Le service militaire en Turquie (en turc : Askerlik hizmeti, le plus souvent abrégé askerlik) constitue la conscription obligatoire des jeunes ressortissants turcs.
Le service militaire en Turquie est obligatoire pour les turcs âgés au moins de 21 ans[1] et ne concerne que les hommes[2]. La durée du service est de 6 mois en général (sauf que des médecins et vétérinaires)[3].Il est possible de demander un sursis motivé pour réaliser son service plus tard. La loi turque prévoit également une taxe de 18 000 livres turques (plus de 5 000 euros) pour les nationaux et de 2 000 euros pour les binationaux (2019) qui veulent s'exempter du service militaire[4],[5]. Sont également exemptés du service ceux qui sont inaptes, mentalement ou physiquement, après un examen médical, ceux qui ont un frère mort pendant son service, et ceux qui ont déjà réalisé un service militaire pour un autre pays[6].
Le service militaire figure dans la Constitution turque de 1982[7].
« Le service patriotique est un droit et un devoir pour chaque Turc. La loi réglemente les modalités suivant lesquelles ce service sera effectué ou considéré comme effectué au sein des Forces armées ou dans le secteur public. »
— Article 72 de la Constitution turque de 1982
C'est la « loi sur le service militaire » (Askerlik Kanunu), no 1111, du qui réglemente ce service en Turquie. Elle a été modifiée plusieurs fois afin notamment de prévoir le cas des binationaux[8].
Le service militaire en Turquie est une véritable institution sociale. Outre le fait de servir sa nation, elle est vue comme un moyen de « devenir homme », éventuellement pour accéder ensuite « au mariage et à la vie professionnelle ». Cette institution, très axée sur la masculinité, produit de fait des traumatismes psychologiques chez les LGBT. L'armée prévoit aux homosexuels, qui déclarent leur homosexualité lors d'un examen médical, une exemption au service. Jusqu'en 2015, ils devaient apporter la preuve de leur homosexualité (via une photographie par exemple) mais un certain nombre d'entre eux ne pouvaient ou ne voulaient pas apporter une telle preuve, la simple déclaration soumise à l'approbation d'un médecin suffit dorénavant[9],[10].