Sceliphron est un genre d'hyménoptères appartenant à la famille des Sphecidae, à la sous-famille des Sceliphrinae et à la tribu des Sceliphrini. Les espèces de ce genre sont communément appelées pélopées ou guêpes maçonnes (avec d'autres genres).
Ce sont des guêpes solitaires, qui construisent pour leurs larves des nids individuels constitués de boue séchée et de salive.
Les nids sont souvent construits dans des endroits ombragés ou abrités de la pluie, parfois (comme le font les osmies) dans des trous de fenêtres ou de ventilation.
Une femelle peut en une seule journée construire une cellule, en faisant des dizaines de voyages pour ramener de la boue. Quand un nid est terminé et approvisionné en araignées paralysées qui serviront de nourriture aux larves (jusqu'à une petite dizaine de petites araignées par loge ; les araignées proies sont notamment des araignées sauteuses), la femelle ajoute de nouvelles cellules, une par une jusqu'à ce qu'elle ait cessé de pondre.
Chaque cellule contient un œuf et plusieurs proies. Les femelles de certaines espèces pondent une moyenne très modeste de 15 œufs au cours de leur vie[1].
Divers parasites attaquent ces nids, y compris plusieurs espèces de guêpes-coucous, qui y pondent alors que la maçonne est absente.
Comme c'est le cas pour la plupart des genres d'insectes, beaucoup d'espèces ne vivent que dans les régions tropicales et équatoriales.
Comme d'autres guêpes solitaires, les espèces du genre Sceliphron ne sont pas agressives et ne piquent pas à moins d'être malmenées.
Elles sont parfois considérées comme bénéfiques, notamment à proximité des habitations dans les régions où l'on trouve des araignées dangereuses, en raison de leur rôle de limitation des populations d'araignées, bien que les araignées soient elles-mêmes bénéfiques dans la lutte intégrée contre les insectes dits ravageurs ou piqueurs.
Deux espèces introduites, une espèce américaine de S. caementarium [2], et une espèce asiatique, Sceliphron curvatum[2] se montrent invasives dans certaines parties de l'Europe, dont en France où elles ont été introduites dans les années 1970-1980 et observées en forte augmentation ces dernières années dans le sud-est et en Corse[3] après avoir été introduites en Europe au moins depuis 1979 et en France au moins depuis 1998. Elles pourraient ainsi menacer les espèces autochtones que sont S. spirifex (Linné), S. madraspatanum tubifex (Latreille) et S. destillatorium (Illiger).
Le genre Sceliphron a été décrit par le médecin et entomologiste allemand Johann Christoph Friedrich Klug en 1801.
Il existe deux sous-genres :