Shakekishu (Collection de sable et de pierre) | |
Page de la Préface | |
Auteur | Mujū |
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Pays | Japon |
Genre | contes, bouddhisme |
Date de parution | 1279-1283 |
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Le Shasekishū (沙石集 ), aussi prononcé Sasekishū[1], « Collection de sable et de pierre », est une anthologie en dix rouleaux de 150 histoires bouddhistes édifiantes et souvent drôles qui se passent au Japon, compilées entre 1279 et 1283, durant l'époque de Kamakura (1185–1333), par le moine bouddhiste Mujū.
La préface au livre explique le titre[2]: « Ceux qui cherchent de l'or l'extraient du sable; ceux qui gardent précieusement les bijoux ramassent des cailloux qu'ils polissent ensuite. » Ce qui signifie que cette collection d'histoires cherche à expliquer de profondes vérités du bouddhisme telles qu'on peut les dégager de la vie dans le monde[2].
Par le biais d'anecdotes inspirée par la vie quotidienne du peuple, l'ouvrage présente les enseignements du bouddhisme et de sa morale. L'auteur fait preuve d'érudition, et sa pensée se manifeste dans les commentaires et les passages destinés à l'édification du public. Le tout offre un tableau très vivant de la vie des gens simples dans l'Est du Japon, à la fin du XIIIe siècle[1].
En fait, l'auteur, Muju, livre des centaines d'anecdotes qu'il a réunies qui sont une mine d'informations de première main sur le Japon de l'époque. On y apprend quantité de choses sur les mœurs et leur décadence, sur les croyances, les rites et les superstitions. On y découvre encore moultes légendes ainsi que la vie quotidienne de la population dans ses différentes classes[3]. S'inscrivant dans une tradition bouddhiste répandue, Muju n'hésite pas à s'en prendre aux laïcs ainsi qu'aux moines et nonnes bouddhistes qui ne respectent pas leurs engagements et qui vont jusqu'à provoquer des scandales. Mais plutôt que d'exprimer son indignation, il teinte souvent ces portraits d'un humour très japonais[3].
La plupart des histoires traitent de thèmes liés au non attachement ainsi qu'à la rétribution karmique, rétribution karmique et à des valeurs comme la loyauté, la piété filiale ou la fidélité[2].
Le ton humoristique de l'ouvrage lui a valu une grande popularité durant la période d'Edo (1603-1868), au cours de laquelle il a connu plusieurs réimpressions[2].