Le Cassia est un arbre de zone semi-sèche, sur sols riches, profonds et bien drainés, de préférence proche d'une nappe phréatique. La température minimale est de 15 °C et la pluviométrie annuelle d'au moins 700 mm par an.
Les graines restent viables 2-3 ans dans des conditions chaudes. Les graines fraîches germent facilement, sans traitement, mais les anciennes graines doivent être scarifiées ou trempées dans l'eau chaude (80 °C) pour faciliter leur germination. Les semis et les jeunes arbres sont très sensibles au feu, le système racinaire très superficiel[2] est passible de divers dommages causés par divers insectes.
Cet arbre est utilisé lors d'opération de reboisement de zones sèches où il peut se naturaliser (au risque de devenir invasif s'il est utilisé hors de son aire naturelle de répartition). Dans la savane il capte le calcium de la roche-mère et augmente le pH de la surface du sol où il pousse[3].
Il est aussi utilisé comme brise-vent, arbre d'ombrage (mais évité en agroforesterie en raison de ses radicelles souvent très proches de la surface qui sont sources d'une concurrence excessive en eau et nutriments pour les cultures[2],[4]). C'est aussi un arbre d'ornement notamment dans les villages et les routes de l'Écozone afrotropicalesoudanienne.
On le retrouve sur des jachères arborées, mais parmi 3 essences (Acacia polyacantha, Eucalyptus camaldulensiset Senna siamea) testées dans la zone soudanienne du Cameroun pour leur éventuelle capacité à augmenter la teneur du sol en carbone via la jachère arborée, seul l'acacia s'est avéré efficace[5].
La croissance de l'arbre est assez rapide pour la production de bois et de bois de chauffage, il se régénère vigoureusement par recépage (rotation de 4-7 ans pour la production de poteau). Il se fend facilement. Son bois sert également en ébénisterie mais il est rapidement attaqué par les insectes.
Les feuilles et les gousses peuvent servir de fourrage aux ruminants, mais sont très toxiques pour les porcs et éventuellement d'autres monogastriques[réf. nécessaire].
Les feuilles crues en grandes quantités peuvent être vénéneuses pour l'homme. Les jeunes feuilles et jeunes fleurs bien bouillies font partie de la cuisine traditionnelle de Birmanie et de Thaïlande (on en fait notamment une sorte de curry) ; elles contiennent du Barakol(en)[6],[7].
Cette essence a fait partie de celles testées en Inde sur un crassier de cendres volantes de plus de 10 ha, où après apport d’amendements organiques - par rapport aux autres plantes étudiées du point de vue de leur valeur en termes de bioremédiation - elle s'est montrée tolérante à ce sol pollué. Senna siamea a aussi été l'espèce végétale la plus hyperaccumulatrice de métaux dans ce contexte, et pour tous les métaux testés : Fe, Mn, Zn, Cu, Ni, Cr, Pb, Cd[8]. Dans les régions ou sites pollués par des métaux, il devrait donc être proscrit (ou utilisé avec prudence, c'est-à-dire après analyses chimiques[9]) dans l'alimentation humaine et animale.
Sous le nom de Khi Lek, les jeunes feuilles et les bourgeons de fleurs de la plante sont utilisés comme aromate dans la cuisine thailandaise pour la préparation d'un curry. Comme ils ont un goût amer, ils doivent être bouillis deux ou trois fois avant d'être ajoutés[11].
↑Harmand, J. M., Forkong Njiti, C., Bernard-Reversat, F., Feller, C., & Oliver, R. (2000). Variations de stock de carbone dans le sol au cours du cycle jachère arborée-culture: zone soudanienne du Cameroun | Actes du séminaire international = Fallows in tropical Africa. Roles, management, alternatives. Floret Christian (ed.), Pontanier Roger (ed.). Sénégal-Ministère de l'agriculture, CORAF. Paris : John Libbey Eurotext, 706-713. (ISBN2-7420-0301-0)|résumé.
↑ Jambhulkar H.P & Juwarkar A.A (2009) Assessment of bioaccumulation of heavy metals by different plant species grown on fly ash dump | Ecotoxicology and Environmental Safety |Volume 72, Issue 4, Mai 2009, Pages 1122-1128 URL : https://doi.org/10.1016/j.ecoenv.2008.11.002résumé
↑(en) Chowladda Teangpook, Urai Paosangtong, Yenjai Titatarn, Somchit Onhem et Winus Puminat, « Production and Nutrition of Khi Lek (Siamese cassia) Curry from Central Thailand », Kasetsart Journal : Natural Science, vol. 45, no 3, , p. 510-520 (lire en ligne).
Kerharo et Adam, 1974 ; Dalziel 1955 ; Catinot 1967 ; Giffard 1974a ; Berhaut 1975 ; Weber et al. 1977 ; Von Maydell 1983-1986 ; Burkill 1995.
Dutra, A. S., Medeiros Filho, S., Teófilo, E. M., & Diniz, F. O. (2007). Seeds germination of Senna siamea (Lam.) HS Irwin E Barneby: Caesalpinoideae. Revista Brasileira de Sementes, 29(1), 160-164.
Kwada, A. D., & Tella, I. O. (2009). Determination of infochemicals and the phytochemical screening of the foliage and stem-bark of Senna siamea (lam.) in Yola, Adamawa State. Journal of Medicinal Plants Research, 3(9), 630-640.
Okon I.E, Osonubi O & Sanginga N (1996). Vesicular-arbuscular mycorrhiza effects on Gliricidia sepium and Senna siamea in a fallowed alley cropping system. Agroforestry systems, 33(2), 165-175|résumé.