La commune est située au confluent du ru de l'Eau Brillante, le principal ruisseau de Seraincourt qui traverse la commune du nord au sud, du ru de l'Aubette, du ru de la Bernon ainsi que de la Montcient et du ruisseau de Dalibray.
En 1899, on écrivait : « Dans une position très pittoresque, à la jonction de plusieurs grandes routes et sillonnées par de nombreuses rivières, on est étonné que la commune de Seraincourt n'ait pas pris plus d'extension »[1].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 687 mm, avec 11,1 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Maule à 13 km à vol d'oiseau[4], est de 11,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 677,0 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Au , Seraincourt est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8].
Elle est située hors unité urbaine[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[9]. Cette aire regroupe 1 929 communes[10],[11].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sariencuriam (1204) ; Serincurt en 1218[12] ; Serraricourt, Serricourt, Serraincourt ou encore Seraincourt-le-Haze[13].
La présence de populations anciennes dans la commune est attestée par des fouilles menées à la fin du XIXe siècle. On y a découvert une sépulture du Néolithique, un cimetière franc ainsi qu'une nécropole gallo-romaine comportant plus de deux-cents squelettes enfouis.
Un menhir haut de plus de trois mètres a été découvert dans le hameau de Gaillonnet en 2016[14].
Vers 1096, le Comte de Meulan donne une concession de pâturages communaux aux habitants de Gaillon et Hardricourt. La zone est alors un immense marécage qui s'étend le long de la Seine entre Hardricourt, Tessancourt, Gaillon et Meulan. Seraincourt en forme alors la bordure nord.
Dans le même temps, le prieuré de Saint-Nicaise de Meulan se voit lui aussi offrir une partie du grand marais. De la transformation de ces terrains nait le grand étang de Meulan avec le terrain pris sur la lande des Mureaux[14].
L’église Saint-Sulpice de Seraincourt, considérée comme l’une des plus anciennes du Vexin, est édifiée à partir du XIe siècle. Le portail du XIIe siècle, placé sur la façade, a été conservé lors de la reconstruction de la nef. Mélange d'arts roman et gothique, le chœur et la base du clocher furent les premiers éléments à être construits, puis la nef du XIIIe siècle (reconstruite au XIXe siècle en remployant les matériaux) et enfin la chapelle sud, de style gothique au XIVe siècle.
Dès 1170 à 1791, l’église est placée sous l’égide des chanoines de Prémontré, eux-mêmes dépendant de l’abbaye de Saint-Josse de Dommartin (Pas-de-Calais). Il en va de même pour le prieuré Saint-Pierre situé sur le hameau de Gaillonnet.
Le hameau ainsi que les bois et prairies de Gaillonnet sont attestées dès 1251 (écrit "Gallongnel")[15]
Au XVe siècle, une chapelle à deux travées est construite en pierre crépie ; dotée d'une petite entrée, d'une fenêtre en arc et d'un petit clocher. Elle est consacrée à saint Jean en 1408. Elle est démolie en 1888
Le domaine de Seraincourt appartient à Jean de Valliquerville, grâce à son union avec Isabeau de Cantiers, (hameau de Rueil) ; le premier château est entouré d’un parc paysager, décoré de pièce d’eau et de fontaines[16]. Le domaine accueillera, notamment, les amours de Ninon de Lenclos, mais aussi les réunions de nombreux écrivains, hommes et femmes d'esprit du XVIIe et XVIIIe siècles, souvent qualifiés par leurs détracteurs de "libertins".
En 1693, le château et son domaine sont saisis par les créanciers des Valliquerville puis vendus à Louise de Félins, épouse de Caude Choppin de Seraincourt[17].
Le château actuel fut édifié entre 1706 et 1717[17], puis remanié au XIXe siècle pour les seigneurs de Seraincourt. La description faite du domaine est la suivante : Le château de Rueil comprenait cave, cuisine et office, salle à manger, grande salle de compagnie au rez-de-chaussée et corridor desservant sept chambres avec divers cabinets et la bibliothèque accueillant aussi le chartrier à l’étage. Avec cour, colombier, saussaie, canal, potager, jardin et parc alentour, plus le moulin banal et le moulin à foulons.
Le dernier héritier de la famille, Jean Choppin de Seraincourt, vécut jusqu’en 1987. Ne laissant pas de postérité, et voyant sa famille s’éteindre avec lui, il fit don des armoiries de celle-ci à la commune de Seraincourt en 1976.
À l’issue de la Révolution, l’ordre des chanoines de Prémontré est dissout. Gaillonnet est rattaché à la commune de Seraincourt et le prieuré vendu comme bien national.
Un prêtre réfractaire nommé Antoine Jérôme Bourgeois fut arrêté au château de Rueil où il était hébergé par les Choppin, lequel déclara « qu’il aimerait mieux la guillotine que de prêter ou avoir prêté serment civique » ! On saisit les armes du châtelain, qui consistaient en trois fusils en mauvais état, un pistolet et deux épées[17].
Après la destruction de la chapelle Saint-Jean, celle-ci est reconstruite presque à l'identique par les propriétaires du château dans l'enceinte du domaine[18].
Le général Friant construit un château à l’emplacement d’un ancien prieuré au hameau de Gaillonnet.
La commune est parcourue par trois cours d’eau – le ru de l’Eau Brillante, le ru de Bernon et la Montcient, rendant l'eau omniprésente dans le village. Seraincourt a ainsi compté jusqu’à dix-sept lavoirs et sept moulins. Le "Vieux Moulin" (cité dès 1782), aurait servi soit à tanner le cuir, soit à fouler le linge, avant de devenir un moulin à blé.
Elle faisait partie de 1801 à 1967 du canton de Marines de Seine-et-Oise. Lors de la mise en place du Val-d'Oise, la ville intègre le canton de Vigny[20]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
Les anciennes écoles du bourg (près de la mairie) et de Rueil sont désaffectées et ont été aménagées en logements locatifs en 2016[26]. Les hameaux de Gaillonnet et de Dalibray n'ont jamais eu d'écoles. Seule reste l'école Aimée et Paul rivière (maire de Seraincourt de 1985 à 1995). Mme Rivière vit actuellement dans la Rue de l'Aulnaie. L'école est située rue normande près de la salle de sport.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[28].
En 2022, la commune comptait 1 310 habitants[Note 2], en évolution de +0,46 % par rapport à 2016 (Val-d'Oise : +4 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Menhir de Gaillonnet, d'une hauteur de 3,16 m datant du néolithique et découvert en 2016 à l’occasion d’une opération de défrichement, classé monument historique en 2017 et situé sur une parcelle d’un terrain situé le long de la Départementale 113 au hameau Gaillonnet[30],[31].
Église Saint-Sulpice (classée monument historique en 1930[32]) : Elle est d'origine incertaine, et était desservie par des chanoinesPrémontrés de 1175 à 1791. D'un aspect extérieur très hétérogène, l'église réunit des parties de quatre principales époques, et sa structure ne peut se comprendre qu'en regardant l'intérieur. Contrairement à ce que suggère la fenêtre gothique flamboyante du chevet, qui n'est pas antérieure à la fin du XVe siècle, les parties les plus anciennes sont le chœurvoûté en berceau, la base du clocher et le clocher lui-même, qui abritent des chapiteauxromans d'une facture archaïque, et devraient remonter à la période comprise entre 1110 et 1125 environ. La mouluration des arcs-doubleaux est loin d'être la règle à cette époque, ce qui confère à l'église un rôle de précurseur. Le clocher est quant à lui un prototype des clochers en bâtière à colonnettes d'angle du Vexin français. Sans doute après l'installation des chanoines, l'église est pourvue d'un nouveau croisillon nord et d'une chapelle latérale nord du chœur, qui sont de style gothique primitif, hormis un portail d'apparence romane. Le voûtement d'ogives est peut-être effectué après coup, au début du XIIIe siècle. C'est au premier tiers du XIVe siècle qu'une vaste chapelle de deux travées est édifiée au sud du sanctuaire. Elle affiche le style rayonnant tardif, et est d'une architecture très soignée. Quant à la nef, qui s'apparente extérieurement au croisillon et à la chapelle nord, elle date seulement de 1863, mais les blocs sculptés et les matériaux proviennent en grande partie de l'ancienne nef, ainsi que les colonnettes à chapiteaux du portail occidental, qui se situait initialement au sud[33],[34].
Mairie, rue des Vallées (RD 205) : Cette maison au pignon aigu recouvert de bois était le pavillon de la Bretagne[35],[36] à l'Exposition spécialisée de 1937 de Paris[34]. Démontée et reconstruite, elle a été offerte par Henri Blum[37], le maire de l'époque.
Croix de cimetière : Il présente un décor filigrane en fer forgé.
Lavoir couvert en atrium : Son bassin est alimenté par l'eau pluviale grâce à un système de rigoles. Le toit à quatre versants prend appui sur quatre poteaux en fonte. Des murs ferment le lavoir de trois côtés[34].
Fontaine publique de 1874, rue de l'Aubette (RD 43), au carrefour avec la RD 205.
Château de Rueil du XVIIIe siècle, reconstruit par la famille Choppin de Seraincourt au XIXe siècle, le bâtiment de trois étages, en brique et pierre, est coiffé d'un haut toit à la mansarde couvert d'ardoises. L'imposant portail d'entrée, surmonté de lions de pierre, la tour carrée et les dépendances sont les seules parties visibles de la route. Le château d'origine date du XVIIIe siècle. Remanié au XIXe siècle, le château s'enorgueillit d'une tour pigeonnier édifiée à l'arrière des dépendances. .
D'azur au chevron d'or, accompagné de trois palmes d'argent, les deux du chef adossées, surmonté d'une anémone du même ou « D'azur au chevron d'or, surmonté d'une anémone d'argent tigée de même et accompagnée de trois palmes d'argent
Détails
Les armoiries ont été cédées officiellement par monsieur Jean Choppin de Seraincourt le
Collectif d’historiens, Le Patrimoine des Communes du Val-d'Oise - tome 2, Paris, Éditions Flohic, , 1054 p. (ISBN2-84234-056-6), « Seraincourt », p. 1008–1009
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Hippolyte Cocheris, Anciens noms des communes de Seine-et-Oise, 1874, ouvrage mis en ligne par le Corpus Etampois.
↑Jean Blottière, « Relevé toponymique du canton de Meulan et des communes de Gargenville, Juziers, Oinville et Seraincourt (fin : R-V) », Revue internationale d'onomastique, vol. 20, no 3, , p. 161–170 (DOI10.3406/rio.1968.1986, lire en ligne, consulté le )
↑Jean Blottière, « Relevé toponymique du canton de Meulan et des communes de Gargenville, Juziers, Oinville et Seraincourt (suite : G-L) », Revue internationale d'onomastique, vol. 19, no 4, , p. 241–248 (DOI10.3406/rio.1967.1960, lire en ligne, consulté le )
↑« Municipales à Seraincourt : Anne-Marie Maurice réélue pour un deuxième mandat : Ce dimanche 28 juin 2020, la maire (se) sortante, Anne-Marie Maurice, a été réélue maire de Seraincourt (Val-d'Oise) », La Gazette du Val-d'Oise, thomas hoffmann (lire en ligne, consulté le )« Sur 600 suffrages exprimés, elle a recueilli 267 voix. Sa principale rivale, Dominique Massera, a récolté 237 voix. La grosse déception de la soirée est le résultat de la liste conduite par Jean-Louis Vinolas, bon dernier avec 96 voix ».
↑Maxime Laffiac, « La salle de sport de Seraincourt porte désormais le nom d'Arnaud Beltrame : La salle de sport de Seraincourt porte depuis jeudi 19 juillet le nom de l'officier, tué par le terroriste de l'Aude en mars », La Gazette du Val-d'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑Joseph Canu, « Les écoles fermées recyclées en logements : Au début du mois d’avril, la commune de Seraincourt a inauguré quatre logements locatifs qu’elle a réalisés : un T4 de 84m2 et un T2 de 30m2 dans l’ancienne école du bourg, rue des Vallées et un T2 (au rez-de-chaussée) de 39m2 et un T3 de 78m2 dans l’ancienne école de Rueil, rue Saint-Jean », La Gazette du Val-d'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Les dessous du menhir vexinois de 5 000 ans : Un menhir du néolithique a été mis au jour à Seraincourt. Le bloc de calcaire a été authentifié par les archéologues. Il est désormais classé aux monuments historiques », La Gazette du Val-d'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑Aimée Rivière, « L'église Saint-Sulpice de Seraincourt », Mémoires de la Société historique et archéologique de Pontoise, du Val-d'Oise et du Vexin, Pontoise, vol. LXXXI, , p. 133-180.
↑ ab et cJacques Sirat et Stéphane Gasser, « Le patrimoine des communes du Val-d’Oise : Seraincourt », Collection Le Patrimoine des Communes de France, Paris, Flohic Éditions, vol. II, , p. 1008-1009 (ISBN2-84234-056-6).