'estompent « Les couleurs, qui ne perdent le plus souvent rien de leur intensité, sont posées en touches appuyées. La composition, de moins en moins assujettie au paysage, s’organise par nuées de taches »[1]. Il adopte graduellement un langage plus symbolique, plus codifié, plus abstrait, et ses créations se rapprochent de « l’art des miniatures rajput et des peintures tantriques » de son pays d'origine. C'est de cette époque des années 1980 que datent des œuvres telles que Maa[1], Saurashtra ou encore Rajasthan, avec une palette de couleurs bien spécifique, des verts, des vermillons, des ocres et des noirs[6].
Il reçoit la Padma Shri du Président indien en 1981.
Il partage son temps entre Paris, Gorbio (dans le département des Alpes-Maritimes, où Janine Mongillat et lui s'impliquent pendant des années dans la restauration d'un château ancien et sa transformation en centre d'art[5]) et son pays d'origine, mais revient s'installer définitivement en Inde en 2011, après y être fréquemment revenu de façon ponctuelle[1].
Il meurt le à Delhi, à 94 ans[7],[8].